C’est une affaire de cyberharcèlement qui mine encore les adolescents. Mardi 2 avril, à Montpellier, Samara, jeune adolescente de 13 ans, a été violemment agressée, rouée de coups devant son collège, par trois mineurs de 14 et 15 ans. Ces derniers ont été mis en examen pour « tentative d’homicide volontaire ».
La collégienne agressée à Montpellier vient de sortir du coma
La collégienne, aujourd’hui hors de danger, est sortie du coma et de l’hôpital il y a quelques jours. Les premières conclusions de l’enquête « font état de situations conflictuelles complexes et d’un usage malveillant des réseaux », a écrit le ministère de l’Éducation Nationale dans un communiqué.
L’adolescente avait été victime « d’invectives » sur les réseaux sociaux, notamment sur des comptes Fisha, permettant « la diffusion de photomontages humiliants et de vidéos détournées à l’origine d’un climat d’agressivité entre élèves ».
Les comptes Fisha sont des comptes de revenge porn
Les comptes Fisha, créés pour effectuer du revenge porn, ont pris de l’ampleur durant le premier confinement en 2020. Ils sont créés sur les réseaux sociaux ou plateforme de discussion cryptée telles que Telegram (le canal le plus important recensait 230 000 membres au printemps 2020).
Sur un compte Fisha, chacun peut publier des photos, vidéos ou rumeurs à caractère sexuel ciblant des jeunes femmes, souvent mineures. Le tout accompagné de leur nom, leur âge, leur adresse ou leur numéro de téléphone. Et ces comptes peuvent être localisés par région, département, ville, quartier ou établissement scolaire.
Face à l’ampleur du phénomène, l’association Stop Fisha s’est constituée en novembre 2020 pour lutter contre. Sur son site, elle recommande aux victimes plusieurs réflexes, à commencer par garder des preuves telles que captures d’écran, liens vers les comptes, ou demander à des proches de le faire, dans le cas d’une éventuelle plainte.
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Il est également conseillé de signaler ces comptes aux réseaux sociaux sur lesquels ils existent, et de le signaler à la plateforme Pharos si le contenu est public. De son côte, e-Enfance est joignable au 3018 et propose une procédure de signalement permettant une suppression accélérée des contenus préjudiciables.
Les Commentaires
C'est juste des canaux sur une application, tu peux faire fermer un canal, mais ça prend 10 secondes pour en refaire un nouveau. Et l'application ne sert pas qu'à ça et n'est pas illégale en elle-même. En général les comptes Fisha c'est par département puis par villes ou établissements (pour les grandes villes).
Il y a aussi beaucoup de canaux privés, très difficiles à faire fermer car même l'entreprise qui publie le logiciel n'a pas accès aux contenus échangés, donc il faut un demande d'une autorité judiciaire, ça prends des mois et ça demande souvent des investigations poussées et que la victime soit au courant (c'est souvent déjà bien trop tard).
C'est triste à dire mais c'est pas la priorité des autorités, les cyberviolences sexistes et sexuelles c'est le cadet de leurs soucis, à la rigueur ça commence à se bouger un peu quand il y a du matériel pédocriminel sur les canaux. Mais le harcèlement "classique", les fakes, la divulgation d'addresse etc. c'est pas prioritaire.