Mercredi 28 juin s’ouvre le procès de Piotr Pavlenski et d’Alexandra de Taddeo devant le tribunal correctionnel de Paris pour atteinte à l’intimité de la vie privée. Trois ans plus tôt, l’artiste russe et sa conjointe avaient diffusé des vidéos de Benjamin Griveaux, homme politique proche d’Emmanuel Macron, alors en lice pour la Mairie de Paris, en train de se masturber. Un scandale qui avait secoué l’ensemble de la classe politique.
« De l’art politique » au goût de revenge porn
14 février 2020. Benjamin Griveaux annonce se retirer de la campagne municipale suite à « des attaques ignobles mettant en cause [sa] vie privée ». Deux jours plus tôt, en effet, des vidéos intimes ont été publiées sur un mystérieux site nommé « pornopolitique », accompagnées de captures d’écran de SMS destinés à Alexandra de Taddeo. Largement relayé sur les réseaux sociaux, le tout s’accompagne d’un texte signé Piotr Pavlenski, qui revendique un acte « d’art politique ». Le but selon lui ? Dénoncer l’hypocrisie du politicien qui fait « la propagande des valeurs familiales traditionnelles », tout en envoyant des nudes à une amante.
Quelles que soient les convictions politiques de chacun, et que l’on apprécie l’homme politique ou non, ce pseudo–happening a plutôt des allures de revenge porn abject.
Une plainte déposée
Le 13 février 2020, Benjamin Griveaux porte plainte. Quelques jours plus tard, Piotr Pavlenski et sa compagne Alexandra de Taddeo, alors étudiante, sont inculpés.
Il aura donc fallu attendre trois ans pour que les deux se retrouvent à la barre, et répondent des faits qui leur sont reprochés, à savoir l’enregistrement et la diffusion des vidéos sensément reçues par Alexandra de Taddeo lors d’une relation intime avec l’ex-ministre et porte-parole du gouvernement, entre mai et août de 2018.
Comme le détaillent nos consoeurs du ELLE :
Ces vidéos éphémères devaient s’effacer au bout de 30 secondes, mais la jeune femme d’aujourd’hui 32 ans a expliqué avoir réglé son téléphone pour les conserver, afin d’avoir des « preuves » si leur relation venait à se savoir. Elle affirme que Piotr Pavlenski, qu’elle a rencontré fin 2018, les a diffusées à son insu. Les juges d’instruction ont au contraire retenu son « implication directe », au regard notamment du soutien financier d’une association, qu’elle présidait, au site « Pornopolitique ».
La justice tranchera à l’issue de deux jours d’audience. Benjamin Griveaux, en retrait de la vie politique depuis les faits, ne sera pas présent.
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