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Santé

« Ah, on dirait que t’as le cancer » : Laure raconte comment l’alopécie affecte son quotidien

Après sa première grossesse, Laure Saujet, créatrice du compte Instagram @comme.un.diademe, a commencé à voir sa calvitie, déclarée à l’âge de 18 ans, prendre de plus en plus de place, jusqu’à ce qu’un jour, un dermatologue pose le diagnostic : elle est atteinte d’alopécie. Pour Madmoizelle, elle nous explique tout sur cette particularité, encore trop taboue chez les femmes, entre stigmatisation et victoires pour se trouver à nouveau jolie et bien dans sa peau.

Je m’appelle Laure, j’ai 37 ans et je suis atteinte d’alopécie androgénétique.

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L’alopécie, une réalité qui concerne autant les hommes que les femmes

L’alopécie androgénétique, c’est la calvitie. Donc ça existe aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Mais chez les femmes, très peu de gens sont au courant que ça existe. C’est le fait de devenir de plus en plus clairsemé au fur et à mesure du temps.

Chez moi, l’alopécie androgénétique s’est déclarée vers l’âge de 18 ans. J’ai commencé à perdre mes cheveux. Au niveau de ma raie, ça s’est un petit peu élargi et je suis allée voir un dermatologue qui a, à ce moment-là, posé le diagnostic.

Alopécie et perte d’estime de soi

Au fur et à mesure des années, mon cuir chevelu s’est clairsemé de plus en plus. Notamment vers l’âge de 30 ans après ma première grossesse. C’est devenu vraiment un gros, gros complexe. J’ai perdu progressivement toute mon estime de moi.

Quand je me regardais devant le miroir, je ne voyais que mon alopécie. Je ne voulais même plus apparaître sur les photos.

La moindre occasion, un mariage, un entretien d’embauche ou même au travail, je sentais que les gens regardaient mon cuir chevelu quand je leur parlais.

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Comment apparaît l’alopécie ?

L’alopécie n’apparaît pas pour une raison spécifique. C’est quelque chose qui est de l’ordre du physiologique et du génétique. C’est simplement les récepteurs des follicules pileux qui sont trop sensibles à l’hormone qui est la DHT. C’est une caractéristique qu’on a ou qu’on n’a pas. Et en fait, suivant les bouleversements hormonaux, ça va plus ou moins se ressentir.

C’est quelque chose qu’on a dès la naissance. Mon père qui a perdu tous ses cheveux à l’âge de 20 ans, donc j’avais un bon terrain en fait.

Environ 20% des femmes font face à une alopécie après l’âge de 40 ans. Je pense qu’en fait, elles l’ont déjà bien avant, mais c’est juste que c’est souvent après 35, 40 ans que ça commence à se voir.

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Culpabilisation des femmes touchées par l’alopécie

Donc ça touche énormément de femmes, comme ça touche aussi beaucoup d’hommes. Des hommes chauves, on en voit tous les jours. Des femmes qui sont clairsemées, on en voit énormément, mais elles camouflent et elles trouvent des choses pour pas que ça se voit.

Une femme qui perd ses cheveux, on va lui dire : “Tu te nourris mal ou peut-être que t’es stressée, ou t’as peut-être un problème de santé.” Un homme qui perd ses cheveux, on ne va jamais lui dire ça. On ne va jamais lui dire de prendre des compléments, que s’il reprend en main son alimentation ou teste telle pilule, il va réussir à récupérer ses cheveux.

Donc, il y a une honte chez la femme qui est encore hyper importante parce que c’est un sujet qui est encore trop tabou.

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Stigmatisation de l’alopécie et traitements possibles

L’alopécie androgénétique est irréversible et irrémédiable.

Après, il y a des traitements hormonaux qui existent, mais qui ont une efficacité toute relative et qui ont surtout aussi parfois des effets secondaires.

Une des solutions qui existent et que moi j’arbore aujourd’hui, c’est le volume capillaire qui permet de retrouver une densité normale en quelques clips. Et qui fait que c’est une solution qui, personnellement, m’a permis de retrouver toute ma confiance en moi.

