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J’ai décidé que mon acné ne me gâcherait plus la vie

L’acné en tant que jeune adulte, ce n’est pas facile à assumer. En participant à Corps à cœur Cœur à corps, Camille s’est rendue compte qu’en parler est un acte courageux et libérateur.

Bonjour bonjour vous !

Cette semaine, Corps à coeur Coeur à corps donne la parole à Camille qui a prit son courage à deux mains, voire quatre pour vous parler de son acné.

Si tu n’as pas suivi, il s’agit d’une série de témoignages illustrés, mettant en avant des personnes qui ont décidé d’avoir un regard plus positif vis-à-vis de leurs complexes physiques.

Il ne s’agit pas de se sentir bien À TOUT PRIX (ça suffit les injonctions, oh !) ou de dire qu’il y a des complexes plus importants que d’autres, mais d’observer les chemins que prennent différentes personnes pour se sentir plus en paix avec elles-mêmes.

Tous les corps sont différents, ça te dit de les célébrer avec moi chaque semaine ?

Les illustrations sont faites par mes petites mains et à partir de photos envoyées en même temps que le texte. J’en reçois plusieurs et je choisis celle qui m’inspire le plus.

Donc, sans plus attendre, le témoignage de cette semaine.

Camille, 20 ans

Voilà neuf ans que je vis avec de l’acné, c’est mon plus gros complexe.

Car pour moi la première chose que l’on regarde chez une personne c’est son visage, normal, on ne va pas lui parler en regardant les genoux !

Au début de mon adolescence, soit à onze ans j’ai vu apparaître sur mon visage quelques boutons. Pour moi cela était normal je rentrais dans l’adolescence, ils constituaient un rite de passage vers un âge plus mature. Et selon  moi ils disparaîtraient aussi vite qu’ils étaient apparus.

À lire aussi : 7 idées reçues sur l’acné (et les réponses d’une experte pour s’y retrouver)

Mais je me suis plantée, et en beauté, car ils sont revenus et cette fois en bandes organisées pour mieux s’étendre sur mon minois.

Les boutons se sont accompagnés durant la période collège de remarques et de moqueries que j’ai eu du mal à supporter.

Ces deux éléments ont ébranlé le peu de confiance que j’avais en moi. Depuis ce jour-là j’ai beaucoup fui le regard des autres, je prenais rarement la parole pour ne pas attirer l’attention. Ma hantise au collège était de passer à l’oral devant les autres, si je devais le faire je m’appliquais à les cacher derrière mes longs cheveux.

Le lycée a également été une période difficile car c’est à ce moment que l’on cherche à séduire et encore faut-il être à son avantage. Croyez-le ou non mais l’acné n’en fait pas partie, au contraire, on pense de vous que vous avez une hygiène douteuse, ce qui n’est pas du tout le cas.

En même temps qui voudrait d’une fille avec des chtars ? Quelqu’un dans la salle ?

À lire aussi : L’acné, le regard des autres et moi

Pour faire face à cette invasion j’ai accumulé les traitements, les produits. Mes amies quand elles ont des problèmes de peau me demandent des conseils tellement j’en connais un rayon, ce qui est un paradoxe car j’ai toujours le visage parasité.

Elles m’ont même dit que je devais envisager de devenir dermatologue, mais bon je ne pense pas non plus…

En parallèle de ces nombreux traitements, je ne me sépare pas ou très peu de mes amis : fond de teint, correcteur vert et poudre. Même si je sais qu’il vaut mieux laisser ma peau respirer… Mais les boutons et les cicatrices sont vraiment lourds à assumer.

Aujourd’hui je suis le traitement de la « dernière chance », il y a beaucoup d’effets secondaires.

Peut-être pensez-vous de moi que je n’assume pas, eh bien vous avez raison mais ce que je suis en train d’écrire est déjà une grande avancée de mon point de vue. Je n’ai jamais parlé aussi ouvertement de ce que je ressentais.

Depuis neuf ans je me cache derrière ce complexe qui m’en fait baver. J’essaie de me sentir belle, de ne plus me maquiller uniquement pour camoufler la misère mais pour me mettre en valeur.

De me regarder vraiment dans le miroir et plus uniquement les boutons.

Heureusement ma famille et mes amis proches ont toujours été compatissants. Je n’ai jamais reçu de leur part de remarques ou de blagues. Au contraire ils ont su me dire que j’étais belle, me soutenir dans des moments où j’étais plus bas que terre.

Un grand merci à eux.

Aujourd’hui j’ai décidé d’en parler car je n’en peux plus de ce complexe.

