Live now
Live now
Masquer
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-13T104500.439
Lifestyle

« À ne plus boire d’alcool, on doit constamment se justifier » : Juliette, 32 ans, raconte comment elle a arrêté l’alcool

Arrêter l’alcool est-il réservé à ceux et celles qui en consomment beaucoup ? À quoi cela ressemble d’arrêter de boire pour mieux maitriser ses envies ? C’est le choix qu’a fait Juliette, qui nous raconte son rapport à l’alcool dans ce nouvel épisode de Sobre.

Vous avez arrêté l’alcool et vous souhaitez témoigner ? Écrivez-nous à [email protected] avec l’objet « Témoignage Sobre ».

Je n’ai jamais consommé beaucoup d’alcool et jamais trouvé beaucoup de plaisir à en boire. J’ai toujours eu une consommation ponctuelle liée à des situations de sociabilité comme des réunions familiales, apéros entre amis ou entre collègues. À bien y réfléchir, je n’ai jamais consommé de l’alcool toute seule.

Se sentir en décalage

Mes premiers verres datent du lycée et des premières soirées où chacun teste ses limites (et souvent les dépassent). J’ai souvent été celle qui aidait les copains/copines trop saouls à se coucher, leur faisant prendre des douches lorsqu’ils se vomissaient dessus, les mettait en PLS… La parfaite infirmière !

Je rentrais toujours chez moi de ces soirées en me sentant en décalage, à moitié envieuse et dans l’incompréhension.

Quel besoin de se mettre dans ces états ? Pourquoi tout le monde y trouvait du plaisir ? En rigolait alors que ça n’avait pas l’air dingue la tête dans les toilettes ?

La vie étudiante, boire plus et finir en mauvais état

Je suis partie faire mes études dans une autre ville où je ne connaissais personne. J’ai découvert la vie étudiante, les soirées jusqu’au matin et ce qu’était la consommation d’alcool à excès. Là encore, je me sentais en décalage. Là où je passais une bonne soirée à boire quelques pintes, mes voisin.e.s buvaient beaucoup plus et finissaient en mauvais état.

Je passais de bonnes soirées, mais je restais rarement jusqu’à la fin : la compagnie de gens saouls n’est pas toujours très agréable.

Il y avait toujours un moment de bascule dans la soirée où il n’était plus possible de partager quoi que ce soit (discussion, blague, danse ou même un moment posé). 

Pendant ces études, je me suis fait un groupe d’ami.e.s qui ont un rapport à l’alcool assez similaire au mien : détente oui, mais rarement surconsommé. Je me demande maintenant si le rapport à l’alcool et le comportement en soirée influence la naissance d’amitiés dans un sens ou l’autre. Personnellement, les gens buvant beaucoup d’alcool m’ont toujours impressionnée – un mélange de peur et d’envie de réussir à lâcher prise totalement au point de se rendre mal. 

Dépasser le côté automatique de la consommation d’alcool

Aujourd’hui, j’ai 32 ans et j’ai un projet personnel sportif nécessitant d’être en très bonne forme physique. En janvier dernier, pour le défi et la forme, j’ai décidé d’arrêter de boire de l’alcool (traduction – dire stop à mes 5 verres d’alcool par mois environ). Ça ne m’a pas manqué. Par curiosité, j’ai continué pendant le mois de février, de mars, d’avril… Et ça ne me manquait toujours pas.

Au bout de quelques mois, j’ai adapté mes règles du jeu : je me suis donné le droit à des jockers. Pour des occasions particulières, souvent sociales, ou si j’ai très envie de boire un verre, j’ai le droit. Je me pose maintenant réellement la question si j’ai envie de boire de l’alcool ou si une alternative sans me ferait autant plaisir, si c’est la situation qui m’influence à boire un verre ou pas. Cette souplesse me permet de dépasser le côté « automatique » de boire de l’alcool et de dépasser l’effet « pression sociale ». Depuis le mois de janvier, j’ai bu deux verres.

À ne plus boire d’alcool, on doit constamment se justifier. Non, je ne suis pas enceinte, oui j’aime quand même faire la fête, non ce n’est pas un choix lié à une religion… Ça demande pas mal de patience, de second degré et de détachement d’accepter d’être jugée, plus ou moins frontalement, de personne « pas fun » car on ne boit pas d’alcool. On en est toujours là aujourd’hui malgré la sensibilisation. 

Un choix qui fait réfléchir l’entourage

Pour autant, une fois le speech déroulé, de nouvelles habitudes apparaissent parfois : les ami.e.s ne viennent plus automatiquement avec une bouteille de vin à l’appart, on détaille un peu plus les options sans alcool dans les bars, on change de terrasse, car le Perrier-menthe est trop cher… Je pense que mon choix fait réfléchir mon entourage quant à leur propre consommation d’alcool. Mon copain boit moins, certaines amies me parlent de leur rapport à l’alcool, mes parents adaptent leurs apéros quand je viens chez eux… Ça fait réfléchir et surtout ça fait discuter et débattre. 

Je souhaitais témoigner du fait que l’arrêt de l’alcool pouvait aussi être motivé par le souhait de maîtriser réellement ses propres envies !…

Témoignez sur Madmoizelle

Pour témoigner sur Madmoizelle, écrivez-nous à :
[email protected]
On a hâte de vous lire !


Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !

Les Commentaires

Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.

Réagir sur le forum

Plus de contenus Lifestyle

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-13T102036.454
Food

« Le budget restaurant est autour de 300€ par mois » : dans le frigo de Julie, 10 800€ par mois

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-12T104005.894
Travail

Courrier du taf : « Mon entreprise nous a retiré le télétravail, que faire ? »

2
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-09T120524.743
Lifestyle

« Un soir, à 5 mois de grossesse, j’ai craqué, j’ai ouvert une bouteille et j’ai bu » : Amélie, 36 ans, raconte comment elle a arrêté l’alcool

5
Source : Unsplash / Jenny Ueberberg
Règlement de comptes

Clara, 2 798 € par mois à deux : « Avec une grosse différence de salaires, compliqué de doser ce qu’on met dans le pot commun »

3
Source : Pexels / Marcelo Chagas
Célib

Zoé, 30 ans : « Être la seule invitée célibataire d’un dîner, c’est être obligée de faire un one woman show pour divertir les couples »

12
Source : Fabian Centeno / Unsplash
Célib

Pauline, 42 ans : « C’est comme si j’étais vierge à nouveau »

5
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-09T103006.910
Lifestyle

Dans le frigo de Pauline, 31 ans, 4500€ par mois : « Épluchures, mauvais morceaux de viande… chez nous, tout est recyclé »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-09-06T164110.025
Lifestyle

« Mon anxiété a baissé, je ne fais plus d’insomnies, je gère mieux mes émotions et mon argent » : Laurie, 39 ans, raconte comment elle a arrêté l’alcool

1
[Image de une] Horizontale (18)
Vie quotidienne

Ménage de rentrée : la serpillère 2.0 existe et avec elle, vous allez mettre le Swiffer au placard 

frank-holleman-coK192IU868-unsplash
Food

Dans le frigo de Lina, 24 ans, 3 800€ par mois : « Avoir mes poules et mon jardin me permet de faire des économies »

1

La vie s'écrit au féminin