Près de Bordeaux, à Mérignac, Chahinez a été brûlée vive par son ex-conjoint ; à Berlin, Rebecca est décédée sous les coups de couteau de son compagnon et à Hanovre, Vanessa a été victime d’une attaque à l’acide par son ex-petit ami… Partout en Europe, les féminicides s’enchainent et se ressemblent. Sans fin.
Un constat alarmant sur les féminicides en Espagne, en Allemagne et en France
Mais quels mécanismes mènent à un féminicide ? Que reflètent-ils de nos sociétés ? Un documentaire ARTE, « Tu m’appartiens ! Racines d’un féminicide », réalisé par Ulrike Bremer, publié le 19 mai, a été tourné entre la France, l’Allemagne et l’Espagne et dresse un constat alarmant sur leur manière d’agir pour lutter contre les féminicides. Le parti pris a été de donner la parole aux familles, aux amis, aux avocats des victimes mais aussi aux militantes et aux survivantes.
En 55 minutes, le documentaire revient sur la décision du gouvernement espagnol de créer des tribunaux spécialisés dans les affaires de violences sexistes. Cette décision a été prise après qu’un garçon âgé de deux ans, Léo, ait été assassiné par son père. Ce dernier cherchait à se venger de la mère de l’enfant alors que le couple était en instance de divorce. Depuis cette affaire retentissante, l’Espagne considère ce type d’infanticide comme étant un féminicide par procuration.
Chez nos voisins allemands, le terme « féminicide » n’est pas encore clairement reconnu par le gouvernement d’Olaf Scholz. Pire encore, le fait qu’une femme désire se séparer de son conjoint peut atténuer la peine de l’homme devant un tribunal.
En France, près d’une femme sur cinq décédée sous les coups de son compagnon avait déposé plainte avant le drame
Enfin, dans l’Hexagone, bien que le président Emmanuel Macron ait promulgué les violences faites aux femmes comme grande cause de son premier quinquennat, les féminicides ne diminuent pas. Les multiples défaillances de la justice française indignent la population et insurgent le milieu militant. Le documentaire d’Ulrike Bremer annonce très vite la couleur : près d’une femme sur cinq décédée sous les coups de son compagnon en France avait déposé plainte avant le drame.
Ce documentaire ARTE esquisse le portrait inquiétant d’une situation européenne sur les féminicides plus que critiques et met en lumière, à travers des témoignages poignants, une mécanique infernale, miroir d’un profond dysfonctionnement de nos sociétés.
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Image en Une : © Madmoizelle
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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Les Commentaires
80 pcts des plaintes classées sans suite sur 12 pcts de femmes victimes qui portent plainte.
L'Espagne serait en avance sur la France sur la question.