A Christmas Carol (Un chant de Noël) de Dickens, c’est un peu THE gros classique de Noël anglo-saxon, si bien que nous autres franchouillard·es n’avons pas pu y échapper.
A Christmas Carol de Dickens, c’est quoi ?
Est-il utile de résumer la bête ? OK.
Scrooge, un vieil avare et mesquin qui maltraite son pauvre employé Cratchit, reçoit durant la nuit de Noël la visite de trois esprits.
Fantômes des Noël passés, présents et futurs, ils lui montrent ce qu’il a perdu et ce qu’il pourrait perdre s’il continue à se montrer aussi mauvais et égoïste.
Scrooge finit bien traumatisé mais heureusement, il se réveille entier et apte à prendre un nouveau départ dans la vie. Le voilà qui répand donc ses largesses, devenant l’homme le plus aimé d’Angleterre et yadi yada…
Ça te semble familier ? Pas étonnant : ce monument littéraire a été repris, parodiée des dizaines voire des centaines de fois, et un déluge d’adaptations envahit nos écrans chaque année.
Ce brave Scrooge s’est vu assaisonné à toutes les sauces : façon classique avec une série d’acteurs so British anoblis par la Reine, façon super-héros dans Smallville, façon Time Lord dans Doctor Who, façon timbré à plusieurs reprises chez les Looney Toons, façon tarte à la guimauve chez Barbie…
Tout le monde a sa version du conte et moi, je vais vous parler de mes cinq adaptations préférées !
L’adaptation la plus magique : Le Noël de Mickey
La première adaptation à laquelle j’ai été confrontée me foutait bien les miquettes quand j’étais morveuse.
Le Noël de Mickey met en scène Picsou dans le rôle d’Ebenezer Scrooge (en même temps, en VO, Picsou s’appelle Scrooge et est inspiré du personnage de Dickens, ça semble donc logique).
Mickey endosse le rôle de Cratchit, Dingo joue ce bâtard de Jacob Marley, feu l’associé véreux de Scrooge, Gemini Cricket est le fantôme des Noël passés, Willy le géant (apparu dans Mickey et le haricot magique) est le fantôme des Noël présents, et un tas d’autres stars Disney plus ou moins oubliées font aussi leur apparition (genre les personnages de La Mare aux Grenouilles, le Disney dont personne ne se souvient mais pour lequel j’ai beaucoup d’affection).
Petite, je vouais une haine féroce à Mickey qui interprète le pauvre Cratchit et donc ça bloquait un peu mon empathie, surtout que Disney n’y va pas de main morte sur le misérabilisme !
Il faut voir la pauvre famille de Mickey découper un petit pois en quatre au repas du réveillon sur fond de violons…
Mais bon, à part ça, le dessin animé est excellent, on oscille constamment entre rire et horreur, les couleurs, les éclairages sont magnifique, l’ambiance vraiment fidèle. Bref, du bon Disney.
L’adaptation la plus drôle et adorable : Noël chez les Muppets
Les films des Muppets ne vieillissent pas et même si ce sont de foutues marionnettes, je ne me lasse pas de les regarder interagir, ricaner, s’agiter et dégoiser des blagues ou des réflexions vraiment pas si bêtes à postériori.
Noël chez les Muppets fait de Kermit le brave Cratchit opposé à un Scrooge de chair et d’os, interprété par le remarquable Michael Caine.
L’histoire est encore une fois très fidèle à l’original qui est assez sombre, faut pas se leurrer. Mais de toutes les adaptations que j’ai vues, il n’y avait que la version Barbie pour rendre le tout cucul-la-praline.
On note quelques modifications : Jacob Marley est divisé en deux et ce sont Statler et Waldorf qui l’interprètent dans l’une des scènes les plus drôles et réussies du film.
En VF, les chansons sonnent très faux comparé à la VO mais elles sont quand même entraînantes et puis, ça a son charme.
Le tout est vraiment adorable : un des meilleurs films des Muppets et, j’ose le dire, un des meilleurs films de Michael Caine.
