Déjà, revenons un peu sur cette expression : « être propre ». Alors oui, un enfant se retrouve parfois le visage barbouillé de chocolat, de sauce tomate, de boue, de colle à paillettes (true story), mais ce n’est pas parce qu’il utilise encore des couches qu’il n’est « pas propre ».
Pourtant, dans le vocabulaire collectif et le doux monde de la parentalité, un enfant qui ne sait pas aller aux toilettes pour se soulager n’est pas considéré comme « propre » et peut voir, selon les écoles, son entrée en maternelle décalée jusqu’à ce qu’il lâche ses couches.
La rentrée approchant à grands pas, de nombreux parents commencent à flipper parce que leur chère tête blonde n’est pas du tout en phase avec la lunette de w.c.. Pas de panique ! On va vous donner quelques petites astuces pour l’aider, en douceur, et sans pression.
Apprentissage de la propreté : quand commencer ?
Il y a plusieurs facteurs à prendre en compte, avant de se lancer. Déjà, ce n’est pas la peine de se presser : avant deux ans environ, un enfant ne sait pas contrôler ses sphincters, il n’a pas la sensation « d’organes pleins », et il risque de ne pas être prêt physiologiquement, et psychologiquement.
Une petite astuce pour vous aider à savoir si c’est le bon moment, sous les conseils de ma pédiatre de l’époque :
Si un enfant sait monter et descendre seul les marches d’un escalier, c’est un des signes disant qu’il peut être prêt. Acquérir ce défi psychomoteur prouve qu’il commence à maitriser son corps, ses sphincters, et qu’il peut passer à l’étape du pot.
Mais en dehors de l’aspect physiologique, il faut surtout que l’enfant ait envie de passer au pot. Est-ce qu’il aime planquer des trucs dans ses couches, comme des cailloux (oui), des jouets ? C’est un signe. Est-ce qu’il maitrise bien les jeux de transvasement ? C’en est un autre. Est-ce qu’il prête ses jouets de lui-même à un autre enfant ? Si c’est le cas, c’est qu’il a la maturité nécessaire pour passer à cette grande étape. Mais s’il n’a quand même pas envie, pour le moment, de s’y mettre, il y a quelques techniques qui peuvent l’aider, et on vous en a fait la liste.
1 – Le familiariser avec le pot
Le pot peut être effrayant et intrigant pour une petite personne qui a toujours utilisé des couches. La première chose à faire serait de le laisser s’approprier l’objet, en lui présentant, en lui expliquant à quoi ça sert, et en le laissant même jouer avec. S’il a envie de s’assoir tout habillé dessus, c’est ok, s’il a envie de mettre ses doudous dessus, c’est ok aussi, s’il a envie de faire ses besoins dans sa couche tout en étant assis dessus, pourquoi pas !
Le pot doit devenir un objet familier, qu’il retrouve dans les toilettes, là où ses parents s’assoient également plusieurs fois par jour (et il le sait très bien, puisque comme tous les enfants du monde ou presque, il est toujours là à vous mater quand vous déposez une offrande au dieu des égouts).
Une fois que le pot sera apprivoisé, on passe à l’étape suivante !
D’ailleurs, vous pouvez aussi lui laisser la possibilité de choisir le pot qu’il veut, en lui montrant des modèles sélectionnés pour l’impliquer complètement. Alors, on ne dit pas qu’il fera le choix qui s’inscrira le mieux dans votre déco d’appartement, mais depuis que vous avez un enfant, vous avez sûrement bien compris que la belle déco et les mômes allaient bien ensemble, uniquement chez les gens influents d’Instagram. Dans la vraie vie, un pot Pat Patrouille, c’est souvent ce qui remporte le plus gros succès, désolée.
Je vous en ai sélectionné quelques-uns, d’un peu tous les prix, mais qui sont jolis :
2 – Mettre en place une routine, mais sans imposer ;
Surtout, il est primordial de ne rien imposer. Proposez-lui régulièrement le pot à heures plus ou moins fixes, ou du moins à « évènements réguliers ». Avant la sieste, après ou avant de manger, avant de sortir en balade… Vous pouvez lui demander s’il a envie de faire pipi, lui proposer de s’installer sur le pot pour essayer, et si ça vient, c’est bingo. On félicite, et on passe à autre chose. Si ça ne vient pas, on n’insiste pas, et on passe à autre chose aussi.
