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Société

7 femmes sortent de l’anonymat et accusent PPDA de viols et d’agressions sexuelles

En mars dernier, PPDA avait balayé d’un revers de main les nombreux témoignages de femmes, attaquant celles qui parlaient sous couvert d’anonymat. Plusieurs d’entre elles dévoilent à visage découvert le comportement de prédateur du présentateur vedette de TF1.

« Toutes décrivent le même mode opératoire. »

Elles sont huit. De professions et d’âges différents. Mais toutes liées par un homme, leur agresseur présumé. Libération publie huit paroles de victimes de la star du JT de TF1, Patrick Poivre d’Arvor.

Sept d’entre elles ont la force et le courage de témoigner en leur nom, à visage découvert, alors même que l’enquête qui visait l’ancien présentateur a été classée sans suite fin juin 2021, malgré les témoignages de 23 femmes et le dépôt de huit plaintes.

À l’origine de ces plaintes, il y a Florence Porcel, autrice et chroniqueuse, qui a révélé en février dernier avoir été victime de viols commis par le présentateur entre 2004 et 2009 dans un contexte d’emprise psychologique. De nombreuses femmes avaient alors pris la parole, relatant avoir été agressée elles-mêmes ou mises en garde par leur entourage professionnel.

Invité de Quotidien en mars, PPDA avait balayé les accusations et nié avoir jamais outrepassé le consentement dans ses relations.

Des témoignages glaçants et similaires

Les témoignages que publie Libération sont pourtant d’une autre teneur. Ils tranchent avec le storytelling du séducteur, de l’homme à femmes. On est bien loin du malentendu, ou même de la drague lourde.

Ils suggèrent les agissements d’un homme brutal qui ne s’embarrasserait pas de recueillir le consentement, qui prendrait et jetterait, se servirait au vu et au su de tous. Car c’est aussi ce qui ressort depuis le début de cette affaire : la complicité silencieuse de l’entourage professionnel du présentateur, le terrible constat que ces agissements auraient été acceptés et passés sous silence.

Aude Darlet, une des femmes qui témoignent, décrit un homme qui n’accepte pas le refus, le non :

« Je l’ai repoussé. Il a refait le tour de son bureau, très fâché. Il m’a congédiée par ces mots : “Madame, j’ai du travail !”, et il a rajouté qu’évidemment, l’entretien pour la promo n’aurait pas lieu.

Il était très clair que si j’avais accepté de coucher, la donne aurait été différente.

Il a ajouté : “Faites attention à vous.” Je lui ai répondu : “Moi ça va très bien. En revanche, vous, faites attention à vous.” Je suis partie en état de choc. J’étais très en colère, et depuis dix-neuf ans, cette colère ne m’a pas quittée. »

Car refuser les avances appuyées du tout-puissant PPDA aurait aussi voulu dire risquer des conséquences sur sa carrière, comme elles sont plusieurs à l’affirmer.

Parler aujourd’hui, c’est aussi un révélateur d’un changement de contexte. « Je culpabilise de ne pas avoir porté plainte en 2008 », confie Emmanuelle Dancourt, une autre des témoins, qui ajoute :

« Le mouvement MeToo n’était pas encore passé par là. À l’époque, je ne savais pas qu’il était possible de porter plainte pour cela et je pensais que personne ne me croirait. »

PPDA, un « prédateur sexuel »

Dans l’édito qui accompagne ces témoignages, Dov Alfon, le directeur de la publication de Libération, cite cet extrait glaçant du rapport final de l’enquête qui contient cette description de PPDA :

« Un prédateur sexuel abusant de sa notoriété et usant d’un mode opératoire similaire dans l’approche de ses victimes et dans la brutalité de ses actes, commis sans la moindre tentative de séduction, ni la moindre considération envers les femmes qui osaient refuser ses avances. »

Face à cette conclusion, c’est l’incrédulité qui domine. Ce sont les délais de prescription qui ont conduit la justice à classer l’affaire :

« Avec le classement sans suite », explique Hélène Devynck, une autre victime de PPDA, « nous avons senti que nos témoignages, pourtant collectivement accablants, comptaient pour du beurre. Nous avons toutes été blessées par cette décision. D’autant qu’elle est interprétée, à tort, comme un brevet d’innocence. »

À lire aussi : D’Angèle à Audrey Pulvar, pourquoi demande-t-on des comptes aux femmes proches d’agresseurs ?

Crédit photo : Georges Seguin (Okki), CC BY-SA 3.0, via Wikimedia Commons


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Les Commentaires

3
Avatar de Nastasja
9 novembre 2021 à 16h11
Nastasja
@Cococinulle un BU ne suffisait pas. Tu as tout dit. Merci!
1
Voir les 3 commentaires

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