Publié initialement le 18 janvier 2011
C’est marrant comme quand on est gosse, on peut être persuadés qu’être adulte est le summum de la liberté. À 8 ans, la distribution des pouvoirs nous apparaît comme dépendante de la hiérarchie dans la famille : c’est un parent qui gronde pour les gros mots, l’autre qui décide de l’heure à laquelle on doit aller se coucher, et les dessins animés, c’est OK, mais jamais après 21h. NUL. Du coup, on a qu’une seule envie : grandir. Pouvoir conduire une voiture, signer des chèques, allumer le gaz soi-même, manger ce que l’on veut et dire « putain de merde » sans risquer la fessée. C’était dans les années 90.
Arrêtons vite cette légende urbaine. Y a rien de plus pozey qu’être un enfant ! Pas de responsabilité, pas de prise de tête, tout est simple et la temporalité est tellement cool que les semaines ne s’envisagent qu’en terme de nombre de dodos… La preuve.
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Crier « je vais faire cacaaaa » dans toute la maison
Il y a une phrase un peu alambiquée qui dit « peu importe ce que tu es, au moment de chier tu n’es sensiblement rien d’autre qu’une personne cul nul sur ta cuvette ». J’aime bien cette phrase : tout le monde fait caca, c’est une réalité. À partir de quand une norme sociale a-t-elle voulu qu’un concept appelé « pudeur » nous retienne d’en parler ouvertement ? Retrouvez la fillette de 4 ans qui sommeille en vous et tenez au courant votre entourage de votre activité gastrique ! La révolution caca a commencé, il faut décomplexer les esprits.
Même raisonnement pour le rot : s’il y a des endroits dans le monde où il est signe de politesse après un repas apprécié, c’est bien la preuve que son évitement n’est qu’une construction sociale absurde. Conclusion : soyez nihiliste, rotez quand vous voulez.
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Kiffer comme il se doit un bon gâteau ça compte aussi.
Tous les jours de 16h30 à 17h, prendre le goûter
Au même titre que notre société d’adultes accepte l’idée qu’à midi, tous les jours, on cesse toute activité pour aller se sustenter, il serait de bon ton d’accorder plus d’importance à la pause de 16h30. Réhabilitons le goûter ! La Terre entière s’arrêterait de travailler, et les boulangeries / rayons biscuits des supérettes se retrouveraient envahis, comme le sont les brasseries et les sandwicheries à midi.
M’est avis qu’on serait moins de mauvaise humeur quand la fatigue d’une fin de journée se fait naturellement sentir.
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Rentrer gratuitement partout
Au musée, dans les parcs d’attraction, à l’occasion des événements culturels, on veut rentrer gratuitement partout ! Le souci, c’est qu’à l’époque, on s’en foutait pas mal de la culture. Aujourd’hui quand on veut s’y intéresser, il faut raquer partout. « Si j’avais pas été aussi con avant mes 18 ans, j’aurais pu en profiter pour écumer les expos », me disait un pote la dernière fois dans la file d’attente du centre Pompidou.
Bah ouais, c’est un peu ça l’idée : redevenir gosse pendant un mois et se faire un road-trip de musées, c’est l’équivalent culturel de la CB illimitée dans les magasins pour les fashionistas.
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Se détendre en faisant des activités manuelles
Je vous vois venir : c’est quoi ce truc de hippie ? De la peinture, du scrapbooking et de la sculpture avec la maison des assos de votre arrondissement, genre pour libérer vos chakras ? Eh bien, pas que.
Souvenez-vous comme il était autrefois agréable de faire des colliers de pâtes pour Maman émue et fabriquer des boîtes moches qui ne servent à rien d’autre qu’à contenir les stylos de la maison qui ne marchent plus ! Et si on essayait de renouer avec cette dynamique cathartique de la création ?
Vous passez déjà bien assez de temps devant vos ordinateurs. Sortez dans la rue prendre des photos, tricotez-vous des écharpes laides que vous ne porterez que le dimanche en lendemain de cuite, faites-vous des colliers cool au lieu de les acheter, repeignez en rose fuschia tous les cadres en bois de votre appart.
Et ensuite, faites la sieste. Vous avez le droit : faire marcher sa créativité puis se rouler en boule pour dormir, c’est ce que font presque tous les enfants du monde le mercredi après-midi.
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Avoir des rapports sociaux simples
Ah, la belle époque où on était tellement spontanés que tout était simple et sans ambiguïtés ! Un coup de pied = je te déteste, un tirage de langue = tu me saoules et un bisou sur la joue = je t’aime bien. Personne ne vous obligeait à faire semblant de quoique ce soit. C’était avant de devoir composer avec ce monstre aliénant toute spontanéité appelé « courtoisie ».
Cette fameuse courtoisie qui vous oblige à ne rien broncher à table face à l’insupportable être dont votre oncle divorcé s’est encore entiché, cette même courtoisie qui vous incite à ne pas envoyer chier votre binôme d’exposé ou collègue de bureau, « parce que la bienséance vous recommande d’entretenir des rapports pacifiés, et ce, malgré l’incroyable envie que vous ressentez à chaque fois, d’exploser la gueule à votre interlocuteur ».
Eh bien, de temps en temps… lâchez-vous. Parce qu’à force de politesse systématique, on en oublie que c’est l’apologie d’une société de l’hypocrisie qu’on est en train de faire. Si la nouvelle moitié de votre tonton semble sous-entendre que leur vie sexuelle est trépidante, ne vous retenez pas de lui dire que ce sujet de conversation n’a rien à faire là, entre le fromage et le dessert. Pareil pour votre collègue qui vous reluque le cul à longueur de journée : dites-lui que vous avez très bien grillé qu’il traîne sur YouPorn pendant les heures de bureau, et que vous êtes à deux doigts (les fameux qu’il veut justement vous mettre) de prévenir la direction.
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Et vous, quels aspects de votre vie d’enfant vous manquent ?
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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