Vous savez ce qui a deux mille ans de retard ? Pas Valeurs Actuelles, non (quoique ?), mais la recherche sur l’endométriose !
Cette maladie toucherait environ une femme sur dix dans le monde, mais pendant longtemps, la médecine s’est désintéressée du sujet, expliquant aux patientes qui se plaignaient de douleurs que c’était « normal d’avoir mal pendant leurs règles ».
L’endométriose qui se caractérise par la présence en dehors de la cavité utérine de tissus semblables à l’endomètre est enfin prise au sérieux depuis quelques années et le nombre de diagnostics augmente.
Mais la plupart des femmes traversent encore des années d’errance médicale et de souffrance avant d’être correctement diagnostiquées et prises en charge, et les traitements proposés ne sont pas toujours adaptés à leur situation…
Selon des experts britanniques de l’endométriose, interrogés par le journal The Guardian, l’un des traitements couramment utilisés contre cette maladie — à savoir la chirurgie pour retirer les tissus abîmés — serait inefficace, voire aggraverait la douleur de certaines patientes.
Voici ce qu’en dit Andrew Horne, professeur de gynécologie à l’Université d’Édimbourg :
« Nous avons observé que les patientes ne vont pas toujours mieux avec la chirurgie, et pour celles qui se sentent effectivement mieux, cela ne dure souvent que peu de temps ».
La chirurgie pour traiter l’endométriose : un traitement pas toujours adapté
Pour le spécialiste, c’est sans doute parce qu’il existe trois sortes d’endométriose différentes qui ne bénéficient pas toutes d’un passage sur le billard. Et pourtant, jusqu’à peu, c’était le traitement classique proposé à toutes les femmes.
Andrew Horne explique ainsi dans l’article du
Guardian qu’il faut distinguer l’endométriose ovarienne, de l’endométriose péritonéale (ou superficielle) et de l’endométriose pelvienne profonde.
S’il peut être utile et bénéfique de passer par la case chirurgie pour les personnes qui ont une endométriose ovarienne afin de retirer les kystes très douloureux qu’elles ont sur les ovaires, dans les autres cas de figure, l’opération visant à extraire les tissus abîmés n’est pas forcément utile.
En effet, 80% des personnes souffrant d’endométriose sont plutôt concernées par l’endométriose péritonéale et dans ce cas-là, ce ne sont pas les tissus ressemblant à de l’endomètre qui créent la douleur en eux-mêmes, mais plutôt la façon dont ils interagissent avec les nerfs.
Dans cette situation, la chirurgie qui consiste à venir couper les tissus pourrait empirer la douleur ressentie par les patientes. En effet, ces patientes sont plus susceptibles de ressentir des douleurs neuropathiques à un niveau très intense. Contrairement à la douleur nociceptive que l’on peut ressentir lorsqu’on se casse un bras par exemple, les douleurs neuropathiques sont causées par des terminaisons nerveuses endommagées.
Dans le cas de l’endométriose, les nerfs entourant les lésions peuvent devenir hypersensibles, ou les tissus ayant migré peuvent venir comprimer les nerfs, créant des douleurs. Enfin, les douleurs neuropathiques peuvent apparaître ou être aggravées par la chirurgie, si des coupes sont faites qui abîment les nerfs.
Il est temps de financer la recherche sur l’endométriose !
Pour Katy Vincent, professeure associée à l’université d’Oxford interviewée par le Guardian, les patientes avec des symptômes qui sont principalement causés par des douleurs neuropathiques sont « moins susceptibles de tirer profit de la chirurgie, et peuvent même ressentir encore plus de douleurs après l’opération ». Et ce, d’autant plus qu’elles repassent souvent plusieurs fois sur le billard…
Pour la spécialiste de l’endométriose et de la gestion de la douleur, il existe déjà des traitements pour les douleurs neuropathiques, mais aucun d’entre eux n’a pour l’instant était approuvé pour l’endométriose, faute de recherches suffisantes.
Pour les deux spécialistes, il est donc urgent que des fonds soient alloués à la recherche sur l’endométriose, afin de développer des méthodes de diagnostic fiables et non invasives pour identifier les personnes atteintes par la maladie et celles qui tireraient profit (ou non !) d’une opération. Mais aussi afin de construire une palette de solutions pour mieux prendre en charge la douleur des patientes.
Il est grand temps !
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Les Commentaires
@KtyKonéko c'est comme la contraception masculine qui peine à arriver sur la marché parce qu'elle a de légers effets secondaires (fatigue, acné, troubles de l'érection, petite baisse de libido). Par contre, nous on peut bien crever avec nos règles super abondantes, nos douleurs au ventre, notre déprime et notre prise de poids qui nous font nous sentir grosses et moches. C'est notre rôle de fâââme de morfler à la place de notre partenaire. Raaaah que ça m'énerve