La compétition, à Canneséries, suit son cours comme la météo, fluctuant entre éclat et perturbations.
Après l’éprouvant mais extraordinaire Souls, projeté dans l’après-midi dans l’auditorium Louis Lumière, c’est au lumineux Afterglow d’éblouir la Croisette, qui semble s’être pressée toute entière dans la mythique salle de cinéma.
À raison d’ailleurs, car Afterglow est sans aucun doute notre plus gros coup de cœur de la compétition.
Afterglow, le rire et le cancer
On nous rebat actuellement les oreilles avec les programmes high-concept, censés nous faire mal au crâne mais censés aussi créer une émulation planétaire, un peu à la manière de Squid Game.
Quand en réalité, c’est la simplicité du quotidien, le récit des petits drames intimes et des grandes joies intrinsèques à nos cœurs qui nous marquent le plus, et surtout nous marquent longtemps.
La preuve, on a davantage été cueillie par 2 épisodes d’Afterglow que par 9 épisodes de Squid Game.
Ester et son mari s’aiment tendrement depuis qu’ils sont gamins. Ensemble, ils ont eu 3 enfants, et nourrissent des projets de voyage, pour contenter l’appétit aventurier d’Esther, qui n’est jamais assouvi. D’ailleurs, son mari projette d’emmener toute sa famille au Japon cet été, pour qu’ils puissent découvrir Tokyo ensemble.
Le jour de ses 40 ans, Ester, qui organise une soirée où elle oblige tout le monde à danser, apprend qu’elle a un cancer du col de l’utérus.
Elle en parle à son mari qui, effondré, aimerait annuler la fête. Mais c’était sans connaitre sa femme, bien décidée à ne pas laisser la maladie l’empêcher de s’amuser.
Alors, elle se coiffe d’un serre-tête raisin, d’une robe cousue de bananes, annonçant qu’elle est déguisée en « fruit mûr » pour fêter ses 40 balais.
Mais dans la soirée, son mari craque, et tous leurs amis entendent leur conversation, tétanisés.
Ils savent désormais qu’Ester va peut-être succomber à la maladie.
Pourtant, tout le monde, ce soir là, va fêter celle qui est la fureur de vivre incarnée. Son père, ses enfants, ses amis, vont se serrer les coudes pour accompagner Ester vers son triste sort.
Afterglow, rien d’original mais tout de fantastique
Ce pitch, vous l’avez déjà lu au moins 100 fois. Il faut dire que l’audiovisuel est bardé d’œuvres sur la fin de vie de personnes condamnés par la maladie.
Ainsi, ce n’est certainement pas son originalité qui fait d’Afterglow un programme si merveilleux. Mais bien son écriture, si humaniste, et ses acteurs, si bien castés.
À commencer par Ester, incarnée par Nina Ellen Ødegård, qui a été ovationnée après la projection des deux premiers épisodes de la série. Il est possible, d’ailleurs, qu’elle remporte le prix Canneséries de la meilleure actrice, si l’on en croit notre pif.
C’est à travers elle qu’Afterglow dispense son amour pour l’humain, et via elle aussi, bien que les autres participent largement, qu’elle diffuse son humour acéré.
Car on a beau parler de cancer, dans ce programme norvégien, on en parle sans misérabilisme, on s’en sert même pour faire rire des ironies multiples de la vie, avec bienveillance.
Afterglow a eu droit à un tonnerre d’applaudissements, après sa projection. Beaucoup de spectateurs riaient encore, après le générique. Beaucoup d’autres, comme nous, essuyaient par ailleurs quelques larmes sur leurs jours.
Afterglow n’a pas encore de date de sortie française.
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Crédit photo à la Une : Afterglow, via Canneséries
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