À l’adolescence, nos relations amicales et amoureuses deviennent de plus en plus importantes à nos yeux. Nous voulons appartenir à un groupe, que ses membres nous acceptent.
L’avis de nos « pairs » (les membres de notre groupe) compte particulièrement et ce sur bien des sujets : se mettre en couple, avoir une certaine image du corps, le rapport à l’alcool…
Il est parfois difficile de ne pas céder à la pression du groupe. Comment y résister ?
Travaille ta confiance en toi et ton esprit critique
C’est un conseil compliqué, bien sûr, mais c’est peut-être celui qui fonctionne le mieux : vous savez sans doute ce qui est le mieux pour vous.
Vous connaissez vos envies, vos souhaits… et, à l’inverse, vous savez ce que nous n’avez pas envie de faire.
Parfois, les membres de votre groupe font ou disent des choses qui ne vous conviennent pas à vous, et c’est ok : ce n’est pas parce que les autres sont nombreux qu’ils ont raison et que vous avez tort.
Vous voulez un exemple ?
Un scientifique, en voulant étudier les phénomènes d’influence et de conformisme, a réuni un groupe de 8 personnes dans une salle et leur a proposé un exercice visuel : comparer la hauteur d’une ligne à celle de trois autres lignes.
Quelle ligne est la plus semblable à la 1ère ligne ?
Le chercheur demande à chacune des 8 personnes présentes de donner sa réponse à voix haute. Mais il y a une supercherie… 7 tricheurs sont en fait complices du chercheur et donnent une réponse fausse !
L’idée de l’expérience est d’observer ce que décide la 8ème personne lorsqu’elle entend les autres donner une réponse fausse : va-t-elle donner une réponse juste ou se ranger derrière l’avis du groupe ?
Selon l’expérience, la plupart du temps, la 8ème personne donne la même réponse que le groupe. Même si elle est consciente que c’est faux !
Souvent, nous pouvons être tenté·es de nous conformer au groupe parce que :
- Nous avons peur de la « désapprobation sociale » (c’est-à-dire que nous ne voulons pas que les autres nous jugent négativement)
- Nous doutons de la justesse de notre réponse (et si finalement, nous avions tort ?)
Je vous rassure : la confiance en soi et l’esprit critique peuvent se travailler
– et si vous n’y arrivez pas tout de suite, et pas à tous les coups, c’est ok !
Lorsque vous êtes confronté·es à quelque chose qui vous met mal à l’aise ou qui vous questionne, prenez quelques instants pour y réfléchir : quel est votre avis à vous ?
Par exemple, si vos ami·es jugent votre situation sentimentale… Pourquoi avez-vous envie ou non d’être avec un·e partenaire ? Pourquoi êtes-vous mal à l’aise face aux propos de vos proches ?
Entraînez-vous à vous faire confiance : vous avez sans doute toutes les cartes en main pour prendre la bonne décision pour vous.
Votre opinion et vos envies peuvent tout à fait être différentes de celles de vos ami·es, cela n’empêche pas d’avoir une bonne relation !
Rappelle-toi que vouloir appartenir à un groupe, c’est normal
L’adolescence est une période compliquée, et il s’y passe des tas de choses : on grandit physiquement, physiologiquement, intellectuellement…
Parfois, le fait d’avoir envie d’appartenir à un groupe peut être vu de manière négative, mais en fait, c’est totalement ok. À l’adolescence, c’est même parfaitement normal !
Pour construire son identité, on a besoin de tester des choses, d’être entouré·e, de tisser des liens…
Si vous savez que votre groupe d’ami·es est important pour vous, que vous avez (plus ou moins) besoin de leur influence, que vous avez envie de leur ressemble, rassurez-vous : c’est une étape par laquelle nous passons tou·tes.
Ça ne signifie pas que vous êtes particulièrement influençable !
Toute la difficulté sera de doser cette influence, de parvenir à percevoir ce qui est bon pour vous et ce qui l’est moins.
Si vous doutez et que vous avez besoin d’échanger, n’hésitez pas à vous tourner vers un parent, un frère, une sœur, un·e adulte de confiance.
Interrogez cette personne sur sa propre adolescence, sur son rapport à l’influence du groupe, sur ce qu’elle fait de son côté pour s’affirmer… Vous apprendrez peut-être des choses qui vous seront utiles !
Développe l’entraide au sein de ton groupe
Il est possible, à tout âge d’ailleurs, que le groupe ait un impact tout à fait positif. Il peut être le lieu où l’on trouve du réconfort, de l’écoute, du soutien…
Vous pouvez même, à votre échelle, distiller un peu de positif dans votre propre groupe en essayant d’y développer de l’entraide !
Par exemple en soutenant un·e membre qui traverse une phase difficile, en incitant chacun·e à s’exprimer et s’affirmer, en évitant le jugement face à la différence,…
Prends conscience de tes forces et de tes qualités
Pour travailler la confiance que vous vous accordez, essayez de prendre conscience de vos forces et de vos qualités. Oui oui oui, chacun·e d’entre nous en a !
Contrairement à ce que te raconte ce salaud de syndrome de l’imposteur
Pensez aux compliments que votre entourage vous fait. Souvent, on ne les retient pas, on n’y croit pas vraiment, ou on se « oui, mais bon »…
Changeons ça : acceptons les compliments lorsqu’ils viennent, d’autant lorsqu’ils viennent de personnes qui nous sont chères !
Gardez également bien en tête ce que vous, vous aimez à propos de vous.
Peut-être que vous regrettez d’être timide, mais que cette timidité vous permet d’être plus attentif aux autres. Peut-être que vous êtes tête en l’air, mais que cela veut dire aussi que vous êtes créatif, imaginatif.
S’il n’y avait qu’une idée à garder face à la pression du groupe, ce serait celle-ci : essayez de vous regarder et d’agir avec bienveillance.
Vous êtes comme vous êtes, et vous faites probablement de votre mieux… et c’est déjà un sacré truc !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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