Initialement publié le 2 mars 2012
Internet, source inépuisable d’informations, puits de savoir, médium d’une nouvelle forme de démocratie ! Ah, INTERNET.
Ceci dit, Internet est arrivé en même temps que mes efforts intellectuels sont partis. Voici cinq choses très saines, naturelles et simples que je faisais… et que je ne fais plus depuis que l’Internet portatif est entré dans ma vie !
Chercher une adresse en demandant ma route et/ou en ouvrant un plan
Avant : je griffonnais mes lieux de rendez-vous sur un petit bout de papier. Je dessinais à la va-vite un plan des rues alentours. En général d’ailleurs, ça ne servait strictement à rien.
« JE COMPRENDS RIEN À CE PLAN PUTAIN, J’AI OUBLIÉ DE DESSINER TROIS RUUUUES »
Dans ces moments-là, j’alpaguais un passant ou deux, entrais dans un PMU pour demander la route ou mieux, rendais utile mon sens de l’orientation et les panneaux de la ville de Paris en m’arrêtant devant un plan de la ville.
« Alooors, B2-3C, okaaaaay »
C’était très plaisant de mettre à contribution à la fois mes connaissances en points cardinaux et ma bonne humeur (« M’daaame, excusez-moi de vous déraaaanger »).
Il m’est même déjà arrivé de faire un petit bout de chemin avec un papy qui habite les Batignolles et m’a amenée à mon rendez-vous en même temps qu’il partait acheter sa baguette de pain. Hyper Plus belle la vie.
Maintenant : le petit point bleu, c’est là que je suis. L’épingle rouge, là où je dois aller.
Plutôt pratique quand on enchaîne les rendez-vous, qu’on n’est pas d’humeur à parler aux gens ou qu’on préfère écouter de la musique en marchant machinalement. Mais sans Google Maps, je me sens aujourd’hui complètement démunie.
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Quand je fais la cuisine, appeler ma mère pour un complément d’information
Avant : j’appelais ma mère pour avoir la recette de la sauce nuoc mam ou connaître le temps de cuisson au four des ailerons de poulet au curry. Dans la foulée, on en profitait pour se raconter nos journées et rigoler à deux.
Maintenant : pour gagner du temps et ne pas la déranger au boulot, je regarde directement sur Internet.
Et pour les recettes dont elle seule a le secret, je lui envoie des e-mails sur sa boîte pro. Elle joue le jeu, est super rapide, et m’écrit toujours « ZouBi de Maman » avec un smiley à la fin. C’est plutôt bonne ambiance. Mais la dernière fois, elle a conclu son COURRIEL par « Bonne continuation », et une autre fois, par « Cordialement ».
J’ai une question : m’aime-t-elle encore ?
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Lors d’un trou de mémoire, essayer de me souvenir toute seule d’un mot ou d’un morceau sans recours aucun à une machine
Avant : déjeuner en terrasse avec les copains. Au détour d’une conversation, quelqu’un demande : « C’quoi déjà l’adjectif pour dire qu’un truc est propre à un pays ? »
Ah, zut, personne ne se souvient. On se creuse les méninges, je l’ai au bout de la langue, une copine avance que l’adjectif commence par la lettre V, on réfléchit, on réfléchit, on passe à un autre sujet, on finit nos steaks tartare, ah c’est quoi ce mot déjà, merde, zut, hop on commande des cafés, et bim quelqu’un s’écrie « VERNACULAIRE ! »
Bravo. Une bande de jeunes qui se souvient d’un mot en faisant travailler leurs méninges, c’est un petit pas pour l’homme, mais un grand pour l’humanité.
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Maintenant : 13h16, la question est posée, 13h17, tout le monde a sorti son iPhone. Pareil pour la musique. Avant, on fredonnait la mélodie jusqu’à se souvenir de la chanson. Maintenant :
SHAZAM !
Marcher dans la rue et m’arrêter soudainement, juste pour griffonner dans mon carnet
Avant : j’utilisais tout type de mobilier urbain pour m’arrêter et noter à plat quelques idées.
Maintenant : je fais comme Dale Cooper dans Twin Peaks, je marche en parlant dans un magnéto iPhone pour enregistrer mes idées. Rapport charnel au papier : zéro.
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Faire une halte au kiosque pour acheter la presse quotidienne
Avant : Je sortais de chez moi cinq minutes plus tôt pour acheter mon quotidien.
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Maintenant : Je ne vais au kiosque que pour choper la presse magazine et Le Monde Diplo. Je consulte la presse quotidienne dans le métro, via mes applications Libé, Le Monde et Le Parisien.
Et vous ? Que faisiez-vous que vous ne faites plus depuis qu’Internet est dans vos poches ?
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