L’annonce du ministère de l’Enseignement supérieur afghan a eu l’effet d’un coup de tonnerre ce mardi 20 décembre 2022 : les universités publiques et privées d’Afghanistan vont désormais être interdites aux femmes, après une décision du gouvernement taliban.
Sur Twitter, la journaliste afghane Nilofar Ayoubi a posté une vidéo d’une salle de cours où des jeunes femmes s’effondrent en larmes en apprenant la nouvelle.
« Nous sommes allées à l’université, les talibans étaient à la barrière et nous ont dit que nous n’avions plus le droit d’entrer jusqu’à nouvel ordre », a raconté à Reuters Shaista, qui fait des études de commerce dans une université privée de Kaboul.
Les droits des Afghanes en recul constant
L’annonce a été rapidement condamnée de façon unanime par plusieurs dirigeants et par l’ONU qui s’inquiètent de voir les talibans continuer à revenir sur les droits des femmes. « Le refus de l’éducation non seulement viole l’égalité des droits pour les femmes et les filles, mais aura un impact dévastateur sur l’avenir du pays » a déploré le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Plus d’un an après leur retour au pouvoir, le gouvernement en place a à plusieurs reprises fait reculer les libertés fondamentales, par exemple en décrétant obligatoire le port du voile intégral dans l’espace public. Paradoxalement, les talibans espèrent toujours gagner une reconnaissance à l’international.
En juillet dernier, un rapport alertait déjà sur les nombreuses atteintes aux droits des femmes et des filles en Afghanistan avec justement un volet consacré à la question des études et de l’éducation. Le constat était déjà dramatique : privées d’éducation, d’accès aux études supérieures, et sans perspectives d’avenir professionnel, les filles et les jeunes femmes ne peuvent plus gagner en autonomie et en indépendance, faisant ainsi augmenter le nombre de mariages forcés.
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Crédit photo : Dids via Pexels
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