— Publié le 18 mars 2013
Pas mal d’acteurs connus et reconnus ont commencé par la case série télé. Qu’elles soient de grande qualité ou non, elles jouent un rôle de tremplin qui propulse les stars vers l’infini et au-delà.
Noomi Rapace a joué dans une sitcom quand elle n’avait qu’une dizaine d’années, Joseph Gordon-Levitt ou Johnny Depp ont commencé à la télévision…
Parmi ces stars, il y en a qui ont continué dans l’actorat, d’autres qui se sont reconverties, par exemple dans la musique. Mais certaines sont apparues très jeunes dans des séries, ce qui les a ancrées dans ma tête.
Jusqu’au jour où rien ne va plus : les voilà jouant un tout autre rôle. Et moi, ça me perturbe gravement.
Shia LaBeouf, de Disney Channel aux performances artistiques
Jadis, j’ai été abonnée à Disney Channel.
Parmi le panel d’émissions que je regardais quotidiennement il y avait Phénomène Raven, La double vie d’Eddie McDownd (un homme pas gentil transformé en chien moche qui devait faire des bonnes actions pour se racheter une conduite) et La guerre des Stevens.
Dans cette dernière, il y avait un garçon fort sympathique aux bouclettes ravageuses. Ce jeune homme évoluait dans une sympathique famille, avec une sympathique soeur qu’il détestait (et elle le lui rendait bien). Cool.
Ah, je ressens encore un petit truc hein.
Un jour, FilleTV a commencé à diffuser des séries sur les pyjama party et les radios pirates, alors j’ai migré. Et j’ai quitté le personnage de Louis dans La guerre des Stevens.
C’est sans compter sur le fait qu’en 2007, me voilà accompagnant en grognant mon petit frère au cinéma. J’allais m’assoir pendant deux heures devant des voitures qui se transforment en robot Power Rangers et l’idée ne m’enchantait qu’à moitié.
Quand Sam est apparu, ça a tout de suite fait tilt (comme dans la pub) : « Où ai-je bien pu voir cette tronche ? ». J’ai passé quelques jours à me triturer les méninges quand j’ai compris.
Louis et Sam ne faisaient qu’un et ce « un » avait un nom que j’ai du mal à prononcer.
Depuis, Shia LaBeouf a joué dans beaucoup de films à succès. Il a même eu droit a une apparition dans un clip des Islandais de Sigùr Ros (ENTIÈREMENT NU MADAME).
Sa carrière a également pris un tournant surprenant puisqu’il a effectué plusieurs performances d’art contemporain, comme celle où il a regardé ses propres films au cinéma tout en étant retransmis sur Internet.
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Mais j’avoue, pour moi Shia est encore le pré-ado bizarre et fan de fromage en bombe que j’aimais. Pas le défenseur du monde, ni l’éphèbe au pénis pendouillant.
Aubrey Drake Graham, de Degrassi au rap-game
Je t’entends venir avec tes petits doigts me dire que ce jeune homme n’a pas tourné dans des films. Certes, Aubrey a choisi un parcours différent, mais il a également joué dans une série !
Quand je dis « une série », je ne parle pas de n’importe quelle série. Aubrey Graham a joué dans LE programme télé qui a rythmé ma pré-adolescence, mon adolescence, mes soirées où il n’y a rien à regarder du tout. Ma vie, quoi.
Et cette série s’intitule sobrement Degrassi : Nouvelle Génération. Ou comment rassembler une vingtaine de jeunes dans un lycée génial et les faire passer par tous les malheurs du monde (viol, meurtre, automutilation, divorce, grossesse non désirée).
Étant totalement accro à cette série et connaissant chaque épisode de chaque saison sur le bout de mes petits doigts, je ne pouvais pas passer à côté de cette reconversion.
Il y avait un personnage que je n’appréciais pas particulièrement. Jimmy Brooks était trop propre sur lui. Trop gentil, trop sympa, trop mignon, futur joueur professionnel de basket, bla, bla, bla.
La donne a bien changé. Il s’est fait tirer dessus par un élève (tous les malheurs du monde je disais) et finit en fauteuil roulant. Puis, subitement, il a disparu du casting de Degrassi.
(Avance rapide)
En 2010, me voici en train de lancer la dernière vidéo de Rihanna. Alors que je m’apprête à écouter quatre minutes vingt-trois secondes d’élucubrations expliquant que RiRi a délibérément oublié son nom, stupeur !
À précisément sept secondes, c’est bien Jimmy qui pointe son nez.
Tu peux faire le test avec moi.
Tel un phénix de l’audiovisuel, Aubrey Graham a ressuscité en ces temps modernes sous le pseudo de Drake. Il est un rappeur influent du monde de la musique. Et moi, je ne le savais pas, alors je te laisse imaginer le choc.
Aubrey avec son poids en or autour du cou et sur les dents, j’ai du mal à m’y faire : quand je le vois sur MTV je ne peux m’empêcher de me rappeler d’un gosse mignon et amoureux d’une fille avec un ras-de-cou so 90s…
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Annalynne McCord, sexy mais pas seulement
Annalynne McCord c’est un peu la blonde condescendante délicieuse de service.
