La semaine dernière, Netflix a mis en ligne une fiction qui a très vite plafonné au top de ses audiences.
Ça s’appelle La Plateforme, et ça secoue les tripes un bon coup…
La Plateforme, qu’est-ce que c’est ?
La Plateforme est une dystopie espagnole signée Galder Gaztelu-Urrutia qui a eu droit à un très joli succès au dernier festival de Toronto.
Il s’agit d’un huis-clos se déroulant dans « une fosse » composée de plusieurs dizaines d’étages, sorte de tour/prison avec un trou en son centre, par lequel passe chaque jour une dalle pleine de nourriture, qui part de l’étage le plus haut et descend jusqu’au plus bas.
Ce qui signifie une chose : les habitants des étages du haut auront à manger à leur guise, et les derniers n’auront… rien. Rien du tout.
Sauf si, bien sûr, les premiers étages se rationnent, voire se privent un peu.
Les étages intermédiaires, quant à eux, devront se nourrir des restes des étages supérieurs. C’est donc la règle du « premier servi » qui s’applique ici.
Sauf que personne n’est jamais à l’abri de se retrouver à la place de ses voisins du haut ou du bas, car chaque mois, les prisonniers doivent changer d’étage.
Ils peuvent donc passer du 4ème au 100ème en peu de temps.
Goreng, un jeune homme qui a intégré la fosse de son plein gré et se retrouve finalement révolté par le système mis en place par « l’administration », décide de renverser l’ordre établi…
Tu as été secouée par La Plateforme, douce lectrice ?
Voilà 6 films aux thématiques semblables, qui devraient, de même, te faire réfléchir aux dysfonctionnements de nos sociétés actuelles.
Parasite, le plus oscarisé
L’année dernière, c’est Parasite qui a remporté la Palme d’Or à Cannes.
Le film, encensé par le monde entier, ne s’est pas arrêté en si bon chemin, et s’est envolé jusqu’aux Oscars, où il a remporté pas moins de quatre statuettes.
Il est d’ailleurs le premier en langue étrangère de l’Histoire à avoir remporté l’Oscar du Meilleur film.
Toutefois, ça n’était pas la première fois que Bong Joon-Ho, son réalisateur, était remarqué et salué par la critique étrangère.
Il avait déjà fait les unes des médias avec Snowpiercer et Okja.
Désormais, son nom résonne comme la promesse d’un cinéma subversif, social, et impactant.
Parasite, son dernier film en date donc, conte l’histoire de Ki-taek, qui vit avec toute sa famille dans une maison insalubre de Séoul et survit grâce à des petits boulots très mal payés.
Lorsque son fils décroche un job de professeur d’anglais pour la riche famille Park, il met en place une arnaque avec sa femme et ses enfants pour remplacer tous les employés et devenir, en somme, calife à la place du calife.
Mais une fois le doigt mis dans l’engrenage du mensonge et le palais éduqué au luxe, plus moyen de faire machine arrière…
Parasite a déchainé les passions via un axe social très noir teinté d’humour corrosif.
Un coup de maître sur le bouleversement de l’odre social établi qui n’est pas sans rappeler les combats de La Plateforme.
Toutefois, Parasite n’est pas une dystopie, mais ses thématiques sont si proches de celle de La plateforme que je ne pouvais pas écrire cet article sans y faire mention.
Snowpiercer, le Transperceneige le plus glacial
Puisque l’on parle de Bong Joon-Ho, autant évoquer plus largement sa filmographie, que j’aime personnellement d’amour.
Après des premiers films très remarqués, parmi lesquels Memories of Murder, le réalisateur sud-coréen ne s’est jamais arrêté de créer.
En 2013, quatre ans avant Okja, le cinéaste a sorti Snowpiecer, le Transperceneige
, avec un casting américain composé de Chris Evans, Tilda Swinton, ainsi que son acteur phare : Song Kang-ho.
Une dystopie sombre et pessimiste sur la lutte des classes, au concept acéré…
Bong Joon-Ho y fait un bon jusqu’en 2031, année lors de laquelle le monde connait une nouvelle ère glaciaire.
Les derniers humains ont pris place à bord du Snowpiercer, un train gigantesque condamné à tourner autour de la Terre sans jamais s’arrêter.
