« Je vais me faire taper dessus, mais je pense que tout ça est extrêmement exagéré », a déclaré la comédienne Anny Duperey. Alors que depuis plusieurs semaines, Judith Godrèche a accusé les cinéastes Benoit Jacquot et Jacques Doillon d’agressions sexuelles et viols alors qu’elle était mineure, la comédienne a défendu les réalisateurs au micro de RTL samedi 10 février.
Anny Duperey n’aime « pas du tout qu’on condamne leurs œuvres en même temps que les hommes »
La comédienne dit s’inquiéter « d’une chasse aux sorcières tardive ». « Quand même six ans avec un réalisateur… Sous emprise, je veux bien, mais quand même consentante, non ? Je ne sais pas trop quoi penser de ce truc-là, mais je n’aime pas trop ces chasses aux sorcières », dit-elle sans sourciller.
Selon elle, ces accusations risqueraient de censurer les œuvres des artistes mis en cause : « Admettons que certains hommes étaient, effectivement, des prédateurs. Mais ils ont fait parfois de belles œuvres, et je n’aimerais pas du tout qu’on condamne leurs œuvres en même temps que les hommes ».
Elle a ensuite pris pour exemple le cas Roman Polanski, multiplement accusé de viols, en cirant son film Le Pianiste : « Ce serait stupide, parce qu’il a couché avec une fille de 15 ans il y a cinquante ou soixante ans, de condamner ses œuvres », continue-t-elle, toujours sans sourciller. « Il y a une espèce de confusion dans tout ça qui me gêne un peu. Nuançons, quand même ».
Une « morale à l’envers » pour Judith Godrèche
Une prise de parole qui n’a pas tardé à faire réagir. À commencer par Alexandra Lamy, qui, sur son compte X, a rappelé : « Madame Duperey, vous voulez dire à toutes ces femmes que vous n’aimez pas les chasses aux sorcières tardives, mais ce ne sont pas des sorcières, ce sont des violeurs, des criminels. Il faut dire à toutes ces victimes que vous n’aimez pas la chasse aux violeurs et aux criminels ! »
Judith Godrèche, elle, a aussi réagi en story Instagram : « Non -Anny Duperey- C’est nous qui nous sommes fait taper dessus. Malgré votre égoïsme, votre morale à l’envers, votre ignorance, je ne vous le souhaite pas. Ça fait mal les coups ».
Anny Duperey se justifie
Face à la polémique, Anny Duperey a tenté de se justifier dans un communiqué diffusé par un journaliste de l’AFP : « Ce que j’ai voulu, très maladroitement, j’en conviens, car il est bénéfique que les victimes s’expriment enfin, après un si long silence, c’est tempérer l’emballement médiatique », a-t-elle déclaré. « J’ai toujours défendu ardemment la cause des femmes, à titre personnel et en participant à nombre de manifestations en faveur de cette cause – pour laquelle il y a encore tant à faire. »
Avant de préciser : « Je tiens à affirmer qu’évidemment je condamne toute action de viol ou d’abus de pouvoir séducteur – qu’il ait lieu à l’encontre d’adultes et surtout d’enfants ou d’adolescents, écrit-elle. Ce n’est pas pour rien que je suis marraine depuis plus de 30 ans d’une association en faveur de la défense des enfants ! »
Pour rappel, Judith Godrèche a déposé plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot pour « viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans », ainsi que contre Jacques Doillon pour « viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité ». Sa prise de parole a provoqué plusieurs réactions en chaîne, encourageant d’autres comédiennes comme Isild le Besco ou encore Anna Mouglalis à elles aussi, dénoncer les violences sexuelles subies par Jacques Doillon.
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