Je me suis « mise à Tinder » relativement tard.
J’étais un peu dubitative face à ce concept si simplifié, réduit au minimum syndical du site de rencontre.
Avec mon escarcelle pleine de préjugés sur la consumérisation des relations, je me suis bien moquée de mes potes qui l’utilisaient.
Et puis je me suis retrouvée célibataire. Donc j’ai téléchargé l’appli.
J’étais alors quasi-certaine que je ne me laisserais pas avoir par la superficialité de ce supermarché du Mâle.
Je ne me laisserais pas non plus berner par les fuckboys, les breadcrumbers et autres Pick Up Artists. Je garderais le contrôle. Je serais la boss de ce game.
Six mois plus tard, je peux vous le dire : le propre d’une addiction, c’est qu’on a pas le contrôle.
Voilà quelques indices que j’étais accro à Tinder, qui m’ont menée à ré-envisager mon usage de l’appli (bon, la désinstaller en fait).
Mon premier jour sur Tinder
Je suis accro à Tinder parce que j’ai l’impression de me répéter
Je ne vis que pour le frisson du Match et les petites étoiles bleues qui signalent qu’un garçon a aimé ton profil, comme tu as aimé le sien.
Je suis sûre qu’on trouve sur Tinder les mêmes tricks visuels qui rendent les gens fous de Candy Crush.
Bien que la liste de mes potentielles rencontres commence à s’allonger, je continue de swiper à la recherche de l’étincelle originelle, de cette petite excitation très éphémère qui flatte tant mon ego.
Parfois, je ne parle même pas aux gens avec lesquels je matche. Mais le plus souvent, la conversation s’engage sur les banalités d’usage.
Le jour où j’ai copié mon « message de présentation » d’une conversation pour le coller dans une autre, je me suis dit que j’en avais peut-être marre de me répéter. Je deviens blasée de ce jeu, et je n’aime pas ça.
Inversement, je commence à avoir du mal à me rappeler de qui m’a dit quoi… Est-ce le mec du 19ème qui est dans l’immobilier ? Le Franco-Brésilien, c’est celui qui joue au basket ou celui fan de La Cité de la Peur ?
Mon cerveau ne peut pas retenir autant d’infos. Un vrai Qui est-ce ? grandeur nature.
Je suis accro à Tinder parce que j’ai ghosté sans remords
Ghoster une personne, c’est mettre fin à la relation en ne répondant plus à ses sollicitations, du jour au lendemain.
Je n’avais jamais entendu parler de ça avant de me mettre à poncer Tinder. A priori, je trouvais ça plutôt lâche de planter quelqu’un sans explication.
C’était jusqu’à ce que je m’aperçoive que j’étais passé moi-même de l’autre côté de la barrière de la gentillesse du XXIème siècle.
Je ne prenais pas toujours le temps de clore dignement les discussions qui ne m’intéressaient plus ou d’expliquer à Truc que le sexe n’était pas suffisamment satisfaisant pour donner suite. J’avoue. J’avoue TOUT.
Je suis accro à Tinder car j’ai confondu un match avec un autre
J’étais au sommet de ma gloire. Une dizaine de « prétendants » gravitaient autour de mon WhatsApp. Et nous en revenons au problème du nombre…
Débuter et entretenir une relation, de quelque nature que ce soit, avec quelqu’un demande de l’énergie.
Étant légèrement impatiente, le côté facile et rapide de Tinder m’a vite fait plonger dans la surconsommation, vous l’avez compris.
Si bien qu’un jour, un contact que je n’avais pas encore enregistré m’envoie un premier SMS.
Je le prends pour la personne à qui je venais de donner mon numéro sur Tinder et rebondis innocemment sur la conversation que nous étions en train d’avoir sur l’appli.
Sauf que le mec qui m’écrit est sûr de ne pas porter ce prénom-là… J’ai confondu deux matchs. Là, c’est moi qui a été ghostée !
Shit happens
Je suis accro à Tinder parce que je ne sors plus le week-end
J’ai commencé à remarquer que ma présence au comptoir se faisait plus rare et que ça faisait quelques week-ends que je n’avais pas écumé les boîtes de nuit en quête d’une compagnie masculine.
Normal, j’ai déjà fait mon shopping en ligne pendant la semaine et mon agenda du week-end est booké par mes conquêtes virtuelles.
Qui a besoin de sortir de chez soi dans ce cas-là ? Mes amies qui aimeraient me revoir un jour.
Je suis accro à Tinder… parce que je n’arrive plus à m’arrêter
Une des raisons principales de mon addiction est simple. Quand j’installe Tinder pour la première fois, je n’ai que ça à foutre.
Non seulement, je viens de me séparer mais je suis en plus au chômage, ce qui me laisse une marge de swipage considérable.
Cerise sur le pompon, je viens de déménager et je n’ai pas encore le WiFi. Mon smartphone est donc greffé à la paume de ma main en toute occasion.
J’ai tout le loisir de checker si j’ai des nouveaux messages quand je veux — soit toutes les 10 secondes.
Même lorsque ma vie professionnelle me laisse moins de temps, je comble les micro-ennuis et mes pauses pipi en ouvrant l’appli. Je suis capable de swiper pour passer le temps en attendant la réponse d’un mec que je viens juste de matcher.
Je n’en ai jamais assez et ma capacité de concentration est proche de zéro. Je mesure à quel point c’est le boost de confiance en moi que je recherche insatiablement dans ces interactions.
Alors que je réponds du tac au tac à mes DM, il semblerait que mes interlocuteurs n’aient pas QUE ça à faire de zoner toute la journée avec moi sur une messagerie virtuelle.
Je réalise que les autres ont des vies, et que ça pourrait être sympa que je m’y mette aussi.
À moi la vie !
Tinder et moi, ça n’a pas marché. Notre relation a fini par m’étouffer.
J’y ai passé du bon temps mais pour tourner la page, j’ai décidé de désinstaller l’appli. Purement et simplement. Pour la cinquième fois. Mais cette fois, j’y crois !
Et vous, vous avez déjà eu un comportement addictif avec les applis de rencontres ?
À lire aussi : Les gens utilisent de plus en plus Tinder pour une drôle de raison
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Les Commentaires
Pour la petite belge avec le forfait téléphonique bien pourrave que je suis, cette phrase ne fait aucun sens Tant que je n'ai pas le wifi, je n'utilise aucune application demandant un réseau internet