Quand j’étais comme ça, je ne renvoyais pas la même image. Les gens pouvaient penser que j’étais malade. “Ah, on dirait que t’as le cancer.” Des collègues en pause café qui, pendant que je parlais, regardaient mon cuir chevelu.

Et en fait, c’est à ce moment-là où je me suis dit : “Il faut vraiment que je trouve une vraie solution. Pas un traitement topique qui va me faire repousser trois cheveux en six mois, mais quelque chose qui fait que vraiment, quand on me regarde, on ne voit plus forcément une alopécie, on voit une personne normale.”

« On attend encore beaucoup aujourd’hui qu’une femme soit belle »

C’est pour moi un accessoire qui me permet de redevenir celle que j’étais au départ, en fait. Je pense que c’est tabou pour les femmes parce que dans nos sociétés, on attend encore beaucoup aujourd’hui qu’une femme soit belle.

La beauté est encore très, très liée à la chevelure. On peut rééduquer son regard pour trouver une femme chauve ou clairsemée, belle.

Mais il y a quand même une rééducation du regard à faire parce que c’est dans nos sociétés moins acceptable pour elles d’avoir une beauté diminuée. Sur mes réseaux sociaux, j’essaye vraiment de donner la parole aux femmes atteintes de diverses formes d’alopécie. Ça peut être de l’alopécie totale.

Donc ce sont des femmes qui sont complètement chauves parce qu’elles ont un problème immunitaire. Ou des femmes atteintes d’alopécie androgénétique.

Je trouve ça super triste que beaucoup de femmes se sentent isolées. Parce que moi je me sentais isolée il y a encore dix ans. Je ne trouvais aucune référence.

On ne doit plus être malheureux à cause d’une alopécie, en fait.

Continuer à se sentir jolie

J’ai ma propre marque de volume capillaire et de perruque. Et les spécificités du volumateur, c’est qu’en fait, c’est une prothèse capillaire partielle.

Contrairement à une perruque, même si j’en propose aussi sur Comme un diadème, ça ne va pas prendre toute la tête. Ça va se mélanger avec nos propres cheveux et du coup, on a un rendu hyper naturel. C’est vraiment très rapide le matin. C’est pas très contraignant. On retrouve une densité normale. On peut s’attacher les cheveux, se reconstruire en fait.

Ce n’est pas juste un accessoire de beauté, ça aide à mieux accepter son alopécie.

Parce qu’en fait, quand on porte ça, on se dit : “Bon bah quand j’ai envie de me sentir jolie ou quoi, j’ai ma solution.”

Créer du lien et échanger pour aller de l’avant

Le premier conseil que je donnerais à une femme atteinte d’alopécie, c’est vraiment de consulter les réseaux sociaux, les groupes qui existent sur le sujet. Parce que déjà, c’est réaliser qu’elle n’est pas toute seule et que ça touche un nombre énorme de femmes entre 20 et 80 ans.

Pouvoir échanger, pouvoir parler d’éventuelles solutions, moi, c’est ce qui m’a aidée en tout cas.

Les médias en général, malheureusement, quand ils parlent d’alopécie, ils vont nous parler des cas entre guillemets les plus extrêmes. Et c’est important d’en parler. Mais les femmes atteintes d’une simple alopécie androgénétique, elles sont sous-représentées dans les médias. Parce qu’en fait, quelque part, c’est moins choquant.


Peut-être que moi, quand je sors dans la rue, ce n’est pas ça qui va faire le déclic. Mais en réalité, derrière la souffrance, elle est réelle et c’est important que des médias en parlent.

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Les Commentaires

6
Avatar de DamePatience
15 novembre 2024 à 12h11
DamePatience
Pareil que mes VDD, quand j'ai lu je me suis demandé si c'était un témoignage ou une pub.
Et effectivement, les hommes peuvent être complexés aussi par la perte de leurs cheveux, ça ne touche pas que les femmes. Mon frère, à 20 ans, n'avait des cheveux qu'à l'arrière du crâne et sur les côtés, plus rien au dessus, et la situation était loin de l'enchanter, d'autant plus qu'il a les cheveux très épais de base. Mon mari complexe également de voir ses tempes reculer de plus en plus au fil des années. Bref, non ce complexe ne touche pas que les femmes !
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