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À quoi sert le vaccin contre le papillomavirus ? // Source : Pexels
Santé

À quoi sert la vaccination contre le papillomavirus ? On vous explique tout

Le président de la République vient (enfin) de généraliser les campagnes de vaccinations contre le papillomavirus (HPV) en milieu scolaire. C’est l’occasion de faire le point sur les nombreux bénéfices de la vaccination et les moyens pour optimiser les résultats de ces campagnes pour atteindre les 80% de couverture vaccinale en 2030.

Pourquoi faut-il absolument vacciner les adolescents, filles et garçons, contre le papillomavirus ? Parce que plus de deux tiers de la population est exposée au virus au cours de sa vie !

Lorsqu’il se déclare, ce virus provoque des lésions et des verrues génitales. Dans 90 % des cas, elles se résorbent d’elles-mêmes, mais lorsque l’infection persiste, elle peut évoluer au cours des années et devenir cancéreuse. On estime que 30 000 lésions précancéreuses et 6 000 cancers liés au HPV sont dépistés chaque année. Autant de complications qui pourraient être évitées grâce au vaccin.

Pour encourager les jeunes à s’en protéger, le président de la République vient d’annoncer la généralisation des campagnes de vaccination dans tous les collèges de France. Pour que ces campagnes soient efficaces, d’autres mesures parallèles doivent être mises en place, à commencer par informer la population des effets du papillomavirus et promouvoir l’efficacité de son vaccin.

La vaccination contre le papillomavirus : ça fonctionne

À l’âge de 25 ans, 85% des jeunes ont déjà été exposés au HPV. Cette IST (infection sexuellement transmissible) est une des plus fréquentes et n’est pas la conséquence d’une conduite à risque. Extrêmement contagieux, le virus se transmet par voie buccale, vaginale, anale, via les relations sexuelles, les caresses ou les échanges de sextoys. Le préservatif ne permet pas de prévenir toutes les contaminations et seule la vaccination peut limiter (voire éradiquer à terme) les transmissions. La France est à la traîne sur le sujet et peine à se débarrasser des idées reçues. Elle paye aussi ses choix stratégiques en matière de diffusion du vaccin : jusqu’à maintenant les élèves devaient se rendre chez le médecin ou en pharmacie, ce qui impliquait qu’ils y pensent par eux-mêmes et se déplacent. Une initiative loin d’être systématique.

Dans les pays où les adolescents reçoivent le vaccin directement à l’école, les résultats sont probants : en Australie, en 2005, 22,7% des femmes âgées de 18 à 24 ans étaient porteuses du HPV contre seulement 1,5% en 2015. Dans ce pays, 80% des filles et 76% des garçons sont désormais vaccinés. Outre-manche, la vaccination concerne également 80% des adolescentes, entrainant une baisse de 87% des cancers du col de l’utérus, une maladie exclusivement causée par le papillomavirus.

Le vaccin contre le papillomavirus s’administre dès le début de l’adolescence et jusqu’à 30 ans

Pour une efficacité optimale, les doses doivent être administrées au début de l’adolescence. Selon une étude suédoise parue en 2020 dans la revue The new England Journal of médecine, une vaccination précoce est particulièrement efficace pour lutter contre ces cancers : « Nous avons constaté que les participantes qui avaient été vaccinées avant l’âge de 17 ans avaient 88% de risques en moins de contracter un cancer du col de l’utérus que celles qui n’avaient pas été vaccinées. » Au-delà, et jusqu’à l’âge de 30 ans, la vaccination réduit les risques de 53%. Ce pourcentage reste non négligeable et doit motiver les jeunes femmes à rattraper leur retard.

En France, seules 37% des femmes sont vaccinées, pour 6% des hommes, alors que chaque année, environ 1000 femmes décèdent d’un cancer du col de l’utérus, sans compter les cancers ORL, de la vulve ou encore du vagin. Les hommes ne sont pas en reste et peuvent développer des pathologies similaires.

Des mesures pour assurer l’efficacité des campagnes de vaccination

La France semble prête à rattraper son retard, mais pour que la généralisation de la vaccination soit efficace, il faut envisager certaines mesures indispensables :

  • Viser la santé scolaire : dans les pays où le taux de couverture est particulièrement élevé, les campagnes de vaccination se sont déroulées au sein des établissements scolaires. Dans l’Hexagone, les enfants devront bénéficier de l’accord de leurs parents pour disposer de ces doses. La question de rendre ce vaccin obligatoire ou non dépendra des résultats des premières campagnes qui auront lieu sur la base du volontariat.
  • Généraliser le rattrapage vaccinal : aujourd’hui, le rattrapage vaccinal se poursuit jusqu’aux 19 ans révolus. Seuls les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes peuvent en bénéficier jusqu’à leurs 26 ans. L’efficacité du vaccin diminue avec l’âge. Malgré tout, selon l’étude suédoise citée plus haut, le vaccin réduit tout de même significativement les risques de cancers lorsqu’il est administré avant 30 ans. La période de rattrapage vaccinal pourrait donc s’étendre bien au-delà des 19 ans fixés par la France
  • Un accès simplifié au vaccin : jusqu’aujourd’hui, les pharmaciens pouvaient seulement vacciner les adolescents de plus de 16 ans. À partir de septembre 2023, tous les professionnels de santé, infirmiers, sages-femmes et pharmaciens inclus seront habilités à prescrire et à administrer les doses dès 11 ans.
  • Lancer de grandes campagnes d’information : le papillomavirus est un virus mal connu, et de nombreuses fausses informations circulent au sujet de la vaccination. Les mesures de prévention doivent s’accompagner de campagnes d’information et de sensibilisation expliquant le fonctionnement exact de la maladie et du vaccin, ainsi que ses bénéfices.

En généralisant ces campagnes dans les collèges, le président de la République espère pouvoir viser 800 000 élèves par an. Si des mesures efficaces sont adoptées pour promouvoir cette généralisation, la France pourrait, elle aussi, atteindre les 80 % de couverture vaccinale d’ici à 2030.


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