Article publié initialement en mars 2019
Le recruteur t’a rappelé·e après ta (brillante) candidature et tu as réussi à relever le défi de l’entretien téléphonique (souvent, il s’agit simplement de vérifier dans les grandes lignes ton parcours, tes diplômes, tes disponibilités, etc.)
Maintenant, il te reste à affronter le boss de fin de niveau : l’entretien en face-à-face. Et là, on n’est pas tous égaux. Certaines personnes plutôt extraverties y vont avec le sourire, quand d’autres angoissent des jours à l’avance.
La bonne astuce pour se décontracter -outre imaginer le recruteur tout nu, mais ça personnellement, ça a plutôt tendance à me déstabiliser- c’est de se rappeler que l’entretien d’embauche est une discussion, pas un examen.
OK, la personne en face est là pour savoir si tu peux convenir pour le poste, mais toi aussi tu dois vérifier que ce job pourrait te plaire. Garder ça en tête permet de relativiser l’enjeu de l’entretien.
La préparation avant l’entretien, le nerf de la guerre
Plus tu seras préparé·e, plus il y a des chances que l’entretien se passe bien (et c’est une spécialiste du théâtre d’impro qui te le dit). Du coup, mon premier conseil, c’est de te renseigner sur l’entreprise et le recruteur. Explore les réseaux sociaux et la presse, en mettant à profit tes compétences en stalking.
Ensuite, réfléchis aux questions qu’on est susceptible de te poser en entretien. Si tu manques d’inspiration, tu peux aller sur le simulateur d’entretien de l’APEC, très bien fait.
Tu peux même carrément faire un “entretien blanc” en demandant à quelqu’un de ton entourage de jouer le recruteur ou la recruteuse. Après, vous n’êtes pas obligés d’enfiler la tenue adéquate (mais bon, si c’est ton fantasme, tu fais comme tu veux hein, je ne juge pas).
Anticiper les détails logistiques avant de passer un entretien
Personnellement, j’aime bien préparer à l’avance (la veille quoi) ma tenue d’entretien. Histoire d’avoir le temps de la repasser et de cirer mes chaussures. Le mieux c’est de choisir des vêtements qui renvoient une image professionnelle ET dans lesquels tu te sentes bien. Impossible d’être au top en entretien, avec un pantalon qui te serre ou un pull qui gratte.
Essaye d’évaluer à l’avance le niveau de formalité réclamé par l’entreprise et adapte-toi en fonction : si le costume/tailleur est un incontournable pour les postes de cadre dans des entreprises traditionnelles, tu peux être plus relax dans d’autres contextes. Et si tu hésites, mieux vaut être “over-dressed” que perçu·e comme pas assez pro.
Vérifie aussi les infos pratiques la veille pour être sûr de ne pas te perdre et d’être à l’heure au rendez-vous : horaire, adresse, trajet pour y aller, nom de la personne qui te reçoit, etc.
Prévois une bonne marge de sécurité en cas de panne/grève/attaque de zombies pour pouvoir te présenter à l’accueil cinq minutes avant l’heure prévue du rendez-vous.
Si tu arrives devant les locaux trop tôt, pourquoi ne pas faire un tour du quartier pour te détendre avant et visiter le coin ?
Il faut que tu respires
Une fois dans l’arène, n’oublie pas d’être sympathique. Oui, en général la féministe en moi n’aime pas trop qu’on lui dise de sourire sur commande, mais là, franchement que tu sois un homme ou une femme, ça vaut le coup de s’y mettre.
Pense aussi à respirer (sinon on meurt mdr) et à prendre quelques secondes pour réfléchir avant de répondre aux questions. Si tu n’es pas sûr·e d’avoir compris la question, n’hésite pas à demander de répéter ou de repréciser. L’essentiel étant de montrer que tu es à l’écoute de la personne en face de toi.
Je te conseille aussi de ne pas essayer de jouer un rôle. Sois sincère mais positive : pas la peine de t’appesantir sur tes points faibles ou de te tirer volontairement des balles dans le pied. En gros, il s’agit d’être la meilleure version de toi-même, en toute simplicité.
