Le Pr Emile Daraï a été mis en examen pour violences volontaires par personne chargée d’une mission de service public, a révélé ce jeudi 24 novembre 2022 France Info. Si le nom de ce médecin ne vous est pas inconnu, c’est notamment parce qu’à ce jour, une trentaine de patientes l’accusent de violences gynécologiques et ont porté plainte contre lui.
Dès octobre 2021, l’AP-HP et Sorbonne Université l’avaient mis en retrait de ses responsabilités de chef de service et de responsable pédagogique. Il faisait alors l’objet d’une enquête préliminaire pour viol. Une enquête interne menée par l’AP-HP avait recueilli vingt témoignages de patientes, faisant état de gestes brutaux et d’une absence de prise en compte du consentement et de la douleur pendant les consultations gynécologiques.
Des examens gynécologiques violents
Les patientes affirment avoir subi des gestes brutaux pendant les examens gynécologiques, pratiqués sans ménagement et sans avoir recueilli leur consentement, à l’instar de Lise, qui avait témoigné auprès de BFM :
« Il m’a dit “Levez-vous, mettez-vous sur la table”. Il y avait trois médecins avec lui. Il rentre le spéculum, les doigts, devant, derrière. Mon mari était à côté. Il me dit “Calmez-vous, arrêtez, faut que je le fasse!”. Puis il a dit aux autres médecins de m’ausculter aussi. J’étais en pleurs, mon mari n’était pas bien. J’ai dit plus jamais, je ne voulais plus remettre les pieds là-bas. »
Une autre patiente parle du mépris qui émane de ce médecin pourtant très reconnu pour son expertise de l’endométriose : « C’est toute une ambiance, c’est un tout, on est sali, c’est l’humiliation totale. »
L’organisation Stop aux Violences Obstétricales et Gynécologiques a salué la mise en examen d’Emile Daraï mais s’inquiète de voir qu’il peut toujours exercer des consultations publiques à l’hôpital Tenon. Stop VOG rappelle disposer de 190 témoignages de violences qui concernent directement les comportements de ce médecin en consultation.
En mai 2022, la présence d’Emile Daraï au congrès Pari(s) Santé Femmes avait engendré une mobilisation d’ampleur et poussé le Collège national des gynécologues et obstétriciens français à réagir.
Cette mise en examen a été saluée par Danielle Simonnet, élue LFI et conseillère du 20e arrondissement de Paris, qui a réclamé des mesures pour que le consentement soit respecté dans les examens médicaux :
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