Quand on n’a pas d’enfant soi-même (ou quand on a oublié ce que c’était de s’occuper d’un nourrisson), c’est parfois un peu difficile de savoir ce que traversent les jeunes mères dans cette situation et comment les aider au mieux.
Partez du principe que votre proche vient de se taper neuf mois de gueule de bois, puis qu’elle a fait un effort physique supérieur à la dépense énergétique que représente un marathon, et qu’elle aura l’équivalent de règles hémorragiques pendant plusieurs semaines après son accouchement (et dans certains cas des points de suture à divers endroits du corps).
Imaginez aussi qu’elle doit répondre aux besoins d’un être totalement dépendant d’elle, fragile, sensible au bruit, à la lumière, à l’agitation et souvent complètement anarchique dans ses horaires.
Ce n’est donc peut-être pas le moment idéal pour lui proposer d’aller faire un trek en montagne, de l’inviter à boire des coups dans un bar très bruyant ou de débarquer à cinq chez elle pour plusieurs jours ! Mais une fois qu’on a dit ça, qu’est-ce qu’on peut faire pour être un soutien vraiment utile ?
Au fait : avant l’accouchement, ne harcelez pas votre proche enceinte jusqu’aux yeux, à base de « alooooooooors ? » — elle-même trouve peut-être le temps long et quand l’intégralité de ton répertoire te demande si tu as accouché tous les matins, c’est pénible… Demandez-lui plutôt comment elle se sent et comment elle va, ne vous inquiétez pas : elle n’attendra pas le premier anniversaire de l’héritier pour vous informer de sa naissance !
1) Rendre visite à votre proche qui vient d’accoucher ? Oui, mais pas n’importe comment !
En ce moment, avec le Covid, la plupart des maternités interdisent les visites (à part celles du conjoint ou de la conjointe), et c’est peut-être pas plus mal, en fait : devoir recevoir des gens dans sa chambre à la maternité, alors qu’on a du mal à se redresser seule dans son lit, c’est pas toujours le meilleur truc du monde.
Dans le doute, ça vaut le coup de poser la question à votre proche : « Est-ce que tu veux que je vienne à la maternité pour rencontrer le bébé ou est-ce que tu préfères que je vienne chez toi plus tard ? »
Ensuite, vérifiez avec elle quel jour/horaire est le plus pratique, tout en sachant qu’un nourrisson n’est pas un coucou suisse qui se réveille à heures fixes. Donc, ça peut être chouette de faire preuve d’un peu de flexibilité, si c’est possible pour vous.
Les bébés de quelques semaines/mois sont souvent un peu plus agités en fin de journée (on appelle ça les pleurs de décharge), donc tant qu’à faire mieux vaut éviter ce créneau horaire.
Dernière astuce : envoyer un texto quand vous êtes devant chez elle, plutôt que de sonner à la porte. Vous éviterez ainsi de réveiller le lardon s’il a le sommeil léger.
Pensez aussi à proposer de revenir plus tard pendant le congé maternité. Souvent, les jeunes parents ont plein de visites le premier mois, puis le conjoint ou la conjointe retourne au boulot et votre proche se retrouve en tête-à-tête avec le bébé… Les journées peuvent alors être très longues. Votre visite à l’heure du déjeuner en semaine permettra à votre proche de discuter avec une autre adulte, et ça, ça n’a pas de prix.
2) Prendre des nouvelles du bébé ET de sa maman
Avant ou pendant la visite, rappelez-vous de ne pas être à 100% focus sur le bébé. Oui, vous venez le rencontrer, oui il est trop mignon (ou pas, hein, ça arrive, mais dans ce cas gardez votre avis pour vous), mais votre proche vient de vivre un truc fort et bouleversant : elle a besoin que vous soyez là pour elle aussi !
Pour de nombreuses personnes, c’est très dur de passer de la grossesse, où tout le monde te choie comme si tu étais un petit poussin tombé du nid, à la transparence totale : les gens disent bonjour à ton bébé qui ne peut même pas leur répondre, mais plus à toi (true story).
Demandez-lui donc comment elle va, comment elle se sent, comment s’est passé son accouchement, comment se passent ses premières semaines de mère… Et écoutez-la vraiment, sans nier son ressenti (« Le principal, c’est que le bébé aille bien ») ni chercher à la recentrer sur le positif (« Oui bon, c’est difficile, mais regarde comme il est mignon »
).