Gérer la fin de l’entretien
N’aborde pas d’entrée de jeu la question du salaire ou des vacances. Laisse ton interlocuteur ou interlocutrice amener le sujet. Si vraiment ce n’est pas évoqué, tu peux profiter de la fin de l’entretien pour demander quelle est la fourchette de salaire prévue pour le poste.
Ah d’ailleurs, en parlant de fin de l’entretien. Il y a des chances qu’on te demande en guise de conclusion si tu as des questions sur le poste ou l’entreprise. Et là, la réponse est TOUJOURS oui.
C’est le moment de montrer que tu es intéressé·e, curieux·se et malin·gne. Demande des précisions sur l’équipe avec qui tu vas travailler, la stratégie de l’entreprise, etc. Si vraiment ça te stresse, tu peux préparer quelques questions à l’avance et les écrire dans ton carnet (ah oui, c’est pas mal d’avoir un carnet avec soi pour prendre des notes pendant l’entretien).
Normalement, le recruteur ou la recruteuse devrait te tenir au courant à la fin du rendez-vous des prochaines étapes : un nouvel entretien, avec qui ? Une réponse définitive ? Quand ? Mais si on ne te le dit pas, il n’y a aucun mal à demander, au contraire : cela prouve que tu es quelqu’un d’organisé.
Cette étape de l’entretien peut se renouveler plusieurs fois, selon l’entreprise et ses processus de recrutement. Courage, ça vaut le coup de s’accrocher !
Et après l’entretien, qu’est-ce qui se passe ?
Si le poste t’a plu, pense à faire un petit mail le jour de l’entretien ou le lendemain à la personne qui t’a reçu·e afin de la remercier pour cet échange passionnant/constructif/intéressant (choisis ton niveau d’enthousiasme). Ça a l’air un peu fayot dit comme ça, mais en vrai c’est un excellent moyen de réaffirmer ta motivation pour le job et de te démarquer des autres candidat·es.
Normalement, tu as dû demander en entretien quelles étaient les prochaines étapes et sous quel délai tu auras des nouvelles. Une fois le délai dépassé, tu peux (dois) relancer en cas de silence. Laisse-leur deux jours de rab’ éventuellement puis prends ton courage à deux mains et appelle/envoie un mail. Là aussi, tu peux justifier ta relance en rappelant à quel point le poste t’intéresse.
Ça y est, tu as eu une réponse… positive
Bravo ! Commence par célébrer cette victoire car on n’a pas toujours l’occasion de s’auto-congratuler. Si le poste t’intéresse toujours, il ne te reste plus qu’à discuter précisément du contrat, des conditions, de la date de début, etc. (En attendant que je te ponde un guide ultime pour négocier son salaire et déchiffrer son contrat).
Ça y est, tu as eu une réponse… négative
Je partage ta déception : c’est toujours hyper dur de ne pas décrocher le poste qui nous faisait rêver. Si tu en as le courage, ça vaut vraiment le coup de leur demander pourquoi ton profil n’a pas été retenu. Au mieux, on te donnera un feedback utile qui pourra te resservir pour tes prochaines candidatures à DES POSTES BEAUCOUP MIEUX QUE CHEZ CES IMBÉCILES QUI N’ONT PAS VU CE QUE TU VALAIS, au pire, on ne te répondra pas.
Si tu es en recherche d’emploi, pense aussi à prendre du temps pour toi pendant cette période. Beaucoup de gens culpabilisent de ne pas passer leurs journées à postuler, mais c’est contre-productif : passer du temps avec tes proches, aller au cinéma ou prendre quelques jours de vacances, ne fais pas de toi une feignasse d’assisté·e !
Voilà, tu connais maintenant toutes mes astuces pour devenir la star des entretiens d’embauche (et gagner mille euros sans sortir de chez toi – euh nan, désolé, fausse manip’). Bonne chance !
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