Les premières fois, on en a des milliers dans nos vies. La première fois qu’on marche, la première fois que l’on conduit une voiture et celle où l’on goûte au beurre de cacahuètes (ma passion, mon délice, le drame de ma vie)…
Mais bizarrement quand on parle de LA première fois, il y a comme des néons avec de petits organes génitaux pailletés qui apparaissent. Tout le monde comprend que l’on parle DE SEXE.
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Source de nombreux fantasmes (real virgin est un mot-clé sur les sites pornos), cette découverte pas tout à fait comme les autres a tendance à faire peur et à susciter de nombreuses questions.
Voici un tour d’horizon des choses que j’aurais aimé savoir avant de faire l’amour pour la première fois !
Le sexe, ce n’est pas que la pénétration
Avant que je ne passe à la casserole, ma « culture » sexuelle (comprendre les magazines féminins, les trois pornos que j’avais matés et les conversations avec mes ami·es) m’avait plus ou moins persuadée qu’un rapport sexuel devait se passer selon un schéma.
Un garçon et une fille s’embrassent, puis font du touche-pipi, puis du bouche-zizi-zézette, puis de la pénétration, puis le mec éjacule et c’est fini.
Voilà.
C’est bien triste, déjà parce que si toutes ces étapes peuvent effectivement exister, j’occultais toute une partie de la sexualité de très nombreuses personnes à savoir… celles qui ne sont pas hétéro.
Eh oui : en considérant que la première fois c’est un pénis dans un vagin, est-ce qu’on n’est pas en train de dire que l’homosexualité ce n’est pas vraiment du sexe ?
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De plus, en ne voyant le sexe que sous le prisme de la sacro-sainte pénétration pénis-vagin, je méprisais tout un pan des rapports. Les caresses, par exemple, peuvent également donner beaucoup de plaisir.
Pourquoi les voir comme des « préliminaires », des actes avant l’acte ? Le sexe, on en fait ce que l’on en veut, comme on veut, quand on veut et avec qui veut aussi !
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L’important c’est d’avoir envie
Je me suis souvent demandé si j’étais trop jeune pour faire l’amour, puis trop vieille pour être toujours vierge. Je me suis aussi questionnée sur le besoin que j’aurai ou non d’être amoureuse. Et après combien de temps de relation aurai-je le droit de me sentir prête ?
Pourtant, aucune de ces problématiques n’a vraiment lieu d’être à partir du moment où on se dit : je le ferai quand j’en aurai envie, avec la personne dont j’ai envie (tant qu’elle en a aussi envie).
Le sexe, ça ne regarde que les gens qui le pratiquent. Alors qu’importe la première fois qui nous a été vendue dans tant d’histoires à base de couples d’adolescents soudés depuis de longs mois !
Que tu aies 14 ou 25 ans, que tu sois en couple ou avec une personne rencontrée en soirée, la première fois, tu la fais quand tu le sens, pas quand tu auras coché tous les critères dictés par une éducation qui ne te convient pas forcément.
Avoir mal n’est pas normal
En tant que fille dotée d’un vagin et fréquentant des garçons avec des pénis, l’une de mes plus grandes peurs, quand j’étais vierge, concernait la douleur.
Cette idée de la douleur obligatoire lors de la première pénétration vaginale est directement liée à celle de l’hymen, cette membrane que l’on imagine recouvrir l’entrée du vagin.
Sauf qu’en fait non ! L’hymen ne recouvre pas entièrement le vagin et il n’a pas besoin d’être percé, ni d’être déchiré.
Il est fait de peau élastique et s’il est suffisamment stimulé et aidé, par exemple avec l’usage de beaucoup de lubrifiant (même si vous lubrifiez naturellement, promis, ça aide vraiment), ça peut se passer en douceur…
Laci Green avait fait une super vidéo à ce propos, et il y a des sous-titres en français (c’est cadeau).
