Alors que la rentrée des classes approche à grands pas, nous vous proposons une sélection d’albums et de romans jeunesse récemment parus pour aider les mouflets dès trois ans (et jusqu’à l’entrée en CP) à aborder ce moment aussi craint qu’attendu (par les enfants comme par leurs parents !)
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Même pas en rêve, à partir de 3 ans
Si vous ne connaissez pas encore la délicieuse autrice et illustratrice italienne Béatrice Alemagna — à qui l’on doit notamment Les choses qui s’en vont (Helium), autour du temps qui passe — alors, foncez sur cette pépite qui constitue une parfaite porte d’entrée vers son œuvre aussi fournie que délicate. Même pas en rêve, c’est l’histoire d’une petite chauve-souris très têtue qui refuse obstinément d’aller à l’école et pique une colère si forte que ses parents en sont ratatinés. Pour les embêter, elle décide de les cacher sous ses ailes pour les emmener vivre avec elle sa première rentrée des classes. Joyeux, magique et tendre, ce petit album souple est un antidote parfait face au stress de la rentrée. On y retrouve un trait faussement maladroit et quasi enfantin, un travail à la gouache ainsi que des touches de fluo, qui font partie des marques de fabrique de l’illustratrice. Le déplacement des situations du quotidien de l’école dans le cadre de vie des animaux — spéciale dédicace pour la sieste perchée dans un arbre, la tête à l’envers — ainsi que le choix audacieux d’une petite chauve-souris en héroïne mi boudeuse, mi-malicieuse ne manqueront pas d’attiser la curiosité des enfants. Un coup de cœur !
Mira à l’école des grands, à partir de 3 ans
Mira est si excitée de rentrer à la maternelle que sur le chemin de l’école, elle se sent grandir à n’en plus finir. Mais une fois arrivée à la grille, lorsque sa maman lui lâche la main, tout lui paraît soudain gigantesque et effrayant. Devenue aussi petite qu’une souris, il lui est impossible de répondre à la maîtresse ou de jouer avec les autres enfants. Il lui semble même qu’elle est devenue transparente. Jusqu’à ce qu’une main amie se glisse dans la sienne et lui fasse gagner en centimètres aussi bien qu’en confiance. On est fan de ce joli album grand format aux dessins réalistes et doux qui permet de mettre les mots, avec son enfant, sur ce qu’il appréhende ou pourrait ressentir face au cocktail excitation/peur du premier jour d’école.
Petites histoires du Père Castor pour l’école, à partir de 3 ans
Ma maîtresse est une ogresse ! (Sylvie Poillevé, Laurent Richard), Super maman ! (Claire Clément, Philippe Diemunsch), 24 petites souris vont à l’école (Magdalena, Nadia Bouchana), Loup ne sait pas compter (Nadine Brun-Cosme, Nathalie Choux); Les lettres de Biscotte Mulotte (Anne-Marie Chapouton et Lili La Baleine) : avec le recueil des Petites histoires du Père Castor pour l’école (Flammarion jeunesse), on retrouve dix classiques de l’éditeur jeunesse. On aime tout dans ce beau livre épais aux riches illustrations. Les classements par âge, temps de lecture ou thématiques qui permettent de calibrer la lecture au plus près des attentes des mouflet(te)s, la tendresse et la malice des histoires, leur diversité. Un must aussi bien pour les années maternelles que pour les petites classes de la primaire !
La rentrée de Gabriel, à partir de 3 ans
C’est la rentrée et Gabriel a un problème : il est timide. Il n’ose pas parler aux autres enfants, même à Serena qui semble aimer autant les dinosaures que lui. Que faire ? Grâce à un peu d’imagination, un brave chevalier miniature et surtout beaucoup de courage, le petit garçon va réussir à surmonter ses peurs. Cet album, signé par Sylvain Zorzin et Malin Koort, séduira grands et petits grâce à ses dessins réalistes et tendres.
