12 millions, soit près d’une toutes les deux secondes. C’est le nombre de jeunes femmes mariées de force chaque année dans le monde. Fait surprenant, ce chiffre serait à mettre en lien avec le dérèglement climatique, affirment des chercheurs de l’Ohio State University.
La dot, une question de vie ou de mort
Leurs travaux, publiés cet été dans la revue International Social Work, s’appuient sur une vingtaine d’enquêtes réalisées ces dernières années en Afrique et en Asie du Sud. Leurs conclusions sont sans équivoques : dans les régions où la pratique des mariages forcés existait déjà, la multiplication des catastrophes naturelles causées par le dérèglement climatique incitent les familles à davantage marier leur fille.
Dans ces pays, particulièrement exposés aux inondations et aux sécheresses, les populations des zones rurales sont confrontées à une pauvreté extrême, faute de pouvoir cultiver les terres abîmées. Dans de telles conditions, le mariage forcé permet d’avoir une bouche de moins à nourrir, et la dot (argent, bétail) devient une question de survie.
Le dérèglement climatique met en péril la vie de ces jeunes femmes
Les chiffres sont limpides : en Éthiopie, pays frappé de plein fouet par une sécheresse hors norme depuis deux ans, le nombre de mariages de mineures a augmenté de 119 % dans les régions les plus touchées, selon l’Unicef.
Comme le retrace l’étude, cette hausse (en Éthiopie et ailleurs) s’accompagne de conséquences terribles pour les mariées : les jeunes filles sont davantage exposées au risque de mourir à cause d’une grossesse précoce, mais aussi de subir des excisions ou mutilations génitales, parfois imposées avant le mariage.
Autre fait notable, la rapidité à laquelle ces décisions sont prises, comme le souligne FranceInfo :
Ce qui est significatif c’est que l’impact de l’événement climatique extrême sur la hausse des mariages forcés est immédiat. Beaucoup plus rapide que dans une situation de guerre ou de conflit par exemple. Après un cyclone, quand il n’y a plus rien, ni maison, ni terres, les familles peuvent prendre leur décision en quelques semaines, voire quelques jours.
« Crise climatique : en Afrique comme en Asie, la multiplication des catastrophes naturelles entraîne une hausse des mariages forcés »
Selon le Fonds des Nations unies pour la population, l’unique manière de freiner durablement les mariages forcés reste la scolarisation des jeunes filles.
Les Commentaires
Je ne peux que recommander les livres de Djaïli Amadou Amal (Les Impatientes et Coeur du Sahel) et de Fatou Diome (celles qui attendent notamment), ça décrit bien une réalité qu'on ne connait pas du tout... et pour moi ça te montre comment tu peux arriver à te dire que le mariage forcé peut devenir une solution pour certains... malheureusement!
Et tu verras, ce n'est pas du tout des livres qui disent que le mariage forcé est une bonne chose, du tout! mais ça te montre un certain nombre de mécanismes bien ancrés, et arriver et dire "c'est pas bien, faut pas le faire" malheureusement ça n'arrangera rien. Car effectivement quand tu as plus rien à manger (du tout) et que tu as plusieurs enfants à nourrir tu finis par te demander si... et en France on a pas de dot et tout un tas d'association qui pallie les manques de l'état qui font tenir certaines familles... mais bon même en France, je suis pas certaine qu'il n'existe plus aucun mariage forcé
En tout cas super intéressant comme étude, je n'avais même pas pensé à ce type de conséquences possibles... comme quoi le réchauffement climatiques et la destruction de notre environnement a vraiment tout un tas de conséquences dont on a même pas encore idée