Un peu de nostalgie, un peu de paranormal, on prend les mêmes et on recommence ?
Sur le papier, ça ressemble pas mal à Stranger Things : Paper Girls se passe certes dans les années 80, avec des ados débrouillardes scotchées à leur vélo, qui se retrouvent projetées dans le futur et mêlées à une guerre qui menace leur monde… mais il serait très réducteur de ne voir en elle qu’une pâle copie de la série à succès des frangins Duffer. On vous explique pourquoi la petite nouvelle d’Amazon Prime arrivée fin juillet vaut bien plus qu’une comparaison.
Déjà parce que Paper Girls est à l’origine un comics, et même un très bon, scénarisé par Brian K. Vaughan et illustré par Cliff Chiang, disponible en français en 6 tomes publiés chez Urban Comics. Preuve de sa grande qualité, il a reçu le prestigieux prix Eisner en 2016.
Paper Girls : Quatre filles dans le temps
Alors Paper Girls, qu’est-ce que ça raconte ? Dans la nuit du 31 octobre 1988, dans l’ennuyeuse banlieue pavillonnaire de Cleveland, quatre adolescentes se sont réveillées aux aurores pour gagner un peu d’argent de poche en livrant les journaux. Elles n’ont pas grand-chose en commun : il y a Erin, la nouvelle, timide et réservée, KJ, la sportive issue d’une famille riche, Tiffany, la geek un peu grande gueule, et l’insupportable Mac.
Leur tournée va tourner court : elles vont être propulsées en 2019 et prises en chasse par d’étranges soldats venus d’un autre temps et secourues par un groupe de résistants…
Si le comics creusait finement chaque personnage, il se focalisait surtout sur la dimension SF de l’histoire et comment les quatre héroïnes se retrouvent au cœur d’un conflit qui les dépasse.
Dans cette adaptation en série signée Stephany Folsom, cette lutte d’un groupe de résistants pour sauver le monde n’est finalement plus qu’un prétexte pour explorer les répercussions du voyage dans le temps sur ces quatre héroïnes.
Chacune d’elles va être confrontée à son futur, voire à elle-même. Chacune devra faire face à ses choix, aux ratés, aux désillusions, aux surprises, aux espoirs déçus. Comme un adieu à l’innocence précipité de quatre gamines touchantes et débrouillardes.
Une confrontation savamment menée, parfois plein de mélancolie, mais aussi d’humour comme à travers la découverte des technologies d’aujourd’hui (« c’est quoi l’Internet ? » demandent-elles en débarquant en 2019). Quand on a lu le comics de Brian K. Vaughan et Cliff Chiang , la série prend quelques libertés, mais sans jamais trahir l’esprit des Paper Girls originales et en leur apportant une grande profondeur.
C’est d’ailleurs grâce à son casting prometteur que Paper Girls touche aussi juste, avec quatre toutes jeunes actrices, Sofia Rosinksy, Camryn Jones, Riley Lai Nelet et Fina Strazza, qu’on espère revoir très bientôt. Et si la série pêche parfois un peu en rythme ou si certains effets spéciaux manquent un peu de finesse, on reste malgré tout pour les voir vivre cette aventure qui les dépasse et les transcende.
Autre point fort de Paper Girls, une bande originale hypnotique signée Bobby Krlic (la musique étouffante de Midsommar, c’était lui), agrémentée de tubes eighties parfaitement choisis. Et c’est sans oublier quelques seconds rôles impeccables avec notamment l’humoriste Ali Wong, Adina Porter ou encore Jason Mantsoukas.
Entre Yellowjackets ou The Wilds (qui ne sera malheureusement pas renouvelée), le paysage séries regorge enfin d’histoires qui mettent en scène des adolescentes aux trajectoires complexes et passionnantes.
Bref, on ne saurait que trop vous conseiller Paper Girls, sous la forme qui vous conviendra le plus, en attendant une deuxième saison…
À lire aussi : Fans de Parks and Rec et de The Office, la nouvelle série Abbott Elementary est faite pour vous
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos newsletters ! Abonnez-vous gratuitement sur cette page.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.