C’est quoi l’école ?, à partir de 4 ans
Dis, à quoi ça sert l’école, au fond ? Face à cette question, le parent, pris de court, est tenté de répondre un banal et peu convaincant : « à apprendre des choses pour faire le métier que tu voudras plus tard ». Une répartie qui ne satisfait en général pas l’enfant. Cet album sublime, aux allures de bestiaire, apporte à cette question importante une réponse aussi poétique qu’accessible. « L’école, c’est un endroit ouvert, même quand on est à l’intérieur. Un endroit plein d’idées et de mots. Avec les idées et les mots, on peut inventer un monde neuf », y lit-on par exemple. Joie d’apprendre, diversité, liberté de penser, amitié, magie du savoir… Tout y est, illustré par une farandole d’animaux tendres et élégants. Une fable très réussie d’autant qu’elle ne verse pas dans la niaiserie !
20 bonnes raisons d’aller à l’école, à partir de 5 ans
Voilà un album léger et très drôle sur ce qu’il en coûte de ne pas aller à l’école ! Se transformer en super tomate et faire pipi du ketchup sur les frites, ça peut être rigolo. S’envoler dans une bulle géante et rencontrer des pirates, ça commence à devenir dangereux. Mais risquer la fin du monde dans une pluie de météorites, alors là, pas question ! Porté par les illustrations de Romain Guyard et les textes de Michaël Escoffier, duo à qui on doit déjà 20 bonnes raisons de croire au Père Noël, ce livre jeunesse permettra d’affronter avec fantaisie, et un brin de folie, le blues de la rentrée.
Je déteste l’école, à partir de 5 ans
À écouter la petite Honora, son école ressemble à un cauchemar. Sa maîtresse est un gros crapaud gluant, les enfants sont forcés de manger des vers de terre, on les jette par la fenêtre s’ils ne sont pas sages, on leur coupe la tête s’ils discutent pendant la classe, des monstres viennent parfois gribouiller les devoirs et la piscine est pleine de requins… Pourtant, le jour où la fillette doit quitter l’école, elle réalise à quel point cette dernière va lui manquer. Épuisé depuis plusieurs années, cet album — paru pour la première en France il y a 20 ans — il est aujourd’hui réédité par Gallimard jeunesse. Une remise en lumière bien méritée tant l’ouvrage est un trésor d’humour noir et de malice apte à dédramatiser les angoisses scolaires. Et à faire beaucoup rire les mouflets et les mouflettes qui adorent tout ce qui est peu ragoutant. On y retrouve le duo de choc constitué par l’illustrateur Tony Ross et l’autrice Jeanne Willis, à qui l’on doit de très beaux titres tel Un livre et plus encore (Gallimard jeunesse).
L’impossible Madame bébé, à partir de 6 ans
À 6 ans, Nana n’a peur de rien, ni de personne. Pas même de rentrer en CP ! Après tout, elle sait déjà lire et pratique le karaté. En plus, Marie-Lou, sa nouvelle maîtresse, est aussi belle que gentille. Il n’y a donc pas de quoi s’en faire. Jusqu’à ce qu’elle rencontre Madame Bébé, « la surveillante, la plus sévère de l’histoire mondiale des surveillantes ». Avec elle, la liste des interdits est si longue — mettre les mains dans ses poches, soupirer, ne pas finir son assiette à la cantine… — qu’à certains moments de la journée, il y a plus d’enfants au coin que dans les classes. Alors autant dire que le jour où Madame Bébé disparaît, s’absentant pour une durée indéterminée, c’est la fête et Nana forme un vœu solennel. Mais les jours passent et la petite fille n’a plus goût à rien, à tel point que ses parents l’emmènent chez le médecin… On retrouve dans ce petit roman récemment réédité un condensé du talent de la délicieuse Agnès Desarthe – qui signe par ailleurs en cette rentrée littéraire un superbe roman Le château des rentiers (L’olivier) — dont les titres jeunesse ont bercé des générations d’enfants. Une belle (re)découverte, accessible pour les jeunes lectrices et lecteurs grâce à une mise en page aérée et des gros caractères.
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