C’est une mesure importante dont on espère qu’elle inspirera d’autres musées. Après quinze ans, le musée londonien Wellcome Collection a décidé de fermer son exposition The Medicine Man, la considérant comme « problématique ».
Des objets à la provenance trouble et une vision raciste du monde
Avant cette décision, les visiteurs du musée étaient mis au contact d’une « version de l’histoire médicale basée sur des théories et un langage racistes, sexistes et validiste. »
L’exposition présentait le butin d’Henry Wellcome, un industriel pharmaceutique du XIXème siècle à l’origine de la création du musée. Il aurait acquis plus d’un million d’objets aux quatre coins du monde. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le statut de ces artefacts pose question, comme l’a soulevé le musée sur Twitter dans un communiqué montrant notamment des statuettes d’Afrique subsaharienne :
« C’était problématique pour plusieurs raisons. À qui appartenaient ces objets ? Comment ont-ils été acquis ? Qu’est-ce qui nous a donné le droit de raconter leurs histoires ? »
Tendre vers des récits décolonisés
Sur le site du Wellcome Collection, il est indiqué qu’une exposition mettant l’accent sur la santé des personnes opprimées par cette histoire et ces récits coloniaux verra bientôt le jour :
« Nous ne pouvons pas changer notre passé. Mais nous pouvons travailler vers un avenir où nous donnons la parole aux récits et aux expériences vécues de ceux qui ont été réduits au silence, effacés et ignorés. (…)
Le résultat a été une collection qui racontait une histoire mondiale de la santé et de la médecine dans laquelle les personnes handicapées, les Noirs, les peuples autochtones et les personnes de couleur étaient exotisés, marginalisés et exploités – ou même complètement oubliés. »
À la direction du musée depuis 2019, Mélanie Keen est une femme noire ayant particulièrement travaillé à la mise en valeur d’artistes afro-américains. Elle poursuit ainsi sa politique de visibilité sur l’origine des œuvres exposées et de décentrement du regard colonialiste. De quoi donner envie de visiter Londres.
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Crédit de l’image à la Une : © capture d’écran Twitter
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