À quand un #MeTooHôpital ? À la lecture de la dernière étude réalisée par l’Ipsos pour le compte de l’association Donner des Elles à la santé, il serait grand temps.
Discriminations, remarques et comportements déplacés, harcèlement sexuel… Réalisé auprès de 500 médecins hospitaliers dans toute la France, il révèle que le monde de la santé n’est pas épargné par le sexisme, ce qui pèse sur la trajectoire des femmes évoluant dans ce secteur qui connaît depuis plusieurs années une crise durable.
Une culture sexiste omniprésente
Ainsi, 82 % des répondantes se sont déjà senties discriminées dans leur parcours professionnel en raison de leur genre. Un chiffre qui peine à décroître (85 % en 2022). 6 médecins sur 10 se sont même vues refuser un poste à responsabilités parce qu’elles sont des femmes.
« On leur a dit que le poste exige de ne pas avoir de contraintes familiales, de ne pas avoir d’enfants à s’occuper, que le risque pour une femme de tomber enceinte et d’être moins disponible est trop fort, et donc que ce ne sera pas pour elle mais pour un homme », explique sur France Inter Étienne Mercier, directeur du pôle Opinion & Santé d’Ipsos.
Outre le plafond de verre auquel se heurtent les femmes souhaitant évoluer dans le secteur hospitalier, c’est toute une culture misogyne que met en lumière l’étude. 78 % des femmes médecins interrogées déclarent avoir été victimes de comportements sexistes, tandis que près d’un tiers (30 %) a déjà subi des gestes inappropriés à connotation sexuelle ou des attouchements sans son consentement.
Pas de soutien ni de sanctions
Rares sont pourtant celles à avoir osé dénoncer les auteurs de ces comportements, par crainte des conséquences négatives sur leur carrière ou l’ambiance de travail. 36 % des femmes ayant été confrontées avouent n’en avoir jamais parlé à personne. 3 % ont signalé ces comportements sexistes à leur hiérarchie, 27 % à leurs collègues et 36 % en ont parlé à des personnes en dehors de l’hôpital.
Et même lorsqu’elles parlent, les femmes médecins ne sont pas forcément entendues ni soutenues. 62 % de celles ayant dénoncé ces agissements sexistes estiment que leur témoignage n’a rien changé à l’attitude des personnes concernées, et que, dans 9 cas sur 10, la hiérarchie n’a pris aucune mesure particulière.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.