Se sentir fière de soi, y a pas à dire, ça fait vachement de bien au moral. Et chaque occasion de se faire du bien au moral doit se saisir au vol : y’a pas de mal à se faire plaisir et à ressentir l’estime de soi regonflée comme si quelqu’un avec de très gros poumons avait soufflé dedans.
Je dis pas qu’on doit forcément fanfaronner à la moindre occasion : y a des limites. Si tu t’amuses à faire ça, après, tout le monde te jette cailloux et vieux chewing gums dans la face, voire même de l’acide. L’acide, c’est pas vraiment du plaisir. Sauf l’acidité de la pomme granny ou des bonbons qui piquent ; ça c’est cool, mais ça n’a surtout rien à voir.
Bref, y a plein de façons de se sentir fière de soi, plein de petits actes tout simples et pas chers à réaliser alors que les bénéfices pour le bien-être sont dingues (contrairement, par exemple, à aller au cinéma ou réserver un billet pour les Seychelles : ça fait plaisir, mais ça coûte cher). Voici quelques-unes de mes préférées.
Acte simple pour se sentir fière de soi #1 : faire la blague du Tire sur mon doigt à quelqu’un qui ne la connaissait pas encore.
Avoir fait des tâches ménagères
Faire du ménage, c’est vraiment le truc le plus chiant de la terre. Y a rien que j’aime, là-dedans, mais le pire, LE PIRE, c’est quand même de faire des lessives. Mais il se trouve que je suis pas fan de l’idée d’avoir une maladie de peau relative au manque d’hygiène un jour, alors je suis bien obligée d’aller à la laverie, parfois.
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C’est chiant, c’est long, ça pète les ovaires et pourrit ton dimanche, mais à un moment, t’as fini et tu peux renifler ton linge qui sent le propre (sauf si t’as oublié de mettre de la lessive et que tu dois recommencer). Le tout en savourant l’idée de porter des chaussettes qui ne sentent pas le Saint-Nectaire et d’en avoir fini pour une semaine.
Et il faut bien se dire un truc : plus la tâche à accomplir est pénible, plus la sensation d’autosatisfaction sera grande quand tu l’auras achevée. Du coup, ce week-end, je vais aller à la laverie nettoyer mes slips en marchant à reculons, avec des clous dans les chaussures et en mangeant une tartine de croûtes de pied. Histoire d’être vraiment bien bien bien après, une fois que j’aurais fini.
Demander pardon
Peut-être que si je ressens tellement de fierté à savoir dire pardon, c’est parce que c’est un acquis vraiment très récent pour moi : avant, quand j’avais eu tort de faire un truc et qu’on me mettait le nez dans le caca de mon erreur, je jouais la carte de la mauvaise foi.
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Plutôt me faire LITTÉRALEMENT cuire le fion plutôt que de dire pardon. Faut dire aussi que c’est pas facile à faire : ça demande vachement d’humilité et de lucidité. C’est se mettre à nu en prenant le risque qu’on refuse de t’excuser. Ça fout les pétoches niveau 8.
Maintenant, je sais faire. Je sais reconnaître verbalement mes torts au moins une fois sur douze et ça me rend tellement fière de moi que je suis, chaque fois, à deux doigts de commencer à me la péter. Du genre « eh, t’as vu ? J’t’ai demandé pardon. J’veux dire, t’as vu comment j’étais classe ou pas ? »
Ce qui serait, tu imagines bien, plutôt contre productif humainement.
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Avoir fait du sport
Y a trois semaines, après des mois d’inactivité physique, je me suis inscrite dans une salle de sport avec engagement sur un an. C’est dire si j’étais motivée.
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Je pensais pas, mais en vrai, j’ai drôlement aimé ça. Pas parce que j’aime souffrir : pour moi, l’idée de faire du sport, c’est pas de se forcer, de vouloir atteindre un idéal, d’impressionner son voisin de tapis de course ou je sais pas quoi. Pour moi, l’idée, c’est de suer à fond en attendant le bonheur de la fin de la séance (quand t’as décidé que t’avais fini, que t’en avais assez fait, que tu t’écartes du vélo elliptique avec, peut-être, les poumons qui sifflent et suffisamment d’humidité sur le corps pour remplir une nappe
de pique-nique phréatique).
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Ce qui rend (me) rend fière quand je sors de la salle de sport, c’est pas le chiffre des calories que j’ai perdu qui s’affiche sur l’écran, c’est le simple fait d’avoir fait bouger plein de muscles que je ne pensais pas exister en moi, et, surtout, d’avoir sué mes angoisses. C’est le sentiment que ça me fait, en tout cas, bien loin du culte de la performance (j’veux dire, si je mettais la vitesse à laquelle je cours et combien de temps j’ai couru et combien de kilomètres sur Facebook, ça ferait sûrement marrer tout le monde).
Mais tout ça, c’est grâce aux endorphines, ces composés libérés par le cerveau après un orgasme ou pendant et après un gros effort physique (bon, je vais pas te mentir : moi, pendant, je suis trop occupée à me plaindre pour kiffer l’endorphine. Je suis contente qu’après). Ces composés, donc, font ressentir plaisir et euphorie, qui sont des émotions plutôt sympas.
Le moment où je sens le plus leur présence en moi, c’est quand je reçois sur ma peau sale de sueur la première goutte d’eau chaude de la douche après l’effort. Je crois, très honnêtement, que je pourrais mourir de joie et d’autosatisfaction. Je sais pas si ça tient aux endorphines ou simplement au fait de savoir que je vais me débarrasser de cette odeur de pâté qui encombre mes aisselles, mais je prends.
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Prendre une douche quand on est vraiment très sale et qu’il est vraiment très tard
C’est une bien belle transition que je viens de faire là. Puisque je viens de parler de douche et que je vais reparler de douche, tu vois (je précise parce que si ça se trouve, tu lis les articles en plusieurs fois et tu as lu le paragraphe précédent il y a cinq ans (raconte-moi 2020 s’il te plaît)).
L’un des moyens les plus sûrs d’être fier de soi, c’est, en tout cas selon moi le moment où tu rentres de soirée, toute sale, avec les pieds tout douloureux d’avoir trop piétiné ou dansé, avec les cheveux qui sentent le vieux tabac et la bière que quelqu’un t’a malencontreusement versé sur le crâne, et que tu trouves la force d’aller te laver.
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Je veux dire, y a plein de moments où tu sais qu’il faudrait que tu te laves, parce que tu sais que tu te sentirais tellement mieux en te couchant, propre, et que tu te sentirais tellement mieux en te réveillant le lendemain… Sauf que la plupart du temps, on en fait rien. La plupart du temps, on a trop la flemme et on va se coucher sans même donner un petit coup de brosse à dent sur sa canine pour la forme.
Pour moi, réussir à trouver la force d’aller prendre une douche quand on est vraiment très sale et qu’il est vraiment très tard, c’est aussi impressionnant et efficace en terme de confiance en soi que de réussir à passer devant le kebab en rentrant de soirée sans en acheter un, même si tu en as très envie, malgré ton envie d’économiser un peu. Une sensation d’autosatisfaction au moins aussi forte que celle de sauver un animal d’une mort certaine, ou de faire un 4 à la suite à Questions pour un Champion.
Le kebab/falafel qui cherche le chemin jusqu’à ta bouche quand tu rentres de soirée : une allégorie.
Et toi, quels sont les actes qui te remplissent le plus efficacement d’autosatisfaction ?
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