On ne tombera pas de la commode en apprenant la nouvelle, mais quand même, cela nous a fait un peu drôle. Helena Bonham Carter, actrice britannique admirée et respectée pour sa filmographie impeccable, s’est exprimée sur les polémiques qui entourent J.K. Rowling, mais aussi Johnny Depp, qu’elle n’hésite pas à réhabiliter.
Dans le long entretien qu’elle a accordé à The Times, elle affirme que l’acteur a été mis hors de cause. « Je crois qu’il va bien maintenant. » Et alors que la journaliste lui demande si l’affaire Depp/Heard et son issue sont un signe d’un retour de bâton de #MeToo, c’est Amber Heard qui devient l’incarnation d’une dérive à ses yeux : « C’est le problème — les gens suivent le mouvement car c’est la tendance du moment et pour être la tête d’affiche. »
On n’a sûrement pas assisté au même procès, ni à ses conséquences sur la réputation et la carrière d’Amber Heard, qui loin d’avoir gagné quoi que ce soit depuis qu’elle a témoigné avoir été victime de violences conjugales, en a juste pris plein la tronche.
Dommage pour Helena Bonham Carter d’être aussi à côté de la plaque, alors que ses réflexions sur le fait de vieillir quand on est une actrice sont bien plus pertinentes que son analyse d’un procès où est impliqué le parrain de ses deux enfants, partenaire de jeu récurrent et égérie de son ex-mari Tim Burton.
Helena Bonham Carter défend J.K. Rowling
Concernant l’autrice à succès d’Harry Potter, qui s’est démarquée ces dernières années avec des sorties transphobes et un rapprochement du mouvement gender critical britannique, Helena Bonham Carter estime que l’écrivaine a été « traquée » et qu’elle ne fait que parler depuis sa propre expérience quand elle s’évertue à clamer son inquiétude de voir le mot femme disparaître ou que le transactivisme représente un danger (pour rappel, personne ne veut faire disparaître le mot femme, et les termes de « transactivisme » ou de « lobby trans » sont des concepts instaurés par les mouvements anti-trans).
Et puis c’est la faute à Twitter, bon sang ! Car oui, Helena Bonham Carter n’hésite pas à sortir la carte de la jalousie et de la cancel culture pour défendre l’autrice. « Si elle n’avait pas remporté un succès si phénoménal, les réactions ne seraient pas si importantes. Je crois qu’il y a surtout beaucoup de jalousie malheureusement et le besoin de descendre des gens qui motivent cette censure. Et aussi du schadenfreude [la joie malsaine d’assister au malheur d’autrui, ndlr] »
Un avis à l’opposé de celui des collègues avec qui elle a partagé l’affiche de la saga Harry Potter. Elle affirme ne pas les trouver ingrats, une critique adressée parfois à Daniel Radcliffe ou Emma Watson lorsqu’ils ont partagé leurs désaccords avec J.K.Rowling.
« Personnellement, je crois qu’ils devraient la laisser penser ce qu’elle pense, mais je pense qu’ils sont très au fait de la protection de leur propre fan base et de leur génération. C’est dur. Une chose à propos de la célébrité, c’est qu’il y a une étiquette qui vient avec ; je ne suis pas d’accord avec le fait de parler d’autres personnes célèbres. »
Un truc de génération, la lutte contre la transphobie et pour le respect de chacun, quelle que soit son identité de genre ? On aurait aimé voir Helena Bonham Carter un peu plus inspirée, plutôt que de sous-entendre que le soutien de plusieurs acteurs et actrices à l’égard de la communauté trans est purement intéressé.
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Crédit photo : Koch Media
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Les Commentaires
Je suis sur aucun RS, jamais de la vie il me viendrait à penser que pour lutter contre les personnes qui n'aiment pas les minorités pour x raisons non fondées qu' il faudrait les harceler sur les RS, activiste why not mais pas fachiste ^^.
Pareil pour les films, je peux regarder un film avec un acteur trainé en justice, savoir que l'homme est bad mais en même temps un film est une oeuvre collective, je ne change pas mon opinion sur la qualité artistique du film, après je suis dérangée forcément en regardant le film. Donc au final je suis influncée par l'info si elle émane de sources journalistiques fiables.
C'est un peu comme quand on découvre qu'un ami (ou son partenaire, c'est pire) est un facho au fond de lui, je me fâcherais pas forcément d'une manière agressive mais je lui dirais froidement dans les yeux ce que je pense de ses idées ou de ses actes.
Bien sûr le curseur est variable et on reste des être humains ^^ avec nos qualités et nos faiblesses.