3) Proposer d’apporter quelque chose ou de rendre service
Avant votre visite, demandez à votre proche si elle a besoin de quelque chose : est-ce qu’elle veut que vous ameniez le repas ? Est-ce qu’elle a besoin de trucs que vous pouvez aller acheter pour elle ? Personne n’a envie de traîner un nourrisson de quelques jours dans un supermarché…
Si vous avez des compétences en cuisine, c’est aussi le moment de lui proposer d’apporter de bons petits plats à congeler. On n’a pas trop le temps ou l’énergie de cuisiner avec un nourrisson (a fortiori quand on a déjà plusieurs enfants !), alors le fait d’avoir des trucs bons et équilibrés sous le coude, ça sauve la vie. Je repense toujours avec émotion aux plats préparés par ma cousine et ma presque-voisine qui m’ont remonté le moral à plusieurs reprises les jours de congé mat’ où j’avais passé mon temps en jogging sans pouvoir prendre une douche pour cause de bébé ronchon.
Une fois chez votre proche, n’hésitez pas non plus à proposer votre aide — pour faire du thé ou la vaisselle, plier du linge, passer un coup de balai, emmener en balade les enfants plus grands afin qu’elle puisse se reposer un peu… Peut-être qu’elle vous dira qu’elle n’a besoin de rien, mais peut-être qu’elle vous lancera un regard de noyée à qui vous venez de lancer une bouée.
Pensez aussi à ne pas rester trop longtemps, sauf si elle vous le demande ! Les visites qui s’éternisent alors qu’on a envie de 1) faire une sieste, 2) dormir, 3) se reposer, c’est pas cool. Pour détendre votre proche, vous pouvez peut-être lui dire dès le début de la visite : « Bon, tu n’hésites pas à me dire de partir quand tu en as besoin, OK ? ». Puis par retendre de petites perches régulièrement — « Ohlala, il se fait tard, peut-être que tu as envie que je vous laisse tranquille ? »
4) Gardez vos miasmes pour vous
Vous avez le nez qui coule, une petite toux et un peu de fièvre ? Restez chez vous, malheureuse ! C’est pas le moment de refiler un virus à un nouveau-né de quelques semaines et/ou à une mère en convalescence après son accouchement. Et oui, ça vaut aussi hors Covid.
Même si vous n’êtes pas malade, soyez prudente avant de vous rapprocher du bébé : lavez-vous les mains, ne lui toussez pas dessus et ne lui faites pas de bisou sur le visage ou les mains (bah oui, il les fourre dans sa bouche sans arrêt).
D’ailleurs, j’en profite pour préciser un truc : on ne prend pas un nourrisson dans ses bras, comme ça, parce qu’on en a envie. Tant que les parents ne vous le proposent pas, contentez-vous de toucher avec les yeux, merci !
Enfin, pour boucler le point santé, si vous êtes amenée à fréquenter cet enfant régulièrement, ça peut valoir le coup de vérifier que vos vaccins sont à jour auprès de votre médecin, en particulier celui contre la coqueluche, très dangereuse pour les nouveau-nés qui ne peuvent pas eux-mêmes être vaccinés avant plusieurs mois.
5) On fait un cadeau de naissance ou pas ?
La tradition veut qu’on offre un petit cadeau aux parents qui viennent d’avoir un enfant, mais bon, c’est comme toutes les traditions et conventions sociales : on n’est pas obligés de s’y plier. D’ailleurs, je préfère mille fois les proches qui ont investi du temps et de l’amour pour nous soutenir pendant les premiers mois de notre fille que les gros cadeaux volumineux qui prennent la poussière dans le placard. Ça peut toutefois être chouette d’apporter une petite attention pour votre proche — des chocolats, une BD, une crème qui sent bon… Bref, un truc qui lui ferait plaisir à elle.
Si vous avez quand même envie d’offrir quelque chose et que vous manquez d’inspiration, on a une sélection d’idées cadeaux de naissance pour vous aider !
6) Comment soutenir une jeune mère quand on est loin ?
Vous voulez soutenir votre proche, mais vous vivez à des centaines ou des milliers de kilomètres d’elle ? Bon là, forcément, c’est plus compliqué de filer un coup de main physique ou de venir lui rendre visite toutes les semaines.
Vous pouvez quand même offrir un soutien moral précieux, en proposant de s’appeler, en visio ou pas, en envoyant des messages écrits ou vocaux pour prendre des nouvelles. Recevoir par la poste une lettre ou un colis peut aussi faire très plaisir à votre proche.
Et pareil, si vous pouvez penser à elle pendant plusieurs mois et à ses ressentis pendant cette période étrange du congé maternité, et pas uniquement au bébé, croyez-moi : elle s’en souviendra longtemps.
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