Un corps de rêve, une crinière de lionne, une bouche parfaitement dessinée et un teint de Californienne… l’actrice a tout pour te donner envie d’acheter un nécessaire de ravalement de façade.
Elle a le statut de femme fatale inaccessible ? Que nenni, elle n’hésite pas à poster ceci sur son compte Twitter.
« Je me suis levée ce matin et j’en ai eu marre de cette dictature de la perfection à Hollywood. Dites à toutes les filles (et les garçons) qui ont déjà eu honte de leur peau que je les salue ! Je suis imparfaite mais ça me va. »
Annalynne McCord doit être une bien belle personne, mais
elle est souvent cantonnée aux mêmes rôles. Dans Nip/Tuck elle joue Eden, la ravissante fille aussi manipulatrice que mon chihuahua tentant de lécher le couvercle de mon yaourt.
Je n’ai jamais vraiment regardé cette série. Cependant, si tu as bien suivi, j’ai un penchant pour les feuilletons se déroulant dans un lycée et mettant en scène des gens comme toi, moi et ton prof de sport.
Bref, il m’arrive de jeter un oeil sur Beverly Hills 90210 : Nouvelle Génération (décidément). Ne me juge pas, ça fait partie de la grande famille des émissions débiles mais addictives.
Annalyne joue le rôle de Naomi Clark, une jeune héritière hautaine et égoïste. Car même si l’actrice sait faire preuve d’auto-dérision, elle sait également se donner un petit air suffisant parfaitement détestable !
Son physique avantageux et ce je-ne-sais-quoi la rendant aussi inaccessible que le paquet de céréales tout en haut de l’étagère lui ouvrent les portes du rôle un peu redondant de la lolita condescendante.
En tant que fervente admiratrice des films d’horreurs et dérangés en tous genres, il ne fallait point que je manque la mention spéciale du jury du Festival du Film Fantastique de Strasbourg 2013.
Excision est un long-métrage d’horreur psychologique qui a reçu ce prix ainsi que celui du public du meilleur film d’horreur au Samain du Festival Fantastique de 2012. Soudain, la vérité me saute aux yeux : Annalyne Mc Cord est loin d’y jouer la sexy biche.
Elle aussi a trop fêté la Saint Patrick.
Elle joue le rôle de Pauline, une adolescente dérangée, fantasmant sur le sang et les actes de médecine. Sympathique.
Annalynne est totalement transformée pour son personnage ! Mais tout de même, quelques scènes la montrent blonde, réalisant ses divagations primitives. Ces séquences où elle exploite sa beauté, ainsi que la moue boudeuse qui la poursuit tout au long de son interprétation, ne m’ont pas eue, non, camarade.
Malgré la prouesse de sa prestation, c’est bien Naomi de 90210 que je voyais. Et c’est un peu dommage.
Nicholas Hoult, de Skins au monde des mutants
À l’aube de 2007, l’Europe en mal de série à sensations pour les jeunes se passionne pour une nouvelle émission à succès : Skins. Et comme j’avais à peu près 15 ans, pile poil dans le public visé, je suis tombée dans le panneau tel un ovidé de la télévision.
Je me suis vite entichée de ce programme britannique « réaliste ». Il narrait la vie d’une bande d’ados bravant des soucis plus ou moins embêtants.
J’ai tout de suite pris le personnage d’Anthony Stonem (dit Tony) en grippe. Ce jeune homme séduisant (non) et à qui tout réussit parfaitement a eu le don de me chauffer les oreilles au plus haut point. Je ne l’aimais pas vraiment.
Tss.
Nicholas Hoult, l’acteur qui incarne Tony, a ensuite vu sa carrière exploser. Il est apparu dans A single Man de Tom Ford et est devenu l’égérie de sa marque de lunettes, a joué dans X-Men, Equals ou encore Kill your Friends.
Nicholas Hoult a également été en couple avec J-Law, ce qui commence à faire beaucoup.
Mais moi, j’ai du mal à l’imaginer autrement que Tony. L’adolescent que je n’aimais pas au lycée, et que je n’aime pas dans ma télé, ni dans mon siège de cinéma.
Pourquoi ces reconversions me perturbent-elles tellement ?
Comme les épisodes d’une séries durent de 25 à 50 minutes, à raison d’environ 15 épisodes par saison et d’une dizaine de saisons, les personnages ont vite tendance à entrer dans ta vie.
Alors que lorsque tu regardes un film tu dois cerner les gens en deux ou trois heures, la série te permet d’en définir les contours avec plus de précision. Les protagonistes sont alors souvent moins lisses, avec plus de relief.
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Le problème c’est qu’à force, le rôle colle à la peau (même celle des fesses) de l’acteur. Et pour toi et moi, les téléspectateurs-trices, lorsque cet acteur se réinvente, ça chamboule un peu !
Les méchants ne sont plus les méchants, les gentils sont barbares et les princesses deviennent des rascasses. La Terre ne tourne plus rond. Et c’est quand même un peu bête, parce que c’est le métier d’un acteur de se réinventer…
Et toi, il y a des gens que tu n’imagines pas autrement que dans un certain rôle ?
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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