Dans ce microcosme futuriste de métal fendant la glace, s’est recréée une hiérarchie des classes contre laquelle une poignée d’hommes entraînés par l’un d’eux tente de lutter.
Décidément, l’idée de société hiérarchisée courrouce Bong Joon-Ho.
High Rise, le plus perché
High Rise a divisé le public lors de sa sortie en 2015. Certains criaient au génie, d’autres au nanar. Quoi qu’il en soit, il n’a laissé personne indifférent, en tout cas parmi le trop peu de gens qui l’ont vu.
High Rise est l’adaptation cinématographique par Ben Wheatley (Kill List), du livre de J. G Ballard I.G.H.
Un film déconcertant qui joue sur le n’importe quoi maitrisé pour semer le trouble à l’écran et dans nos têtes.
Porté par Tom Hiddleston, Sienna Miller et Jeremy Irons, High Rise t’emmène aux sommets du bizarre en te narrant l’histoire barjo de Robert Laing, un docteur de renom, qui emménage près de Londres dans un immeuble à la hauteur vertigineuse dans lequel s’installe petit à petit le chaos le plus total…
Personnellement, dès que j’ai lancé La Plateforme, j’ai pensé à High Rise, qui y ressemble dans l’organisation par étage de l’intrigue, et dans le chaos qui règne quand l’humain se sent prisonnier d’un bâtiment ou de sa propre psyché…
Cube, le plus précurseur
Cube est une référence en matière de films claustrophobes et traumatisants.
Sorti en 1999 et réalisé par Vincenzo Natali, cette fiction s’est vite imposée comme un classique d’anticipation, dont l’idée d’enfermement, au cœur du scénario, a sans doute influencé La Plateforme.
Dans Cube, un petit groupe d’individus, se retrouve enfermé dans une prison surréaliste, un labyrinthe sans fin constitué de pièces cubiques communicantes et équipées de pièges mortels.
Aucun d’entre eux ne connait la raison de sa présence ici.
Dans ce petit groupe il y a : un policier, un architecte, une étudiante en mathématiques, un psychologue et un autiste.
Ce qu’ils ont en commun ?
Chacun possède un don particulier qui, combiné aux autres, peut les aider à s’évader.
Au fur et à mesure que la peur grandit, les conflits personnels et les luttes de pouvoir s’amplifient. Il leur faudrait pourtant réussir à s’associer pour échapper à une mort certaine.
Au-delà de l’enfermement, ce qui rapproche donc Cube de La Plateforme est l’idée que les humains ne peuvent s’en sortir qu’en faisant preuve de solidarité et d’entraide.
Des qualités dont certains manquent parfois dans les deux films…
Us, le plus WTF
En 2017 déjà, Jordan Peele est parvenu à accomplir un exploit : faire frémir le monde entier devant une petite cuillère qui tournait, non sans bruit, dans une tasse de thé.
Avec quelques mécanismes d’apparence simples mais très malins et bien casés dans son intrigue, le réalisateur gagnait sa place au Panthéon des génies de la peur pour Get Out.
Non content de manier l’effroi avec quasi-poésie, le créateur de désormais 40 ans s’appliquait déjà en 2017 à donner une belle dimension sociale à son œuvre, la rendant carrément engagée.
Et Us, comme La Plateforme, ne déroge pas à la règle de « l’horreur est toujours plus forte avec une dimension sociale et actuelle dedans » !
Us, c’est l’histoire d’une famille américaine qui compte bien passer de super vacances dans sa résidence secondaire non loin de la mer.
Une fois arrivés sous un soleil de feu, les 4 membres du clan se détendent un peu avant d’aller à la plage rejoindre un couple d’amis et leurs enfants (insupportables).
Si tout, a priori, se déroule bien, cette journée apaisante vire tout doucement au cauchemar, au fur et à mesure que la nuit pointe le bout de son ombre.
La pénombre, c’est l’instant que choisissent des invités imprévus pour débarquer dans le jardin de notre petite famille.
Et ces invités, ce sont eux. Ils se ressemblent en tous points, pensent de la même manière, mais sont guidés par de sombres desseins…
Et voilà, douce lectrice, tu as désormais de quoi rester un peu plus longtemps à l’univers dérangeant mais qui fait réfléchir de La Plateforme.
Y-a-t-il d’autres films que tu aimerais ajouter à cette liste ? N’hésite pas à en faire mention dans les commentaires.
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