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Culture

5 anecdotes sur Virgin Suicides, de la plus cool à la plus glauque (comme le film)

Sorti en salles il y a quelques semaines, Priscilla nous a replongées dans la douce mélancolie de l’univers de Sofia Coppola, qu’on avait tant aimée dans Virgin Suicides. Pour prolonger encore un peu le plaisir, voici 5 faits étonnants, féministes ou morbides sur un film envoûtant.

1 – Josh Hartnett, le beau-gosse à la coupe ridicule portait une perruque « casse-c******s » (que Sofia Coppola a gardée)

Josh Hartnett a donné de sa personne pour construire le mythe Trip Fontaine, le beau-gosse du lycée (ultra-toxique) de Virgin Suicides.

Alors que le personnage est présenté comme une bombe de charisme que tout le monde adore et qui ne s’adresse aux filles qu’en les plaquant contre un casier, l’acteur Josh Hartnett devait composer avec un problème des plus prosaïques : une perruque insupportable.

https://www.youtube.com/watch?v=oEt-YazAoOI

Lors d’une réunion du casting du film organisée le 18 juin 2020 à l’occasion de ses 20 ans, l’acteur a été saisi par la remontée d’un traumatisme capillaire et a lâché en riant : « J’ai oublié à quel point la perruque était casse-c******s. » On le croit volontiers, quand on revoit les images de cette perruque façon mulet ébouriffé, sublimé par une raie beaucoup trop sur le côté.

Amusée, Sofia Coppola a admis « Ce n’était probablement pas la perruque de la meilleure qualité. Mais ça a marché » et a même confié qu’elle avait gardé la perruque, qu’elle conservait précieusement !

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2 – On est jamais mieux servie que par soi-même : Sofia Coppola a écrit son film alors qu’une autre adaptation était en route

On est jamais mieux servie que par soi-même, et ce n’est pas Sofia Coppola qui dira le contraire.

Virgin Suicides est l’adaptation du roman éponyme de Jeffrey Eugenides, sorti en 1993. Sofia Coppola l’avait lu bien avant de devenir réalisatrice. Dans un entretien avec Entertainment Weekly, la cinéaste a confié avoir appris que le livre allait être transposé à l’écran et avait alors pensé « J’adore le livre et j’espère qu’ils ne le gâcheront pas en en faisant un film ! ». De fil en aiguille, elle a ainsi fini par écrire son propre film :

« J’ai appris que le film n’allait finalement pas se faire, alors j’ai commencé à travailler sur mon propre scénario, pour apprendre à adapter un livre. Je pensais ne faire que queleques chapitres, j’ai finalement écrit tout le scénario !

Je me suis tellement plongée dedans que j’ai fini par vraiment vouloir le film, alors j’ai rencontré les producteurs [et] je leur ai demandé de lire ma version. J’ai entendu dire que [l’autre réalisateur] le faisait d’une manière vraiment sombre, et je voulais qu’il ait une touche plus légère, c’est comme ça que je l’imaginais quand j’ai lu le livre.

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3 – Le film est l’adaptation préférée de l’auteur du roman original car l’histoire des filles plus importante que le point de vue des garçons

Au premier abord, on peut être surpris par le fait que Virgin Suicides soit raconté du point de vue d’un groupe de garçons. Malgré l’originalité et l’audace de ce parti pris dans un film féministe, c’est bien l’expérience des filles qui est au centre du métrage de Coppola. Les garçons ont beau être les médiateurs du regard posé sur les sœurs Lisbon, on comprend rapidement qu’ils s’avèrent incapables de comprendre ces filles qui les fascinent et dont ils tentent de percer le mystère.

Cette subtilité, l’auteur du roman, Jeffrey Eugenides, l’a bien perçue et l’a appréciée. L’écrivain a été complètement convaincu par la mise en scène de Coppola, au point que son film se soit imposé comme son adaptation préférée :

« De toutes les adaptations, celle de Sofia était la mieux construite. Je pense qu’elle est plus intriguée par l’histoire des filles proprement dite que par le point de vue des garçons, ce qui donne ainsi des nuances différentes à l’histoire. En écrivant le roman, j’étais davantage concerné par les filles et Sofia l’a très bien compris. »

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4 – Les meilleures prises étaient celles « où les filles s’ennuyaient vraiment »

Si Virgin Suicides fait partie de ces films dont on se souvient toute sa vie, c’est notamment parce que le talent de Sofia Coppola et des actrices en font une oeuvre particulièrement viscérale, sensorielle et immersive.

On ne se contente pas de regarder ces filles, de loin, sans comprendre ce qu’elles éprouvent : on a l’impression d’être véritablement avec elle, dans la langueur et la mélancolie de leur quotidien. C’est presque comme si on pouvait éprouver ce qu’elles ressentent – des moments de légèreté, d’ennui ou désespoir.

Si une telle immersion est possible, c’est que Sofia Coppola a longtemps travaillé avec ces actrices, pour que le film soit au plus proche de leur expérience sur le tournage. Dans les colonnes de Vogue, la réalisatrice a expliqué que le film avait été tourné en un mois, à l’été 1998. Elle avait alors tenté de capter les moments où les actrices glissaient véritablement dans l’ennui et la langueur :

« C’était très court, à petit budget et brouillon. Nous tournions le film et étions toujours exténuées parce que nous faisions ces longs plans des filles qui traînent dans leurs chambres. Lorsqu’elles s’ennuyaient vraiment, les petits détails commençaient à sortir et je filmais, à nouveau, de longues séquences allongées…« 

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5 – Pour écrire la musique du film, le groupe AIR a reçu des cassettes VHS « avec des nanas en train de se tailler les veines ou de se pendre »

Virgin Suicides ne serait pas le film que l’on connait sans sa bande-originale envoutante et obsédante, signée par le groupe français Air.

Sofia Coppola a découvert leur premier EP, « Premiers Symptômes », qu’elle a écouté en écrivant le scénario de Virgin Suicides. Réalisant que l’atmosphère de l’album était celle qu’elle recherchait pour son film, la réalisatrice a engagé le groupe pour composer sa musique.

Pour cela, Sofia Coppola a choisi une méthode de travail particulière : elle envoyait aux membres du groupe des scènes du film qui n’étaient pas montées. Dans une interview pour les Inrockuptibles en 2015, les musiciens ont confié avoir été frappés par la violence de ces images :

« Le livre et les rushes étaient super sombres. On était en plein hiver, on recevait des cassettes VHS avec des nanas en train de se tailler les veines ou de se pendre… C’était des bouts de scènes, sans montage. Au montage, il y a un côté léger, évanescent, qu’on n’avait pas capté dans les rushes.« 

Premier Rang, c’est la chronique sans langue de bois de Maya Boukella, journaliste pop culture chez Madmoizelle, dans laquelle elle vous conseille le film à voir au cinéma cette semaine. Un rendez-vous hebdo pour dénicher les pépites du grand écran, en ne gardant que le meilleur des films à l’affiche et des sorties de la semaine.


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