C’est une annonce faite par le Secrétariat d’État à l’Enfance ce mardi 8 novembre : une mission d’inspection va se pencher sur les pratiques illicites dans l’adoption internationale.
Le nombre d’adoptions internationales a atteint un pic au début des années 2000 avant de dégringoler, comme l’explique le Secrétariat d’État dans un communiqué : « Cette baisse résulte principalement du changement des politiques des pays d’origine des enfants adoptés mais aussi de la mise en œuvre de la convention de La Haye sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale de 1993 ; la création de l’agence française de l’adoption en 2005 a aussi permis d’améliorer encore la prévention des fraudes ».
Depuis quelques années, des scandales liés à des adoptions internationales ont en effet été révélés, notamment des cas de séparations abusives d’enfants présentés comme orphelins et privés de leur famille pour être confié à une autre à l’étranger. C’était le cas en Ethiopie, comme l’a montré une enquête de Causette en 2021 qui révélait des escroqueries et des tromperies sur les conditions d’adoption par des familles françaises, ou encore au Tchad avec la très médiatisée affaire de L’Arche de Zoé en 2007, du nom de l’association incriminée.
La voix des adoptés commencent à se faire entendre
En 2021, le formidable documentaire Une Histoire à Soi réalisé par Amandine Gay retraçait justement le parcours de plusieurs personnes adoptées et pointer à travers eux la nécessaire politisation de cette démarche :
« Il faut que les parents se préparent à l’adoption : un enfant noir, par exemple, a des besoins spécifiques. Alors il faut se poser des questions : est-ce qu’on a visité le pays de l’enfant ? Est-ce qu’on peut l’y amener ? Est-ce qu’on s’intéresse à sa langue, à sa culture ? Est-ce qu’on a une sociabilité noire avant d’adopter des enfants noirs ? Parce que si son enfant est la seule personne noire qu’on connaît, c’est de mauvais augure…
En France on a un énorme tabou autour de la race, ce qui ne peut poser que des problèmes dans le cadre de l’adoption internationale. »
Ces voix commencent tout juste à se faire entendre, à l’image de celle des créatrices d’AdoptEcoute qui, pour rompre l’isolement et permettre aux personnes adoptées d’échanger autour de leurs expériences, ont fondé une ligne d’écoute :
À lire aussi : Une ligne d’écoute par et pour des personnes adoptées, c’était nécessaire et voici pourquoi
Crédit photo : Kindel Media vis Pexels
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