Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée…
Quand j’ai lu ce livre pour la première fois, j’avais à peu près le même âge que l’héroïne. Avec le recul, je me disais que c’était pour cela qu’il m’avait autant marquée, mais j’ai décidé de le relire… et là, la même émotion, si ce n’est encore plus !
Ce livre est une histoire vraie, qui se passe en Allemagne vers les années 1970. On y suit Christiane, une jeune fille qui pour s’intégrer dans un groupe et échapper à son enfance peu joyeuse va plonger dans la drogue, et finir par se prostituer pour pouvoir payer ses doses d‘héroïne. On vibre, on s’attache, on pleure…
Ce qui est intéressant aussi dans ce livre, c’est qu’on suit également le point de vue de la mère de Christiane, qui se trouve de plus en plus dépassée.
« J’ai besoin d’être tout le temps un peu partie, un peu dans les vapes. Et j’en ai envie, pour échapper à toute cette merde, merde à l’école et merde à la maison. »
Même après la lecture, je ne pouvais m’empêcher de penser encore et encore à ce livre, bouleversant et plein de rage en même temps. Je pense quand même que la première fois que je l’ai lu, je n’avais pas dû tout saisir (et heureusement ! ), mais je pense qu’il m’a vraiment permis d’ouvrir les yeux et de sortir des lectures type Cœur Grenadine de l’époque !
Antigone, de Jean Anouilh
Comme beaucoup d’autres madmoiZelles, j’ai découvert ce livre grâce à mon professeur de français en troisième. J’avais déjà étudié d’autres pièces de théâtre avant, et je n’avais pas été pour ainsi dire « emballée ». Mais celle-ci m’a vraiment bouleversée ! Je me souviens l’avoir lu en une journée, tellement j’étais prise dans l’histoire.
C’est donc une version moderne de la pièce de Sophocle. Antigone, nièce du roi Créon, brave l’interdiction d’enterrer un de ses frères, considéré comme traître. Elle est donc condamnée à mort. Ce que j’avais particulièrement apprécié dans cette tragédie, c’est les personnages secondaires, comme Hémon, le fils de Créon, fiancé à Antigone, mais surtout Ismène, la sœur d’Antigone, pleine de contradiction. Pleins de thèmes sont traités dans cette pièce, que ce soit la trahison, les convictions, le courage…
« Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu’il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu’ils trouvent. Et cette petite chance pour tous les jours, si on n’est pas trop exigeant. Moi, je veux tout, tout de suite, et que ce soit entier ou alors je refuse ! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d’un petit morceau si j’ai été bien sage. Je veux être sûre de tout aujourd’hui et que cela soit aussi beau que quand j’étais petite ou mourir ! »
J’ai relu Antigone plusieurs fois, et j’en ai parlé pendant au moins dix minutes à mon oral du bac de français car je n’aimais pas du tout la pièce qu’on avait étudiée (bon, ça ne m’a pas aidée pour la note, soyons clair•e•s). Il est certain qu’elle reste ma pièce de théâtre préférée !
Mille soleils splendides, de Khaled Hosseini
J’avais déjà entendu parler de cet auteur, mais n’avais jamais lu ses œuvres. Et puis un jour, un peu en manque d’idées de livre à lire, je suis tombé sur ce roman, et j’ai tout de suite accroché.
Mille soleils splendides
se déroule en Afghanistan. On y suit deux femmes, Mariam et Laïla, qui se retrouvent à devoir cohabiter malgré leur différences et contradictions évidentes, avec en filigrane une vision du pays entre les guerres et le régime des talibans.
Le livre se divise en trois parties : les deux premières traitent les trajectoires des deux femmes séparément, et la troisième les rassemble. Il m’a vraiment réconciliée avec le plaisir de lire, que j’avais un peu perdu ces derniers temps.
Je vais maintenant me plonger dans les autres romans du même auteur : Ainsi résonne l’écho infini des montagnes, Les cerfs volants de Kaboul…
La Cité de la joie, de Dominique Lapierre
J’ai été en Inde l’été dernier, et je cherchais des livres à lire avant et pendant le voyage. Ma mère, qui a une quantité de bouquins astronomique, m’en a passé quatre ou cinq, et j’avoue que La Cité de la joie n’était pas vraiment celui que je pensais dévorer au départ (notamment vu sa taille)…
Pourtant, une fois arrivée là-bas, j’ai commencé deux autres ouvrages qui ne m’ont pas vraiment emballée. Et puis j’ai commencé celui-ci, et en une semaine il était fini !
On y suit en parallèle différents personnages, qui se retrouvent tous dans un bidonville de Calcutta appelé « Anand Nagar » (littéralement « cité de la joie »), notamment un prêtre français, une famille indienne, ou encore un médecin américain. On y découvre des conditions de vie difficiles, mais aussi les questions sociales quant à la vie des tireurs de pousse-pousse. La différence et l’acceptation sont aussi des thèmes très présents.
Ce livre m’a vraiment touchée, et je le conseille vraiment à quiconque cherche un bon ouvrage sur l’Inde et les conditions de vie dans les bidonvilles. Il y a de plus un film avec Patrick Swayze (sans justaucorps ni fantômes !) librement adapté du roman, qui est plutôt pas mal !
1984, de George Orwell
1984 est de loin, voire très loin, mon bouquin préféré. Je l’ai découvert en cours de français en première, dans un corpus de textes que nous avait distribué notre professeur. J’ai donc décidé de le lire, et ça a été un choc.
Ce livre est une dystopie, qui se passe à Londres en 1984 (logique), où un régime totalitaire a été installé avec à sa tête « Big Brother ». Tout y est observé et contrôlé : les faits et gestes, la langue, et surtout les consciences. On suit le personnage de Winston Smith, un citoyen travaillant au ministère de la vérité, qui est en questionnement sur le monde dans lequel il vit, et rêve secrètement d’un soulèvement.
Sa rencontre avec différents personnages et son évolution servent surtout de prétexte pour nous montrer le monde à travers les yeux d’Orwell, avec le rôle d’un État surpuissant et les comportements individuels (le sont-ils vraiment ? Où s’arrête la liberté de choix ? Où commence la soumission ?).
« LA GUERRE C’EST LA PAIX LA LIBERTE C’EST L’ESCLAVAGE L’IGNORANCE C’EST LA FORCE »
Je l’ai relu plusieurs fois, et à chaque lecture, j’ai l’impression de le redécouvrir, de voir des choses qui m’étaient auparavant restées cachées. C’est vraiment le livre que j’emmènerai sur une île déserte, ou plus probablement au travail, dans le train, aux toilettes, en rendez-vous, au lavomatic, et même dans mon lit !
Du même auteur, La Ferme des animaux est vraiment très bien aussi.
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Les Commentaires
Ces 3 livres m'ont fortement touchés chacun à leur manière, et 1984 il m'aura fallu des semaines pour m'en remettre...