Si le nom d’Adam Green vous dit quelque chose, c’est normal : il formait l’autre entité principale du groupe d’anti-folk des Moldy Peaches, avec Kimya Dawson — que vous avez pu entendre dans Juno avec leur Anyone Else But You qui met de bonne humeur !
Depuis, le chanteur-acteur-réalisateur-scénariste s’est émancipé en sortant des albums solos de folk alternatif, mais aussi en perçant dans le cinéma indépendant avec sa deuxième réalisation, Adam Green’s Aladdin, sortie en VOD le 12 mai. Son style est toujours aussi bien défini et sa patte visuelle se renouvelle.
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Un voyage barré et psychédélique
Aladdin version Adam Green, c’est juste chelou. Oui, il y a toujours une lampe, un génie, un sultan et une princesse qui doit se marier, mais la lampe s’avère être une imprimante 3D et le génie… un artiste italien !
Le sultan de la ville est corrompu jusqu’à l’os et porte des mains de Mickey, tandis que Jasmine ressemble plus à une Kardashian qu’à une princesse Disney. Bref, une histoire comme vous ne l’avez jamais vue.
L’univers moderne très sexué et politique dépeint par le film reflète avec exagération mais vérité la société d’aujourd’hui.
Je ne sais pas si vous avez dû lire La Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettelheim quand vous étiez au lycée, mais ce long-métrage m’y a fortement fait penser. En effet, son interprétation personnelle du conte dans cet univers moderne très sexué et politique reflète avec exagération mais vérité la société d’aujourd’hui.
Toutes les choses qu’on ne voit pas à la première lecture sont amplifiées dans sa réalisation.
Le discours appuie là où ça fait mal : sur le consumérisme, mais aussi l’image d’Hollywood ou encore l’idée que les grands studios musicaux briment un peu leurs artistes au nom du marketing.
Il faut l’avouer, le discours appuie là où ça fait mal : sur le consumérisme, mais aussi l’image de Hollywood ou encore l’idée que les grands studios musicaux briment un peu leurs artistes au nom du marketing.
C’est son parcours personnel qu’Adam Green retrace par moments dans ce film, avec des dialogues qu’il tire de sa vie personnelle. Parallèlement, on suit aussi son évolution émotionnelle à travers son voyage dans Regular Town, qui résulte d’un mélange de New York et de South Park dans l’organisation et les dessins.
Une création artistique originale
Le décor a été fait en papier mâché par Adam Green et son équipe, ce qui a demandé plusieurs mois de travail, en incluant la peinture. C’est une véritable expérience sensorielle et visuelle qu’on traverse, très personnelle bien sûr. Il s’est inspiré de plusieurs artistes, dont Jean Dubuffet qu’il avait découvert à une expo au Centre Pompidou.
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La première réalisation de Green, The Wrong Ferrari, avait déjà montré à l’écran Alia Shawkat, Devendra Banhart et Macaulay Culkin notamment. Ils reviennent dans Aladdin, où les ont rejoints d’autres personnalités comme Natasha Lyonne, Francesco Clemente ou encore Penn Badgley.
En gros, le tournage était une grande colonie de vacances selon Adam Green, où des potes se réunissaient à leur guise, mais avec Clemente qui chaperonnait un peu l’ensemble car il était le plus sage du lot. Des chanteur•ses, des acteurs•trices, des artistes se mélangent pour créer une œuvre originale et unique dans une bonne ambiance, et surtout dans l’improvisation totale. Vous l’aurez compris, ce film était complètement shlag.
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Une bande-sonore parfaite
Un film d’Adam Green sans un album complémentaire, ce n’est pas un film d’Adam Green. Les chansons composées par le réalisateur lui-même correspondent complètement à l’esprit de sa réalisation, avec une sorte d’errance dans la ville, mais aussi des paroles qui s’intègrent complètement dans le film.
C’est principalement du feel good quand même, avec des chansons à texte qui font réfléchir.
L’album est déjà disponible, et si les images ne vous convainquent pas, sa musique réussira peut-être à le faire, surtout que vous pouvez l’écouter sur Spotify !
Ne vous attendez pas à comprendre précisément où est-ce qu’il veut en venir, vivez juste cette expérience au résultat inattendu.
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