« Les violences sont réelles. Ce n’est pas du cinéma. » Mercredi 27 septembre, le Haut Conseil à l’Égalité doit remettre un rapport à Bérangère Couillard, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, intitulé « Pornocriminalité. Mettons fin à l’impunité de l’industrie pornographique ».
Un document de 230 pages, consulté en avant-première par FranceInfo, Le Monde et Le Figaro, dont les conclusions sont glaçantes : « 90% des contenus pornographiques contiennent de la violence physique ou verbale et sont donc pénalement répréhensibles ». Ces violences n’ont rien de fictionnel, affirme le HCE.
Les femmes, principales victimes
Pendant plusieurs mois, l’instance a passé en revue des dizaines de milliers de vidéos hébergées par quatre plateformes pornographiques mainstream (Pornhub, XVideos, Xnxx, Xhamster). Ces géants de l’industrie cumulent pour certains jusqu’à 14 millions de visiteurs par mois.
Conclusion : dans neuf cas sur dix, ces vidéos incluent des actes de violences physiques, verbales et sexuelles, par essence « pénalement répréhensibles ». Certaines scènes relèvent même « de la définition juridique des actes de torture et de barbarie », alerte le rapport, soulignant que l’écrasante majorité des victimes sont des femmes.
À cela s’ajoute 1,3 million de vidéos pédopornographiques : « Ces vidéos banalisent et érotisent l’inceste et la pédocriminalité », martèle le HCE.
En conclusion de son rapport, le HCE propose donc 10 pistes d’action au gouvernement, dont « l’attribution d’un rôle de police administrative à Pharos, la plateforme du ministère de l’Intérieur, pour demander le retrait ou le blocage de toute scène portant atteinte à l’intégrité de la personne » ou encore la possibilité pour « l’Arcom de bloquer les sites pornographiques ne mettant pas en place de contrôle d’âge » et l’instauration « d’un droit de retrait de contenus à caractère sexuel à toute personne filmée qui le sollicite », énumère FranceInfo.
Interrogée par nos confrères du Monde, la présidente du HCE Sylvie Pierre-Brossolette a indiqué souhaiter, grâce à ce rapport, « crever ce mur d’indifférence » qui « a accompagné la montée de la violence dans le porno », pour « sortir du déni ».
Les Commentaires
Déjà, il y a les femmes présentes dans ces industries qui les défendent (à tort ou à raison, c'est un autre sujet), donc je ne pense pas qu'on puisse les accuser de "vivre dans leurs bulles".
Ensuite, je défends les TDS, et j'ai été victimes d'abus. De beaucoup, d'abus. J'en paye encore beaucoup les pots cassés aujourd'hui. Du coup, c'est presque "drôle", parce qu'à un moment, ma vision des personnes qui ne défendaient pas le porno et la prostitution étaient des personnes qui vivaient dans une bulle, parce que j'ai vu les dérives qu'il y a dans la prostitution actuelle, où les TDS sont dans un cadre illégal et donc non protégées (à tous les niveaux). Je connais des personnes qui ont vécu leur enfance dans des réseaux p*docriminels extrêmement actifs, et qui aujourd'hui encore, pensent parfois à retourner dans la prostitution ponctuellement pour payer leur loyer. Et j'ai peur pour elles, parce que je sais que si quelque chose tourne mal, iels (y'a pas que des femmes cis) n'ont nulle part où aller, personne vers qui se tourner. Je ne veux pas re-rentrer dans ce débat parce qu'il est teeeeeellement complexe, et j'ai pas l'énergie, mais juste pour donner une autre vision des choses, de la part de quelqu'un qui (je pense) n'est pas privilégiée ni dans une bulle, mais sévèrement traumatisée (ayant été en contact malgré moi avec ces pratiques à un jeune âge - à moins d'être dans un contexte social très safe, ou de le faire moi-même, me faire filmer ou prendre en photo, surtout dans des chambres déclenche immédiatement des attaques de panique) au point d'être parfois marginalisée (je ne peux pas travailler à l'extérieur pour l'instant, j'ai deux troubles mentaux liés aux abus et traumas dans mon enfance et adolescence, je suis dans une situation précaire, je ne peux pas avoir réellement de vie sociale et j'en passe) et au contact de victimes de ce genre de milieux, parfois à cause du milieu, parfois à cause de l'absence d'aide dû au statut des TSD et actrices porno.
Je ne suis pas fan de l'argument "si elles pensent différemment, c'est qu'elles vivent dans une bulle". Factuellement, c'est faux (preuve avec les nombreux témoignages des personnes concernés qui sont très hétérogènes), et en plus je trouve ça un peu facile de dire "Elle ne sont pas d'accord parce qu'elles sont privilégiées". Encore une fois, c'est faux et en plus ça enlève toute légitimité aux personnes qui ont un avis contraire, et c'est dommage.
Voilà c'était my 2 cents