Vous savez quel jour on est ? Le 8 août. C’est la journée internationale du chat ! Mais c’est pas tout, c’est aussi le jour du dépassement, et c’est nettement moins drôle.
C’est-à-dire qu’aujourd’hui, et comme chaque année un peu plus tôt, on a atteint la limite quant aux ressources que la Terre peut renouveler sur une année. Tout ce que l’on consomme désormais, c’est à crédit !
L’inquiétude ? Cette date arrive chaque année plus tôt. C’était le 13 août l’année dernière. Et le 1er novembre en 2000. Notre rythme de consommation et de production est loin d’être soutenable, puisqu’il faudrait globalement 1,6 planètes pour produire les ressources que nous consommons… et environ 3 si tout le monde vivait comme les Français•es.
Records de chaleur
L’occasion de faire un point sur l’année 2015 qui, en termes de climat et de développement soutenable, a vu un certain nombre de nouveaux records s’établir — et ce n’est pas pour le meilleur. L’AFP résume le tout dans une infographie que l’on peut qualifier de flippante.
Cette année a globalement été parmi les plus chaudes depuis que l’on peut le mesurer. Le phénomène a certes été amplifié par El Nino — le fait que la température de l’océan Pacifique sur la côte sud-américaine soit plus élevée que d’ordinaire car les vents ne l’ont pas repoussé au large, tandis que les eaux australiennes sont plus froides, ce qui a eu un impact sur les précipitations.
Mais même sans prendre en compte ce phénomène notamment à l’origine de l’une des plus grosses sécheresses qu’ait connue l’Afrique du Sud, la NASA a établi que la température globale était supérieure de plus d’un degré par rapport à 1880, lorsqu’on a commencé les relevés.
Et il semblerait que 2016 soit prête à prendre la relève : ces derniers mois ont également été parmi les plus chauds jamais connus.
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Quelles conséquences ?
Les conséquences de ces températures anormalement élevées sont diverses mais elles peuvent se mesurer notamment sur la réduction des glaciers et celle de la banquise, qui a atteint sa superficie la plus faible durant l’hiver. Certains scientifiques tels que Peter Wadhams font même craindre sa possible disparition à court terme.
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Les coraux sont une autre victime de ce réchauffement : alors qu’ils sont essentiels à l’écosystème des eaux qui entourent l’Australie, et qu’ils permettent également la réduction de l’érosion et la protection des côtes face aux vagues, ils s’affaiblissent à vue d’œil. La température de l’eau provoque le départ des micro-algues qui donnent leurs couleurs (et leurs nutriments) aux coraux.
Ce phénomène de blanchissement atteint 93% de la grande barrière de corail cette année. Il est réversible, si seulement la température de l’eau se radoucissait… et rien n’est sûr à ce niveau-là.
À quand la prise de conscience ?
Tout ça est provoqué notamment par les émissions de CO2 qui atteignent elles aussi un record cette année avec notamment le seuil de 400 parties par million (ou ppm, sachant qu’une ppm est équivalent à 1cm³ par m³). C’est la première fois que ce seuil est atteint au niveau de l’île d’Amsterdam (au sud de l’Océan Indien), or c’est l’un des endroits avec les taux de CO2 les plus bas au monde du fait de son éloignement par rapport aux zones peuplées.
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Espérons que davantage de pays prendront bientôt exemple sur la Norvège qui a entre autres annoncé l’interdiction des voitures essence d’ici à 2025. Ils sont aussi en passe d’interdire la déforestation et ont fixé un objectif que l’on peut qualifier, au choix, d’ambitieux ou de réaliste si on veut réellement freiner le réchauffement climatique : atteindre la neutralité carbone d’ici à 2030.
Quant à nous, si l’on souhaite agir pour le bien de l’avenir de l’humanité, l’ONU a fait une recommandation d’importance en juillet dernier : le pas le plus simple et le plus significatif serait de bannir les produits d’origine animale de nos régimes alimentaires. La production de viande et de produits laitiers est en effet pire pour la planète que celle de minéraux et matériaux de construction comme le ciment, métal ou plastique, selon le rapport du programme environnement des Nations Unies. En clair : go vegan !
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Les Commentaires
Par contre de ce que je comprends des articles que tu cites, ils reposent tous sur une seule étude qui essaie de déterminer à partir du nombre de terres cultivables aux USA quel régime alimentaire permettrait nourrir un max de personnes. C'est le régime végétarien + lait qui gagne (2,5x la population actuelle des USA!), rapport au fait que certains terrains ne sont pas adaptés à la culture et on peut seulement y faire paître des bestiaux. (A noter que le régime végan atteint quand même un score fort proche, à 70 millions près.) On parle donc uniquement d'agriculture hyper intensive, sans aucune vision durable/renouvelable, sans comptabiliser la conso d'eau et surtout sans prendre en compte l'empreinte carbone ! (parce que là, c'est clair, c'est le vegan qui gagne.) Ca ressemble donc un peu à un coup de comm' un peu hypocrite pour dire : voyez, rien de problématique avec notre mode de consommation actuelle, il suffit qu'on de vienne partiellement végétariens (60 à 80% tout de même) et on peut subvenir aux besoins de 2x notre population ! Les sites de vulgarisation aiment tellement relayer ces nouvelles qui rassurent les mauvaises consciences, on finit par devenir sceptique...
Après, concernant la directive de l'ONU, même si je pense que la réduction de consommation de produits d'origine animale est impérative, je trouverai ça maladroit (voire hypocrite) de leur part de faire reposer ce changement sur les particuliers (à nouveau, comme les "petits gestes du quotidien", au lieu de faire des recommandations concrètes sur les manières de produire de l'industrie ou sur les injonctions à la consommation par exemple. Ce n'est jamais en culpabilisant les gens qu'on fait changer les choses...