C’est l’histoire terrible et sordide qui avait marqué des milliers de personnes à l’automne dernier. L’affaire Gabby Petito a non seulement tenu en haleine des milliers de gens à travers le monde, elle a aussi mobilisé en ligne de nombreux amateurs de true crime, avides de lever le voile sur les circonstances de ce féminicide.
Gabby Petito et Brian Laundrie, jeune couple hétérosexuel prometteur, étaient partis sur les routes des États-Unis en juillet 2021, documentant sur Instagram leur road trip aux allures de conte de fées version vanlife. Tout semblait parfait.
La jeune femme n’a plus donné signe de vie à ses proches à partir du 24 août, et a été retrouvée morte dans un parc naturel du Wyoming le 19 septembre. L’expertise médico-légale a conclu à une mort par strangulation. Entre-temps, Brian Laundrie a refait surface chez ses parents en Floride, seul, sans dire où se trouvait sa petite amie. Il s’est enfui avant d’avoir pu être interrogé par la police.
Recherché par les autorités à titre de témoin, il a finalement été retrouvé mort mi-octobre dans une réserve naturelle. En janvier 2022, le FBI a rendu public ses conclusions sur l’enquête : les éléments trouvés auprès du corps de Brian Laundrie ont permis de montrer sa responsabilité dans le meurtre de Gabby Petito. Il s’est suicidé.
Une question est cependant restée en suspens pour les proches de la jeune femme : quelle est la responsabilité de la police dans cette affaire ? Une enquête a été ouverte, mais c’est aussi la famille de Gabby Petito qui réclame des réparations : elle a engagé des poursuites contre la police de l’Utah ce lundi 8 août pour mort injustifiée.
Les officiers ont-ils été négligents face à la détresse de Gabby Petito ?
Quelques jours avant la disparition de Gabby Petito, le 12 août 2021, le couple a été arrêté à Moab une petite ville de l’Utah. Sur la vidéo piéton de l’intervention, on y voyait la jeune femme en pleurs et visiblement en état de choc, raconter que Brian Laundrie et elle s’étaient disputés. Après avoir mis la dispute sur le compte de leur jeunesse, la police a laissé le couple repartir après leur avoir demandé de passer la nuit séparément.
Les officiers ont estimé que leur dispute était une conséquence du stress émotionnel d’avoir voyagé pendant plusieurs mois ensemble. Un rapport d’enquête indépendant a établi en janvier dernier que les agents ont fait « plusieurs erreurs involontaires » — le fait, par exemple, que les blessures de Brian Laundrie ont été prises en photo, et non celles de Gabby Petito.
Dans la vidéo diffusée sur la chaîne Law & Crime Network, on entend distinctement l’agent affirmer à la jeune femme qu’il ne peut rien faire et qu’elle est considérée comme l’agresseure principale, ayant porté un coup à son petit ami en premier, alors qu’il était au volant.
Gabby Petito n’était-elle pas une victime suffisamment crédible pour être entendue et protégée ? Son cas pourrait désormais illustrer les idées préconçues de la police sur les comportements que l’on attend d’une femme qui subit des violences domestiques.
La famille de Gabby Petito affirme que les officiers qui sont intervenus ont échoué à reconnaître une situation de violences conjugales et que Gabby Petito n’a pas été protégée. Elle réclame 50 millions de dollars.
« S’ils avaient été correctement formés et avaient respecté la loi, Gabby serait encore en vie aujourd’hui », a déclaré l’avocat de la famille James McConkie.
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Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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Les Commentaires
Je comprend pas comment ils peuvent à la fois lui parlait d’un air condescendant et en même temps, si elle a frappait la première- ce qu’il n’est pas sur, dire qu’elle est l’agresseur principal.