Mise à jour du 16 avril 2018
C’est la journée mondiale de la voix. À cette occasion, je te propose de redécouvrir la critique du documentaire À Voix Haute, sorti en avril 2017, dont madmoiZelle était à l’époque la très fière partenaire.
Le documentaire À Voix Haute disponible en DVD
Mise à jour du 9 novembre 2017
À voix haute est sorti en DVD, Blu-ray et VOD ! Si tu n’as pas eu l’occasion de voir le film au cinéma je te conseille fort de te le procurer à présent : c’est une pépite !
À trouver sur Amazon ou sur la Fnac
Critique du documentaire À Voix Haute
Article intialement publié le 23 avril 2017
« Hier on disait pour la liberté d’expression « Je suis Charlie », aujourd’hui on pourra dire « Je suis Saint–Denis ». » (Bertrand Périer)
Les larmes qui perlent, qui roulent, et le sourire cramponné aux lèvres.
Si tu m’avais vue ce vendredi soir, alors que le générique d’À voix haute, La Force de la Parole défilait et que les lumières de la salle obscure prenaient la relève du film qui venait de se terminer, c’est le spectacle que j’offrais.
Autant vous dire que madmoiZelle est très, très fière d’être partenaire de ce documentaire hors du commun en salles ce 12 avril 2017.
Eloquentia, ou l’art de donner la parole, relayé par le documentaire À Voix Haute
Mes yeux rougis sortaient d’une projection en avant-première du documentaire À voix haute que le grand public pourra découvrir le 12 avril. J’y ai fait la connaissance de Souleïla, Franck, Elhadj, Leila, Eddy, Camélia et beaucoup d’autres.
Je les ai accompagné·es dans une course effrénée, pour revivre avec eux six semaines de formation et de concours en 99 minutes. Le concours Eloquentia, je l’ai vécu avec la promo 2015.
L’histoire d’À voix haute est particulière : après plusieurs années de développement (cf. plus bas l’interview des deux producteurs), le documentaire est d’abord sorti sur France 2 dans l’émission Infrarouges, mi-novembre 2016.
Une nouvelle vie sur grand écran lui est aujourd’hui offerte par Mars Films, distributeur d’œuvres magnifiques — ces derniers mois, il a sorti successivement Moonlight, 20th Century Women, Loving et L’Ascension.
Voici donc une fantastique opportunité de (re)voir ce film, rallongé d’une vingtaine de minutes, au cinéma. Un beau symbole à 15 jours du premier tour d’une campagne présidentielle pendant laquelle, des mois durant, la parole aura beaucoup trop été offerte à la peur de l’autre.
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À Voix Haute montre Eloquentia, cette formation à la joute oratoire
À voix haute, c’est l’histoire de jeunes étudiants à l’Université Paris 8-Vincennes Seine Saint Denis qui vont bénéficier du soutien de professeurs, ainsi que de celui qu’ils s’apporteront mutuellement, pour devenir le ou la meilleur oratrice du département.
44 heures de formation à la joute oratoire, à l’art de la rhétorique, à la prise de parole en public avec leurs propres mots, postures, et rythmes. Avec en ligne de mire le concours Eloquentia.
Ils en imposent et ils s’imposent : devant cet immense écran, je crevais d’admiration pour la trentaine de jeunes qui prennent leur courage à une main, pour se saisir, à l’aide de la seconde, de cette parole qu’on n’a pas toujours voulu leur donner.
Alors les langues se délient comme les pointes des stylos sur leurs cahiers, les mains prennent vie pour appuyer le propos, et en les regardant, on s’imprègne de leurs messages : tou·tes ont des choses à dire, des combats à porter, et l’envie féroce d’être écouté·es.
À voix haute, un documentaire engagé
Ce documentaire, c’est avant tout un acte militant.
Parce qu’il tend un porte-voix à ceux et celles que l’on entend peu en dépit de leurs cris. Parce que son objet, ce concours, est aussi un formidable moyen de lutter contre l’inégalité des chances et une machine à découvrir des talents.
Parce qu’il lutte contre la morosité ambiante en prouvant que l’engagement vaut le coup.
Souleïla, l’une des participantes au concours
Le concours
Eloquentia, monté par une équipe dont le réalisateur du documentaire, Stéphane de Freitas, faisait partie, réussit au moins cela : empouvoirer ces étudiant·es. Il leur permet d’utiliser ces mots qui couvaient en eux, en elles, pour en faire une arme.
Mais pas n’importe quelle arme.
Si certain·es auraient aimé l’avoir plus tôt pour se défendre au sens propre du terme, tou·tes en font un instrument de conquête. Conquête de l’avenir, conquête du monde dans lequel ils apportent tout ce que notre génération a de mieux à offrir.
La conviction que l’on est loin d’être aussi différent·es que ce que l’on a tendance à vouloir nous faire croire, la solidarité et la fraternité contribuent à créer cette énergie faite d’espoir.
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Une sacrée dose de motivation en sortant d’À voix haute
Car À voix haute a un autre mérite, largement emprunté à ceux qui font le documentaire, il est inspirant. À regarder ces corps, ces silhouettes, ces individualités se jeter dans le vide (presque) sans sourciller, on prend une claque.
Pas de celles qui donnent envie de se cacher sous sa couette non, plutôt de celles qui réveillent, qui motivent à se lever le matin avec autant d’entrain que ce dont ces jeunes font preuve, avec autant de détermination pour aborder les épreuves.
Leila, une autre figure marquante du film
Lorsqu’on voit le cœur et le corps qu’ils mettent à l’ouvrage, impossible de ne pas avoir envie à son tour de soulever des montagnes. En les voyant tenter échouer, recommencer, se faire rabrouer, travailler, on comprend que l’important ici n’était pas de gagner.
Et d’ailleurs, ils l’expliquent mieux que moi :
« On ne s’est pas battu·es les un·es contre les autres, on s’est battu·es ensemble, contre le concours. »
Car même ceux et celles qui ne l’emporteront pas repartiront riches de tout ce qu’ils ont vécu au cours des semaines qui l’ont précédé.
À voix haute, ce documentaire qui fait redécouvrir le langage
En préparant Eloquentia, ces jeunes ont acquis l’art d’utiliser les mots, de construire des phrases comme des flèches qui ne manquent jamais leur cible. Ils savent écrire et parler. Ils savent jouer des consonnes et des voyelles pour déjouer la rhétorique de leur adversaire. Ils savent, surtout, te convaincre et plus que cela : te toucher.
C’est leur atout majeur.
Les discours, la langue, et le pouvoir qu’ils représentent. La beauté qui émane de ces voix auxquelles le monde a fait la sourde oreille trop longtemps. Ce n’est pas toujours en rimes, pas toujours en prose, en revanche c’est toujours juste.
Je ne pense pas prendre de risque en pariant que lorsque les lumières se rallumeront, tu auras toi aussi le sourire chevillé à la mâchoire et l’envie furieuse de rabattre le caquet à tous ceux, toutes celles qui oseront t’opposer le mot impossible.
Tu pourras leur répondre à ton tour que le meilleur n’est pas à venir, non : il faut aller le chercher.
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Rendez-vous en salles dès le 12 avril 2017 pour (re)découvrir À voix haute !
En interview : Anna et Harry Tordjman, producteurs d’À voix haute
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Les Commentaires
captivant et ça nous fait prendre conscience de la manière dont on s'exprime à l'orale est vraiment important et qu'en le travaillant on peut s'améliorer !
Dommage que ce type de cours, d'entrainement n'existe pas au lycée ou à la fac !
pour les curieuses