J’ai envie de me regarder différemment, ne plus penser à travers les autres. Je désire plus que tout avancer et abandonner ce poids qui me ralentit.

Je veux m’aimer moi avant les autres. Pour une fois être égoïste…

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Témoigner sur ses complexes, ça fait quoi ?

J’ai également demandé à Camille de faire un retour sur cette expérience : témoigner et voir son visage illustré, ça fait quoi, qu’a-t-elle ressenti ?

Sa première réponse :

Salut Léa, Bon je viens de me voir dessinée… Et je dois dire que c’est assez violent. Ton dessin traduit vraiment ce que j’ai longtemps pu ressentir à mon égard : du dégoût. Je ne suis pas vraiment à l’aise avec cette illustration .. Désolée, j’ai l’impression de critiquer ton travail.

Il se trouve que ce week-end j’ai regardé mes mails seulement le dimanche soir et Camille m’avait écrit autre chose entre temps.

Sa deuxième réponse : 

Finalement je garde l’illustration que tu m’as envoyé. Et je t’envoie mes réponses. Merci encore pour cette expérience riche et tumultueuse. J’ai hâte de voir le résultat et en même temps j’appréhende un peu.

J’aimerais bien que tu me dises ce que ça t’a fait de participer à cette expérience.

J’ai décidé de participer à cette expérience parce que j’en avais marre de baisser le regard lorsque je croisais des personnes, marre de me cacher derrière ma tignasse.

Ce n’est pas l’image que j’ai envie de renvoyer.

Je suis quelqu’un de déterminée, dynamique et forte. Tant pis si je ne corresponds à l’image de la « femme parfaite » à la peau lisse et au teint de porcelaine.

J’avais envie de m’épanouir et de lâcher prise.

Tu veux bien me décrire comment tu l’as ressenti ?

Au départ ça été réellement compliqué pour moi de mettre par écrit ce que je ressentais.

Je suis quelqu’un de très pudique, je garde toutes les choses qui me mettent à mal pour moi. En mon for intérieur, j’ai dans l’idée de ne pas me montrer faible. Que donner à voir ce qui me touche pourrait me rendre vulnérable.

Mes problèmes de peau je n’en parle qu’avec les gens en qui j’ai vraiment confiance et avec lesquels je me sens à l’aise. Mais petit à petit je me suis prise au jeu, limite des ailes me poussaient au niveau des doigts. Je n’ai jamais écrit avec autant de facilité et de légèreté. D’habitude je me pose toujours un million de questions, pas là !

Est ce que tu as senti une évolution de ton regard ?

Carrément ! Après avoir écrit mon témoignage et te l’avoir envoyé, je me suis sentie plus légère.

Limité grisée par ce que je venais de faire.-

En fait, parler ce n’est pas se montrer faible comme j’ai longtemps pu le croire. Au contraire, il faut du courage et j’en suis fière.

Lorsque je t’ai écrit la première fois, j’ai évoqué le fait que je suivais un traitement de choc contre l’acné.

Je l’ai enfin fini, il y a une grande amélioration au niveau de mon acné. J’ai encore de nombreuses cicatrices. Mais je me sens beaucoup mieux niveau mental, je me prends moins la tête, pour preuve certaines fois je sors sans maquillage ce qui relève d’un grand exploit.

Physiquement, je fais beaucoup plus attention à moi : sport, alimentation, apparence… Une amie m’en a même fait la remarque, et non je ne suis pas une « healthy girl » comme elle aime me le dire, je suis juste moi tout simplement, j’ai envie de me faire plaisir et avancer comme je le mérite, libérée de ce poids monstrueux.

Avant je craignais d’attirer l’attention sur moi. Aujourd’hui j’en sors grandie et épanouie, j’ai encore du chemin à faire niveau acceptation, mais j’ai vaincu en grande partie mon plus gros complexe.

Aujourd’hui je cherche à me séduire avant de séduire les autres. Et pour l’instant je me plais !

Merci à toi Léa ainsi qu’à toutes les madmoiZelles pour cet élan de tolérance et de bienveillance que vous avez su développer. Je vous aime d’amour.

J’aimerais également savoir ton ressenti vis-à-vis de l’illustration, est ce que tu t’y reconnais ? Est-ce que ça te fait voir ton complexe autrement ?

En ce qui concerne mon ressenti vis-à-vis de l’illustration, en toute honnêteté elle m’a vraiment mise à mal.