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Ce qui me gêne le plus avec cette idée de sexe qui fait mal, c’est qu’elle rend légitime l’idée que celui ou celle qui fait mal peut continuer : « c’est normal ». Si bien entendu, il est possible de sentir une douleur… Rien ne force à prolonger l’acte.
Vous pouvez prendre votre temps et tenter de nouveau plus tard.
En terme de sexualité, rien n’est urgent, seul le plaisir compte.
La protection, ça commence tout de suite et c’est l’affaire de tout le monde
À ce sujet, j’ai eu la chance d’être toujours bien renseignée mais j’ai souvent été surprise par des ami•e•s qui m’affirmaient en vrac que la première fois, on ne peut pas tomber enceinte, ni choper de maladies, et que si les deux personnes sont vierges, autant le faire sans préservatif.
On peut tomber enceinte, même la première fois. Il n’y a pas de truc à débloquer dans l’utérus pour qu’il commence à s’activer.
Les Infections et Maladies Sexuellement Transmissibles (IST et MST pour les intimes) peuvent se transmettre par les pénétrations pénis-vagin, pénis-anus, mais aussi lors des rapports oraux (fellation et cunnilingus).
Voire autrement si vous avez de belles coupures sur les mains et que vous pratiquez des caresses.
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Alors comment faire pour éviter tout risque ? Les préservatifs sont vos amis ! Il y en a des masculins, des féminins, de toutes les tailles et de toutes les couleurs.
Même les allergiques au latex y trouvent leur compte car ces protections existent dans différentes compositions. PAS D’EXCUSES.
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Les corps humains sont tous différents
J’ai eu plein de complexes durant toute mon adolescence. Je trouvais mon nez trop gros, mon cul trop plein de cellulite, je voyais les vergetures sur mes cuisses comme d’immondes zébrures.
Surtout, je me disais que si une personne devant laquelle je me mettais nue s’en apercevait, elle fuirait. Pour info, jusque là, ce n’est jamais arrivé.
Si tu complexes pour tes trois grains de beauté bizarres sur ton bidou, sache que ton ou ta partenaire aura probablement une tache de vin sur sa fesse. Parce qu’il y a le corps des magazines, les choses que tu devines sous les fringues… Et vos corps tout nus.
Spoiler : la réalité n’a pas toujours grand-chose à voir avec les attentes.
Est-ce que c’est grave ? J’ai envie de vous répondre que si vous vous retrouvez à poil en tête-à-tête, il y a peu de chances que ça s’arrête à ce moment-là pour une pauvre vergeture !
Mieux, ce genre d’information marche également pour les organes génitaux qui n’ont souvent rien à voir avec ceux qu’on est habitué•es à voir dans le porno.
Maintenant que j’ai vu plein de kikis, je peux vous dire que j’écoute tout à fait différemment la chanson du zizi de Pierre Perret.
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Ce que tu fais de ton corps te regarde toi et toi seul·e
Avant ma première fois, je me suis posé de nombreuses questions concernant mon épilation. Au début je m’en fichais royalement, puis j’ai lu dans des magazines qu’il valait mieux défricher un peu.
Ensuite j’ai entendu des garçons parler de poils d’un air dégoûté, disant qu’il fallait TOUT retirer. Les plus insidieux allaient même jusqu’à dire, comme s’ils étaient professionnels : « ne rasez pas, c’est pire, après ça pique ».
La seule chose que j’ai à dire c’est : ton corps, ton choix ! Tu veux garder des poils ? Garde-les. Tu préfères sans ? Zou, ça dégage !
Même s’il est toujours bon de se questionner : veux-tu virer tes poils parce que tu ne les aimes pas ou parce que mille magazines, douze ami·es voire ton/ta partenaire t’ont menée à les détester ?
Niveau première fois, je ne peux que te conseiller d’être en accord avec toi comme avec tes envies. Et si ça se passe mal ? Ne t’inquiète pas et n’en tire pas de conclusions hâtives. Tout comme toi, ta sexualité va évoluer !
Et toi, quelles informations aurais-tu aimé savoir avant ta première fois ? Si tu es toujours vierge, as-tu des questions ?
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