Publié en avril 2022
Si avoir des enfants peut être un projet de vie pour un certain nombre d’entre nous, laissez-moi vous dire à quel point ça peut être une grosse connerie.
La plus grosse connerie de votre vie, même. Alors oui, c’est mignon (parfois), ça fait des blagues (pas drôles 98% du temps), ça fait des câlins et vous donne l’impression d’avoir apporté quelque chose au monde (c’est faux), mais en vrai, avoir des enfants ça fait surtout iech, les 3/4 du temps.
Avoir des enfants, annonce d’un échec assuré
Cette nuit, me réveillant avec douceur et amour à 3h du mat’ pour filer un énième biberon tiède au dernier-né en date, les yeux collés par le sommeil et les jambes tremblantes de fatigue, je me suis demandée : pourquoi est-ce que j’ai décidé de m’infliger ça ?
Presque immédiatement, dans un élan de rationalisation, j’ai voulu m’auto-tempérer en me disant que bon, un nourrisson, ce n’est pas facile à gérer, mais que ça finira par aller mieux en grandissant.
J’ai donc, histoire de faire un bond d’espoir dans le futur qui m’attend, pensé à ma fille de 5 ans, gentille gamine dotée d’un débit verbal qui pourrait faire pâlir n’importe quel rapeur, et je me suis aussi immédiatement souvenue de ses crises de nerfs multiples et quotidiennes déclenchées généralement par la simple prononciation de ma part ou celle de son père du mot « non ».
Par conséquent, j’ai essayé, avec mes quelques heures de sommeil au compteur, de faire la liste mentale des raisons qui m’empêchent de ramener mes enfants à la maternité pour un échange en bonne et due forme.
Vu que cette liste fait la taille de mon amour-propre, je n’ai pas grand-chose à en faire. Voici donc plutôt l’énumération des raisons qui me font dire que non, vraiment, faire des enfants, c’est l’idée la plus con du monde.
5 bonnes raisons de ne pas faire d’enfants
Rangez les fourches, je vais forcément ici être de mauvaise foi. Je n’ai pas fait de nuit correcte depuis 1 825 jours (oui, 5 ans ça fait 1825 jours, le manque de sommeil vous fait apprendre des trucs de fou), j’ai l’impression de sentir en permanence le vomi de bébé et la couche sale, j’ai des ballons dégonflés à la place des seins, une double cicatrice de césarienne en bas du ventre et l’humeur de Mélenchon après le premier tour des présidentielles. Grosse, GROSSE ambiance.
Voici donc, pour votre plus grand plaisir, les 5 raisons de ne SURTOUT PAS faire d’enfant. Liste non exhaustive bien évidemment, et que vous pouvez, si vous le souhaitez, commenter et agrémenter vous aussi. Vous verrez, ça fait du bien, c’est même cathartique paraît-il.
- Ça empêche de dormir. Pas qu’au début, le temps qu’il fasse ses fameuses nuits. Non, même après que cette étape est acquise, un enfant continue de se réveiller à cause de ses dents qui poussent, des maladies, de la fatigue (oui, c’est chelou), des régressions du sommeil (oui, ça existe), des cauchemars, des pipis au lit, du monstre sous le lit et du moustique qui s’est tapé l’incruste sans prévenir. Globalement, vous pourrez dormir quand il aura quitté la maison, et encore, ce n’est même pas sûr parce qu’il paraît que l’on continue de s’inquiéter pour lui en le sachant dehors, et qu’on ne ferme jamais l’œil complètement. C’est un fait, le sommeil quand on a des enfants, il faut en faire le deuil.
- Ça coûte une blinde. On a beau essayer de trouver des solutions pour qu’un enfant ne ruine pas entièrement le livret A, ça reste tout de même une bouche supplémentaire à nourrir. Et une bouche en plus, ça fait des thunes en moins. D’ailleurs, si vous vous demandez combien coûte un enfant, vous pouvez jeter un œil à notre rubrique « Quand on aime, on compte ».
- Écologiquement, ce n’est pas jojo. Pareil que pour les thunes, on peut toujours faire attention le plus possible, en ayant des couches jetables, des fringues et des jouets de seconde main, tutti quanti et bla-bla-bla, un nouvel être humain qui est mis au monde, bah il va consommer et polluer, CQFD ma pauvre Lucette.
- C’est chiant, tout le temps. Enfin non, pas TOUT LE TEMPS non plus, y a des moments où avoir des enfants peut apporter un certain plaisir, voire une once de bonheur étrange, mais globalement, c’est relou. Les mômes dépendent de vous pour manger, boire, se soigner, il faut les faire dormir, les occuper et les divertir, nettoyer du vomi bien trop souvent, toucher des matières fécales pendant des années, et répondre à des questions existentielles comme « pourquoi les arbres sont verts » ou « pourquoi on meurt » ou encore « pourquoi on ne peut pas manger de frites au petit déjeuner ». Va répondre à ça, quand t’as dormi 3 heures.
- Faut se partager avec quelqu’un d’autre. Clairement, quand on a un enfant (ou même plus, quand on est un peu sado-maso), on est plus sa priorité numéro 1. La prio, c’est le petit truc rougeaud qui pleure, qui veut les bras, qui ne veut pas manger son repas, qui veut faire caca alors qu’il est 23 heures et que vous matez un épisode d’Outlander au calme, qui a toute sa journée d’école à vous raconter alors que vous venez tout juste de rentrer du boulot et que vous ne pensez qu’à une chose : vous étaler sur le canapé avec un verre de vin en intraveineuse. Un enfant pense que vous êtes à lui, que vous êtes sa chose, dispo 24h/24 et 7j/7, toujours prête à vous dévouer corps et âme au moindre de ses désirs. En gros, un enfant c’est un peu comme les mecs de droite : ça ne réalise pas forcément qu’ils ne sont pas seuls et que le monde ne tourne pas autour d’eux.
Si après cette petite liste, vous avez toujours envie de vous reproduire, je ne peux plus rien pour vous.
À lire aussi : Mon enfant est-il un con ?
Crédit photos images de une : Workin’s Moms
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Les Commentaires
(et pourtant j'étais prévenue j'ai déjà un exemplaire à la maison, mais la liste là, ça m'a tuée haha !).