Je m’explique. Ça été violent car tu as vraiment su retranscrire tout ce qui me dégoûtait dans mon complexe : les pores dilatés, les microkystes, les boutons et les cicatrices…

Ce sont vraiment des choses qui ont fait que je me suis dégoûtée et je trouve que c’est horrible de penser ça de soi-même. Ce regard, limite de haine, est réapparu alors que je pensais avoir un peu, voire beaucoup avancé en ce qui concerne mon image.

Ça a rajouté une difficulté. Je t’ai même contactée pour t’en faire part, mais au final j’y ai beaucoup beaucoup beaucoup réfléchi et j’ai décidé de continuer avec cette illustration.

C’est peut-être la solution pour exorciser une bonne fois pour toute ce complexe.

Suite à ce mail, j’ai répondu à Camille et j’avais envie de vous le partager :

Bonsoir Camille, je sais que je te réponds tard mais je viens de rentrer chez moi, de lire ta/tes réponses et je n’ai pas pu m’en empêcher.

En fait je trouve tes réponses vraiment touchantes et j’aimerais publier les deux, si tu es d’accord bien sûr. Parce que pour moi ça me paraît super important qu’à première vue, cette illustration t’a mise mal à l’aise.

Honnêtement c’est la première fois que ça arrive avec cette rubrique. Je m’attendais à ce que tu me dises que finalement tu ne voulais plus participer.

Et c’est totalement ton droit !

Mais le fait que tu reviennes deux jours plus tard avec un tel courage et cette réflexion, c’est juste génial !

Je ne fais pas ces illustrations pour qu’elles soient belles, ce n’est pas critiquer mon travail que de me dire que tu ne l’aimes pas. Je dessine les choses telles que je les vois et je peux comprendre que ça soit une violence, vu que je te donne mon point de vue sur ton corps et ton histoire intime.

Donc voilà, j’avais envie de te partager tout ça, merci, merci beaucoup d’avoir été aussi honnête. Je suis sûre que des lectrices vont se retrouver dans ton écriture.

La bise et je te souhaite une belle semaine ♥

Et à vous aussi d’ailleurs ! Prenez bien soin de vous et des gens que vous aimez.

Toi, oui, toi qui as lu avec attention. Toi qui as envie de dire à ton corps que tu veux enterrer la hache de guerre. Que même s’il y a des jours avec et des jours sans, ça serait déjà un premier pas de partager ton expérience.

Bienvenue dans Corps à cœur Cœur à corps !

Concrètement, si tu veux participer, qu’est ce que je te demande ?

Le témoignage sera en 2 parties : un texte et une illustration.

  • Le texte, c’est toi qui l’écris : tu m’expliques ton rapport à ce(s) complexe(s), pourquoi tu as envie de changer de regard dessus, comment tu t’y prends…
  • Pour l’illustration, j’ai besoin de 5 photos de cette partie de ton corps et/ou de ton corps en entier.

Tu peux les prendre seul·e ou avec un·e proche; l’essentiel est que ça soit ton regard avant de devenir le mien. Ça peut être un exercice difficile, j’en ai conscience, donc je laisse le plus de liberté possible ! Mise en scène, spontanéité… c’est toi qui vois.

Je choisis la photo qui m’inspire le plus et j’en fais une illustration.

Envoie-moi ça à lea.castor[at]madmoizelle.com avec « Corps à cœur Cœur à corps » en objet du mail !

Pour suivre Léa Castor, rendez vous sur Instagram et Facebook !

À lire aussi : J’ai testé pour vous… faire partie de la #FitFamily

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Les Commentaires

13
Avatar de 3vengeline
14 mai 2018 à 15h05
3vengeline
Je me reconnais aussi beaucoup dans ce témoignage. Dans tout. Le mal-être, les connaissances dans le domaine tellement importantes qu'on pourrait être dermatologue spécialisé (c'est le cordonnier qu'est le plus mal chaussé ), les traitements en tout genre (pilules, hormones, crèmes, antibios, astuces de grand-mère, masques, roacc...) La seule chose c'est que moi je n'arrive toujours pas à passer outre. Depuis le gros traitement, (que je ne regrette pas du tout) ca va bien mieux, mais je pleure quand j'ai un gros bouton qui revient, et c'est encore un traumatisme très ancré. J'ai beau voir des filles acnéiques dans la rue et me dire qu'elles sont belles, qu'il n'y a pas de raison qu'elles se sentent si mal, mais on arrive jamais à reproduire ce sentiment sur soi. J'espère un jour trouver la clé de cette prison d'apparence pour m'en balek complétement et enfin vivre sans boulet. Et de tout cœur je vous le souhaite aussi.
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