Cette fois, la prescription ne le protège pas. Lili Bernard, Eden Tirl, Jewel Gittens, Jennifer Thompson et Cindra Ladd ont porté plainte lundi 5 décembre contre l’acteur Bill Cosby. Même si les faits sont prescrits, les 5 femmes ont pu saisir la justice grace à une loi, vôtée le 24 novembre à New York, qui donne un an aux victimes d’agression sexuelle pour porter plainte en dépit de la prescription. Avant elles, E. Jean Carroll s’est emparée de cette loi, le jour même de son adoption, pour relancer sa plainte pour viol à l’encontre de Donald Trump.
Abus de pouvoir
Les 5 plaignantes accusent toutes Bill Cosby, aujourd’hui âgé de 85 ans, de les avoir abusées ou agressées sexuellement au cours des années 60 à 90. Selon le dépôt de plainte rapporté par le journal américain Jezebel, « chaque plaignante a été agressée sexuellement et battue par le défendeur Bill Cosby de la même manière ou d’une manière similaire alors qu’il a utilisé son pouvoir, sa renommée et son prestige, y compris le pouvoir, la renommée et le prestige que lui ont donné [les] défendeurs […] pour abuser de son énorme pouvoir d’une manière vraiment infâme et horrible. »
La complicité du staff
La plainte déposée contre la star du Cosby Show éclabousse aussi ses complices. La chaîne de télévision NBC, les Studios Kaufman Astoria et la société de production Carsey Werner Television sont ainsi accusés d’avoir « facilité les agressions sexuelles de ces femmes« . « Il était bien connu que Bill Cosby emmenait régulièrement des jeunes femmes dans sa loge, et quand vous lisez la plainte, vous voyez qu’il y a des cas où le personnel a vu cela se produire et a même encouragé la plaignante à se soumettre », a déclaré Jordan Rutsky, l’avocat de cinq plaignantes. Ce n’était pas un secret caché que Bill Cosby faisait ces choses ». Précisons que Lili Bernard et Eden Tirl étaient toutes deux des guest stars du Cosby Show au moment où elles déclarent avoir été agressées par l’acteur.
Cosby nie toujours
Coutumier du fait, Bill Cosby nie ces accusations. Son porte-parole, Andrew Wyatt, a même déclaré que son client avait « hâte de se défendre au tribunal. » Ce dernier a également qualifié la poursuite de « frivole ». « Comme nous l’avons toujours dit, et maintenant l’Amérique peut le voir, il ne s’agit pas de justice pour les victimes d’agressions sexuelles présumées, il s’agit d’ARGENT, a-t-il ajouté. Nous pensons que les tribunaux, ainsi que le tribunal de l’opinion publique, suivront les règles du droit et libéreront Mr Cosby de ces prétendues accusations. »
L’impunité d’un présumé violeur en série
Pour rappel, en septembre 2018, Bill Cosby a été reconnu coupable d’avoir drogué puis agressé sexuellement Andrea Constand en 2004. Il avait écopé d’une peine de 10 ans de prison et a finalement été libéré 3 ans plus tard, sa condamnation étant annulée pour vice de procédure. En juin 2022, le présumé violeur en série a été reconnu coupable d’agression sexuelle et contraint de versé 500 000$ de dommages et intérêts à Judy Huth. Au total, environ 60 femmes accusent Bill Cosby d’abus ou d’agression sexuelle. Si l’acteur n’a pas eu à se défendre de ces accusations devant la justice, car les faits sont tous prescrits, la nouvelle loi de New York pourrait bien tout changer.
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Crédit photo de Une : Flickr.
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