À une minute environ, les chevaux qui chantent sont TELLEMENT drôles !
L’adaptation la plus flippante : Le Drôle de Noël de Scrooge
Je n’étais vraiment pas fan de la motion capture, cette technique qui consiste à capter le mouvement des acteurs pour les rendre en images de synthèses et qui a donné le désastreux Pôle Express mais aussi le très très chouette Tintin…
Et puis j’ai vu Le Drôle de Noël de Scrooge et j’ai entrevu les possibilités plutôt badass de cette technique, à condition de faire les choses bien.
Le film offre de vraies prouesses visuelles mais il a déjà un brin vieilli je trouve.
Heureusement, il reste une très bonne mise en scène et une adaptation qui ne rechigne pas à un peu de noirceur et de psychologie (peut-être même trop de noirceur : par moments c’est la flippe totale).
Il y a des maladresses (c’est l’adaptation que je recommanderais le moins), mais je n’attendais vraiment rien de ce film et il surprend agréablement.
Je recommanderai la VO par contre : j’adore Emmanuel Curtil, la voix française de Jim Carrey, mais je trouve que la performance de Jim, qui joue Scrooge à tous les âges de sa vie et les fantômes, est plutôt réussie.
Il a vraiment su s’effacer et c’est franchement pas mal.
L’adaptation la plus moderne (et dépassée à la fois) : Fantômes en Fête
J’aurais dû prendre une photo couleur pour illustrer ce film, qui n’est pas en noir et blanc, mais Carol Kane a une TROP bonne tête sur celle-là !
Comédie des
eighties (vazy je parle américain) qui ne vieillit vraiment pas mal, ce film transpose l’histoire de Dickens de nos jours.
C’est Bill Murray, alors en pleine gloire post-Ghostbusters (et donc habitué des fantômes) qui joue Scrooge, ici le directeur d’une chaîne de télévision froid, cynique et carrément détestable.
Les effets spéciaux peuvent sembler dépassés mais ils demeurent vraiment impressionnants pour peu qu’on adhère aux marionnettes, maquettes et animatroniques plus qu’aux images de synthèse.
En tous cas, c’est du chouette boulot. L’adaptation est plutôt maline et le casting impeccable : Bill Murray est parfait et j’ai aussi un faible pour Carol Kane, fantôme des Noël Présents un rien frappée.
À noter aussi, la chouette bande-son par môssieur Danny Elfman !
L’adaptation la plus délirante : Blackadder’s Christmas Carol
Rowan Atkinson n’a pas uniquement joué les guests dans des comédies romantiques et le déprimant Mr Bean, il a aussi été la star d’une sitcom anglaise délirante mettant en scène Edward Blackadder et son domestique, de génération en génération, à travers l’histoire de l’Angleterre.
La série est plutôt sympa dans l’ensemble mais je recommande surtout leur épisode de Noël.
Inspiré du conte de Dickens, il en prend totalement le contrepied avec un Blackadder généreux au point qu’on abuse de lui, qui reçoit la visite d’un fantôme venu le féliciter de ses bonnes actions.
Ledit fantôme lui montre alors tout ce qu’il perd en étant gentil, du passé vers un futur très très lointain (et très délirant). Blackadder finit par comprendre qu’être méchant, cynique et opportuniste c’est drôle aussi et la fin est plutôt réjouissante !
Les dialogues sont piquants à la British, et le tout est servi par un casting au poil : Hugh Laurie, Stephen Fry, Robbie Coltrane, Miranda Richardson…
À voir pour se remettre d’une overdose de niaiseries de Noël : voilà une purge très efficace !
Et toi, quelle est ton adaptation de A Christmas Carol préférée ?
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Les Commentaires
C'est Danny Elfman qui a fait la BO de "Fantômes en fête" et c'est un film que je n'ai jamais vu ??? Mais Danny c'est mon dieu vivant, b*rdel
Vivement les vacances de Noël, que je répare très vite cette injustice... Cœur-cœur-cœur sur Danny