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Société

À Lyon, une soignante agressée après avoir dénoncé le harcèlement sexuel dans son service

Selon « Le Parisien », l’agente qui avait dénoncé à ses supérieurs un questionnaire sur les préférences sexuelles des soignants travaillant au service de réanimation de l’hôpital lyonnais Édouard-Herriot a été agressée par ses collègues avec un sexe masculin en plâtre. 

« Une petite blague » selon les auteurs, une agression sexuelle selon la loi. Le 19 janvier dernier, l’antenne régionale de BFMTV révélait la circulation, au sein du service de réanimation de l’hôpital lyonnais Édouard-Herriot, d’un questionnaire portant sur les pratiques sexuelles des soignants

Diffusé depuis le mois de décembre, il posait des questions tendancieuses relevant de la vie privée et pouvant s’apparenter, dans le cadre professionnel, à du harcèlement sexuel. Le questionnaire, également affiché dans certaines salles de garde, posait des questions telles que : « Pratiquez-vous la fellation, le cunnilingus, le sadomasochisme ou encore aimez-vous recevoir un doigt dans l’anus ».

À lire aussi : 82 % des femmes médecins à l’hôpital se sont déjà senties discriminées dans leur parcours à cause de leur genre

Une alerte déposée pour « danger grave et imminent »

De quoi mettre profondément mal à l’aise certain·e·s. salarié·e·s. L’une d’elles avait d’ailleurs rapporté les faits à la direction des Hospices Civils de Lyon (CVL) via le syndicat FA-FPH (Fédération Autonome de la Fonction Publique Hospitalière).

Cette agente, dont l’identité a été rapportée à ses collègues, fait aujourd’hui l’objet d’un harcèlement intense de la part de l’auteur du questionnaire et par ses collègues. Selon Le Parisien, l’agente de la fonction publique hospitalière aurait été « insultée sur les réseaux sociaux et agressée le 23 décembre à sa prise de poste par un objet sexuel, en plâtre, représentant un sexe masculin (signé de la main de plusieurs salariés du service) », qui cite le FA-FPH. Suite à cette agression et à « ce choc psychologique », elle aurait été admise aux urgences et « a été mise en arrêt de travail ». 

Dans la foulée, le syndicat a déposé « une alerte danger grave et imminent », dans laquelle il réclame la tenue d’une instance extraordinaire « au vu des conditions de travail dégradées dans le service ». La direction n’a pas approuvé cette demande même si elle dit prendre la situation très au sérieux. La salariée agressée, toujours en arrêt, se dit « dévastée et angoisse à l’idée de reprendre le travail »

Des comportements inacceptables au nom de « l’esprit carabin »

Ce n’est pas la première fois que les hôpitaux publics sont sous le coup d’accusation de harcèlement sexuel. En 2015, une fresque située dans une salle de pause des internes à l’hôpital de Clermont-Ferrand, et mimant un viol collectif entre super-héros, avait suscité une vive polémique, avant d’être effacée.

En janvier dernier, une note ministérielle avait acté la suppression des fresques à caractère pornographique ou sexiste dans les salles de garde, et auxquels de nombreux soignants sont attachés au nom de « l’esprit carabin »… Souvent au mépris du bien-être et de la sécurité des femmes qui gonflent leurs rangs.

En 2017, une étude de l’intersyndicale nationale des internes en médecine (Isni) avait ainsi démontré que 6 internes femmes sur 10 vivaient quotidiennement des situations de sexisme ordinaire dans le cadre de leur travail. 8,7 % ont été victimes de harcèlement sexuel.


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Les Commentaires

8
Avatar de M.*
26 janvier 2024 à 09h01
M.*
@M.* Tu n'as pas tort et je sais bien la différence mais je ne peux pas m'empêcher de me demander si ça n'a pas été le cas avec un tel objet. On ne sait pas exactement ce qu'il s'est passé et je me demande honnêtement si les faits n'ont pas été minimisé dans la presse.
De toute façon, délit ou crime, cela ne change pas mon propos ; l'un comme l'autre, ce n'est en rien des plaisanteries.
Alors je comprends ce que tu veux dire. J’entends qu’effectivement, il y a (comme souvent) sûrement eu minimisation. Cependant, tu ne peux pas écrire « une agression sexuelle est un crime, les coupables sont des criminels », parce que c’est faux. Encore une fois, on ne parle pas de la violence de l’acte, mais de la façon dont l’acte est pénalement répréhensible. Le viol et l’agression sexuelle n’étant pas les mêmes actes, ils ne sont pas traités de la même façon, n’ont pas la même prescription, les mêmes peines, etc. Le système judiciaire français protège beaucoup les agresseurs, et il faut se battre contre, mais pour le moment, une agression sexuelle est un délit et il faut la qualifier comme ça. La qualifier de crime démontre juste une méconnaissance du système judiciaire, et vu les personnes contre lesquelles on doit se battre pour se faire respecter, je pense qu’on ne peut pas vraiment se le permettre.
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