C’est le FBI qui l’a annoncé ce vendredi 21 janvier : les éléments du carnet trouvé à proximité du corps de Brian Laundrie ont permis de conclure que c’est lui, le responsable de la mort de Gabby Petito. L’homme de 23 ans y a écrit ses aveux quant au meurtre de sa petite amie.
« L’enquête ne permet pas d’identifier d’individus autres que Brian Laundrie directement impliqués dans la mort tragique de Gabby Petito », a indiqué l’agent Michael Schneider.
La famille de la jeune femme a remercié les efforts des autorités pour faire la lumière sur les circonstances de sa mort :
« La qualité et la quantité d’informations collectées par le FBI ne laissent aucun doute : Brian Laundrie a tué Gabby. »
Retour sur l’affaire Gabby Petito, une disparition suivie à l’international
L’affaire avait agité les réseaux sociaux à travers le monde entier en septembre 2021.
Partie en road trip pendant l’été avec son petit ami Brian Laundrie, Gabby Petito n’avait plus donné signe de vie depuis fin août. Son corps avait été retrouvé quelques semaines plus tard dans un parc du Wyoming.
Entretemps, Brian Laundrie était revenu chez lui, en Floride, sans dire un mot sur les raisons de son retour seul. Considéré comme suspect potentiel, il avait alors disparu avant que la police ait pu l’interroger mi-septembre. Une chasse à l’homme de plusieurs jours dans une réserve naturelle de Floride avait finalement permis de retrouver les restes de son corps. L’examen médico-légal avait conclu à un suicide fin novembre.
L’enquête est désormais close. En mettant fin à ses jours, Brian Laundrie a empêché les proches de Gabby Petito d’entendre la vérité sur les circonstances de la mort de la jeune femme. Selon l’enquête, elle est morte par strangulation.
« Gabby serait-elle en vie aujourd’hui, si… ? »
Un autre point de cette affaire a été examiné récemment.
En août, peu de temps avant la mort de Gabby Petito, le couple avait été appréhendé par la police de l’Utah suite à une dispute. Les images de la caméra piéton d’un des agents montrait la jeune en état de choc et en pleurs.
S’agissait-il d’une scène de violence conjugale que les policiers ont négligée, laissant repartir Gabby Petito et Brian Laundrie chacun de leur côté ?
Les officiers ont estimé que la dispute était lié au stress émotionnel d’avoir voyagé pendant plusieurs mois ensemble. Un rapport d’enquête indépendant a établi en janvier qu’ils ont fait « plusieurs erreurs involontaires » — le fait, par exemple, que les blessures de Brian Laundrie ont été prises en photo, et non celles de Gabby Petito. Néanmoins, il n’existe, selon le rapport, pas de lien de conséquences entre l’incident et la mort de Gabby Petito quelques semaines plus tard.
« Il y a beaucoup de questions commençant par “et si” qui interviennent dans cette enquête », explique l’auteur du rapport le capitaine Brandon Ratcliffe.
« La principale étant : Gabby serait-elle en vie aujourd’hui si ce cas avait été géré différemment ? C’est une question impossible à répondre. Personne ne le sait, et personne n’aura jamais la réponse à cette question. »
Il est recommandé que les deux agents reçoivent des formations pour mieux agir lors des cas de violences conjugales.
Ce que dit l’affaire Gabby Petito du traitement médiatique des disparitions et des féminicides
L’affaire Gabby Petito a mobilisé des centaines d’internautes passionnés de true crime pendant plusieurs semaines, décidés à participer à l’enquête pour retracer son parcours depuis sa disparition et à faire la lumière sur son meurtre. Si elle a passionné les foules sur Instagram et sur TikTok, elle n’a malheureusement rien d’exceptionnel.
Des milliers de femmes sont portées disparues chaque année aux États-Unis, ainsi qu’au Canada, sans bénéficier d’une attention aussi importante. Les femmes noires, amérindiennes, latinas, sont surreprésentées parmi les victimes de féminicides.
Pourtant, ni les médias, ni les autorités n’accordent autant d’attention à ces affaires,. comme le montre le travail de la journaliste Erika Marie Rivers qui agit pour que les enquêtes et l’intérêt médiatique soient au même niveau pour toutes les victimes :
« Quand il s’agit des femmes autochtones et des femmes noires, on doit dire “hey, nous aussi on existe”. Il ne s’agit pas de dire d’arrêter de chercher cette femme blanche. Mais de dire, cherchez ces femmes autant que vous le feriez pour n’importe quelle femme, et assurez-vous que l’énergie que vous placez dans une affaire est la même énergie que vous placez dans toutes les autres. »
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