3 – Le féliciter sans trop en rajouter ;
Le féliciter parce qu’il a réussi à faire ses besoins, oui, mais surjouer ou le récompenser avec une sucrerie, par exemple, n’est pas la meilleure des solutions.
L’enfant doit être propre pour lui-même, pas pour vous faire plaisir ou pour avoir quelque chose en échange. C’est le moment de verbaliser ce qui se passe, de lui expliquer pourquoi il doit essayer de faire ses besoins sur le pot — parce qu’il est un grand, parce que c’est plus agréable pour lui, le tout sans lui foutre la pression.
Ce n’est pas franchement la peine de lui dire une phrase du genre « il faut que tu sois propre pour aller à l’école » parce qu‘il risque de stresser sous la pression, et de développer des problèmes relou, se constiper, se retenir à outrance, etc.
De la mesure, de la nuance, et de la patience sont les maitres mots.
4 – Les livres pour familiariser et aider à la propreté ;
Si vous voulez vous appuyer sur des livres jeunesse pour vous aider, il y en a à profusion. Tout personnellement, ma fille avait une véritable passion pour ce petit couillon de Petit Ours Brun et son album Petit Ours Brun sur le pot, mais je vous recommande également Le grand voyage de Monsieur Caca ou encore le classique Qu’y a-t-il dans ta couche de Guido Van Genechten.
5 – Acquisition de la propreté avec la culotte « entre deux »
Si votre enfant commence à piger un peu le concept de la propreté et que vous supprimez progressivement les couches tout en priant pour qu’il ne se fasse pas dessus dès que vous êtes en extérieur, il y a aussi la solution géniale de la culotte absorbante de la marque Teed. Je les ai découverts trop tard, ma fille étant « propre » depuis plusieurs années maintenant, mais je pense très clairement leur passer commande lorsque ça sera au tour de mon fils de passer à la grande étape du sans couche.
Teed, c’est une marque de culottes d’apprentissage spécialement faites pour les enfants. Absorbantes, confortables et avec un design et une coupe soignés (et unisexes !), elles remplacent la couche, mais n’absorbent pas tout autant, pour accompagner l’enfant en douceur vers la continence. Concrètement, si pipi il y a, il y a le temps de filer se changer avant que tout le pantalon ne soit trempé. L’enfant comprendra qu’il est mouillé, que ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable, et que c’est mieux d’être dans des dessous propres et au sec.
6 – Devenir propre et rester zen face aux accidents ;
Passer de la couche au pot ne se fait pas en un jour. Pour certains enfants, ça prend 3 jours, une semaine, un mois, deux mois, un an… Tout doit se faire à son rythme à lui, pas au vôtre. Pas la peine de comparer avec le môme des voisins du 3ᵉ qui a fait, soi-disant, ses besoins dans son pot en une journée tout pile, déjà parce qu’on n’y croit pas trop, et surtout parce que tous les enfants sont différents.
Parfois, ça peut être frustrant, mais il faut serrer les fesses (sans mauvais jeux de mots) et attendre que cette période passe en accompagnant le plus possible l’héritier. Rien ne sert de gronder, de s’énerver en cas d’accident, ça ne fera que le stresser et le bloquer. Laissez couler (sans mauvais jeux de mots encore une fois, qu’est-ce qu’on se marre), et ça va venir tout seul.
À lire aussi : Pourquoi ce n’est jamais une bonne idée de forcer un enfant à finir son assiette (même si c’est délicieux)
Sauf pathologie particulière, tout le monde finit par être continent et votre enfant aussi va y arriver, faites-lui confiance !
Si à quatre ans, il n’est toujours pas propre ou qu’il ne montre pas d’intérêt à l’être, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin qui pourra vous aider et vous aiguiller.
Allez hop, un pipi, et on y va !
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires