C’est au tribunal de Chester que s’est ouvert, le mercredi 10 août 2022, le procès du footballeur Benjamin Mendy.
Celui qui a été sacré champion du monde en équipe de France en 2018, et qui a joué 4 ans pour la ville de Manchester comparaît pour dix chefs d’accusations liés à des violences sexuelles : huit viols, une tentative de viol et une agression sexuelle contre sept femmes. Les faits auraient tous eu lieu à son domicile. L’accusé, qui nie toute culpabilité, risque la prison à perpétuité.
En 2021, des accusations qui se succèdent
Fin août 2021, avant que ne soient rendues publiques les premières plaintes portées à son encontre, Benjamin Mendy est suspendu par son club, Manchester City, qui retire également de la vente toute marchandise à son nom.
Dès le lendemain et dans les mois qui suivent, les plaintes se succèdent : entre septembre et décembre 2021, Benjamin Mendy est accusé de violences sexuelles par sept femmes et est placé en détention provisoire. Il sera libéré début janvier et placé sous contrôle judiciaire, dans l’attente du procès qui a débuté la semaine passée.
À la barre, les témoignages se suivent et décrivent des faits qui se seraient déroulés entre 2018 et 2021, à cinq reprises différentes, dans sa luxueuse maison dans le Cheshire. Son mode opératoire présumé est glaçant : le procureur qualifie le français de 28 ans de « prédateur ».
Des témoignages d’une grande violence
À date, deux des sept victimes présumées du footballeur et de son complice Louis Saha Matturie (sans lien avec le footballeur Louis Saha) ont pris la parole. Toutes retracent aujourd’hui des faits similaires : des femmes jeunes (dont l’âge moyen est de 20 ans et 9 mois selon Le Monde), rencontrées dans des bars ou des clubs de Manchester avant de les inviter au domicile luxueux et reclus de Mendy.
Les victimes présumées, toutes anonymes (c’est le cas lors des procès pour viol au Royaume-Uni) et le procureur, racontent un système dans lequel elles se seraient retrouvées piégées.
La première plaignante témoigne ainsi qu’en 2018, au lendemain d’une soirée passée dans la résidence du footballeur aux côtés d’un de ses amis, Benjamin Mendy se serait introduit dans la salle de bain où elle prenait sa douche. Effrayée, elle se serait couverte avec une serviette alors que celui-ci ne cessait de la suivre dans la pièce et de l’attirer à lui, alors même qu’elle lui répétait d’arrêter. Elle raconte ne pas se souvenir des moments qui ont suivi, mais se rappelle un air prédateur sur son visage, et dans sa manière de la regarder.
La seconde victime à prendre la parole fait un récit de 2020 qui commence de manière similaire : dans un bar avec des amies, elle est invitée à finir la soirée au domicile de Benjamin Mendy. Arrivés à leur destination, celui-ci lui aurait pris son téléphone, prétextant de l’empêcher de poster des photos de lui pour éviter une amende (dans la région, les rassemblements étaient encore limités pour lutter contre la pandémie de Covid-19).
Son téléphone à la main, il aurait attiré la jeune femme de 20 ans jusqu’à une chambre dont le footballeur aurait refermé la porte très sécurisée derrière elle, avant de lui affirmer qu’elle était enfermée avec lui dans la pièce. En échange de lui rendre son téléphone, il lui aurait demandé de se mettre nue en lui promettant de ne pas la toucher. Ce soir-là, malgré ses refus, répétés, la plaignante allègue qu’il l’aurait violée trois fois.
D’autres victimes présumées devraient être entendues lors de ce procès qui durera plusieurs mois. Benjamin Mendy et Louis Saha Matturie, qui nient fermement tous les chefs d’accusations, risquent une peine de prison à perpétuité.
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Crédit photo : Benjamin Mendy / Capture d’écran Instagram
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Les Commentaires
Je n'ai pas lu son rapport psychiatrique. J'aimerais bien, d'ailleurs (même si c'est impossible haha) pour infirmer ou confirmer ce que j'ai cru lire entre les lignes.
Car s'il ressort que mes impressions ont été bonnes: ces gens-là, ce type de personnalité, ne doit pas ressortir, car ce sont typiquement les récidivistes et multi récidivistes. On a déjà assez de victimes avec lui, là, ce mec a déjà fait assez de dégâts, stop. Maintenant, je me trompe peut-être, mais entre nous, je serais prête à parier n'importe quoi que j'ai raison (malheureusement).
Autant je suis à 100% d'accord avec toi sur la nécessité de réinsérer les gens ayant été incarcérés, ceux qui sont "rattrapables", autant certaines personnes ne sont tout simplement pas réinsérables, en tout cas, si on les libère, elles récidivent. Je précise que ce n'est pas une opinion simplement, ce sont des faits, attestés par des criminologues, psychiatres, et autres spécialistes.