La haine anti-drag continue de progresser. Un bar nantais en a fait les frais ce jeudi 30 mai. Les propriétaires ont été forcés d’annuler un drag show après avoir reçu « une déferlante » de messages homophobes et transphobes sur les réseaux sociaux, rapporte France Bleu Loire Océan. La direction du bar a annoncé déposer plainte contre trois personnes.
Des menaces répétées
La soirée devait s’intituler « Ma soeur » et son affiche représentait des dag queens habillées en religieuses et en curé. Relayée sur les réseaux sociaux par un compte d’extrême droite suivi par 130 000 abonnés, l’image a provoqué une vague de réactions conservatrices, certains internautes taxant l’initiative de « christianophobie ».
Kévin, l’un des propriétaires du bar, qui s’est confié à France Bleu, décrit un flux de « messages nous demandant d’annuler la soirée avec des menaces. Il y a eu des messages insultant la communauté LGBT et des menaces de mort. » Il s’agissait tantôt de commentaires directement postés sous la publication du bar, tantôt de messages privés.
L’association nantaise LGBTQI+ NOSIG, également interrogée par France Bleu, rappelle que ces attaques ne sont malheureusement pas isolées. L’association fait état « de vitrines taguées, les marches des fiertés saccagées à Nantes. Dans notre local, on a eu des dégradations avec des croix celtiques [devenu un symbole pour les mouvements d’extrême droite, ndlr] et des fleurs de lys comme signatures. On est assez coutumiers du fait ».
Une haine importée des US
En France, ce n’est pas la première fois qu’une initiative incluant des drag queens se retrouve dans le viseur des conservateurs. En décembre 2022, La Maryposa a été la cible d’un véritable acharnement suite à l’annonce de sa participation à un cabaret pour tous petits.
Cette lutte anti-drag est directement importée des États-Unis, où la droite conservatrice mène un combat féroce contre les drag shows depuis plusieurs années, et ce, au nom d’une pseudo-protection des plus jeunes. En 2022, les militants du groupe d’extrême droite Proud Boys s’attaquaient par exemple aux séances de lectures pour enfants animées par des drag queens dans certaines bibliothèques municipales, criant au lavage de cerveau et accusant les intervenant•e•s d’être de potentiel•les « pédophiles ». Cet argument de protection infantile est la carte joker préférée des conservateurs qui l’utilisent à tout-va pour camoufler tant bien que mal leur LGBTQIA-phobie décomplexée.
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