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Source : Pexel
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À cause des services publics, Fatima, réfugiée ivoirienne, a perdu son bébé relate StreetPress

Une enquête publiée dans « StreetPress », relate comment, réfugiée ivoirienne en France, a perdu son enfant à cause de la précarité et des retards administratifs.

Fatima n’aurait jamais imaginé vivre un tel calvaire à son arrivée en France. Une enquête publiée dans le média StreetPress relate sa bataille avec l’administration française. Elle qui a fui l’excision en Côte d’Ivoire, a vécu un calvaire depuis son arrivée, entre la précarité et la lenteur de l’administration française pour qu’elle puisse obtenir des droits. Le 4 novembre dernier, elle a donc perdu sa fille de trois mois, Fanta, retrouvée inerte dans le lit de son appartement à Armentières, dans le Nord.

À lire aussi : Près de 3000 enfants dorment à la rue, selon l’Unicef et la Fondation Abbé Pierre

L’administration française

En cause, une intoxication au monoxyde de carbone. Car la veille du drame, Fatima et son conjoint avaient installé un brasero qu’ils ont allumé avec du charbon pour chauffer l’appartement. Eux et leurs enfants vivaient dans un appartement insalubre, trouvé via une association d’aide au logement. Il était régulièrement sujet à des fuites d’eau, avec des fils électriques qui dépassent les murs, ou encore des vitres cassées. Mais leur précarité ne leur permettait pas de pouvoir déménager.

Une pauvreté causée par l’administration française. Après deux années à Lille, à vivre entre foyers et recours juridiques, Fatima obtient finalement le statut de réfugiée en 2022. Dans l’attente de sa carte de séjour de dix ans, la préfecture lui remet un récépissé temporaire qui lui permet d’ouvrir ses droits aux minimas sociaux.

Mais en janvier 2023, son récépissé arrive à terme. Elle perd alors ses droits sociaux, ne pouvant plus justifier de son identité. Enceinte, les dettes et factures s’empilent. Mais malgré de très nombreuses sollicitations, notamment de la part d’associations et de l’aide sociale, la préfecture du Nord ne réagit pas, voire l’envoie balader. Finalement, Fatima obtient son nouveau récépissé au bout de neuf mois de relances en octobre dernier, grâce à l’aide d’une avocate, qui débloque la situation en quelques jours.

Une grande précarité

Sans récépissé, et sans droits sociaux, Fatima et sa famille ont vécu dans une immense pauvreté. Comme ils ne pouvaient plus payer l’électricité, EDF leur a alors conféré le service minimum. « Je pouvais plus cuisiner ni utiliser le réfrigérateur. Je ne pouvais même plus faire chauffer le biberon de mon bébé », a expliqué Fatima auprès de StreetPress.

Une spirale de précarité qui a conduit au jour où Fatima a perdu Fanta, sa fille de trois mois. « Je me suis réveillée à 5h, étonnée de ne pas entendre pleurer Fanta comme elle le faisait d’habitude quand elle avait faim. Quand je l’ai prise dans mes bras, elle ne respirait plus », a décrit Fatima.

Si aujourd’hui, Fatima et sa famille ont été relogés par la métropole de Lille, de nombreux sans-papiers se retrouvent dans cette situation, à cause des délais particulièrement longs d’obtention de récépissés ou titres de séjours. L’obtention de papiers pour les immigrés risquant d’être encore plus durcie par le projet de loi Immigration, bientôt débattu à l’Assemblée nationale.


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Les Commentaires

13
Avatar de adita
17 novembre 2023 à 19h11
adita
Les préfectures c’est vraiment des lieux de maltraitance administrative.
Je ne doute pas qu’ils manquent de moyen et que c’est pas des métiers faciles mais les procédures sans queues ni tête où on te réclame des papiers jamais demandé sur aucune liste, les critères qui changent tout le temps, les dossiers bloqués sans aucune raison connue, et les personnels pas toujours très polis (ils peuvent se permettre vu que en face si tu veux pas que ton dossier soit bloqué ou refusé bah tu baisses la tête et tu dis rien même si on te parle mal), c’est vraiment un parcours TRÈS compliqué l’obtention/le renouvellement d’un titre de séjour / nationalité.
7
Voir les 13 commentaires

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