Au Bangladesh, depuis le 30 octobre 2023, près de 600 usines ont été mises à l’arrêt par la grève des ouvrier·e·s textile, pour réclamer le triplement de leur salaire, actuellement autour de 70 € par mois. Les forces de l’ordre ont violemment réprimé ce mouvement populaire, si bien que trois personnes y ont trouvé la mort.
Une augmentation de 70 à 104 € de salaire minimum jugée insuffisante
Sous la pression de la fédération des travailleurs de l’industrie et de l’habillement du pays, le comité du salaire minimum du secteur a fini par annoncer le 7 novembre une augmentation du salaire de base de 56,25 %. Soit 104 €, à partir de décembre, rapporte le Novethic, s’appuyant notamment sur l’AFP. Cela reste insuffisant aux yeux des syndicats, qui s’inquiètent de ne pas pouvoir manifester encore longtemps faute d’économies.
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Le média spécialisé dans la finance durable et l’économie socialement responsable cite une étude de l’association Transform Trade et l’université d’Aberdeen (Écosse). Celle-ci démontre que 70 % des grandes s’approvisionnant au Bangladesh ont conservé avec plusieurs fournisseurs les mêmes prix d’achat qu’au début de la pandémie. Pourtant, du côté de l’Occident, on a bien observé une hausse des prix, qu’on ne peut pas seulement mettre sur le dos de l’inflation. Autrement dit, les marques se font probablement une marge encore plus importante depuis. H&M, Gap, Next, Primark et Zara comptent parmi les entreprises ayant eu des « pratiques injustes » envers leurs fournisseurs, d’après cette enquête édifiante.
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Au Bangladesh, l’industrie textile représente 3 500 usines qui emploient quatre millions de travailleurs, dont majoritairement des femmes. Ce secteur contribue à 85 % de la valeur des exportations annuelles. C’est le deuxième exportateur mondial de vêtements après la Chine, rappelle le média Vert, qui donne notamment la parole à l’experte Catherine Dauriac, présidente de l’association Fashion Revolution France. Outre le faible salaire de 70 € qui devrait donc être augmenté à 104 €, l’exploitation va bien plus loin d’après elle : « Tous subissent – et surtout les femmes -, du harcèlement moral et physique sur une base de 16 heures de travail quotidien, avec une cadence de folie. »
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Les Commentaires
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Ça me perturbe vraiment.