On a beau avoir de plus en plus de choix en matière de sextoys et la parole a beau se libérer autour de la masturbation et du plaisir sexuel en général, les mêmes préjugés continuent de teinter nos parties de jambes en l’air.
Les clichés de la femme fraîchement larguée qui remplit son panier de jouets sexuels pour s’astiquer en regrettant son ex ou du couple en mal d’inspiration sous les draps, sont tenaces ! Pourtant, craquer pour un accessoire érotique peut être une excellente manière de s’adonner à un plaisir solitaire épanoui ou d’explorer de nouvelles zones érogènes à plusieurs. Cassons quelques poncifs pour prendre notre pied !
Préjugé n°1 : les sextoys sont faits pour les célibataires
« Pourquoi j’achèterai un sextoy si je suis en couple ? » La plupart des personnes s’imaginent, à tort, que les seuls moments légitimes pour craquer et investir dans des sextoys sont après une rupture amoureuse douloureuse ou pendant une longue période de désert sentimental. Comme si les jouets sexuels étaient là pour pallier la présence d’un ou d’une partenaire.
Mais combler les vides affectifs et sexuels de célibataires éplorés est très loin d’être la seule mission des vibromasseurs, godemichets et autres stimulateurs de plaisir. Pour preuve, seules 6% des Françaises ont utilisé des sextoys uniquement en solo selon l’étude menée par l’Ifop en partenariat avec Marc Dorcel.
En couple, ils permettent de tester des désirs inexplorés et d’exalter de nouvelles zones érogènes (surtout qu’il existe de plus en plus de versions créées exprès pour les duos). « Ça permet d’avoir une meilleure communication sexuelle et, de travailler la complicité et de découvrir ce qu’aime l’autre », nous détaille Valérie Tasso, écrivaine, sexologue et ambassadrice de la marque de sextoys Lelo. En solo, ils ouvrent la porte des joies de l’auto-satisfaction et sont d’excellents professeurs pour découvrir ce qui nous fait perdre la tête au lit.
Préjugé n°2 : ils ne s’utilisent que sur le sexe
Non, les jouets sexuels ne servent pas juste à titiller le clitoris, à pénétrer le vagin ou à lustrer le pénis. C’était peut-être le cas il y a quelques années, quand seuls les godemichets XXL, les boules de geisha et les Wands démesurés étaient disponibles, mais l’éventail de choix qui existe désormais sur le marché a ouvert le champ des possibles.
« On peut, par exemple utiliser un stimulateur de clitoris à ondes soniques sur les mamelons ou les doigts de pieds. On oublie souvent que les pieds sont une zone érogène par excellence ! Il faut expérimenter… », confie Valérie Tasso. Grâce aux jouets vibrants nouvelles générations, aux accessoires à succion, aux stimulateurs prostatiques et aux pince-tétons, vous pouvez désormais émoustiller votre anus, vos mamelons ou encore votre cou et reproduire les mêmes sensations que le sexe oral sur tout un tas de zones de votre corps !
Si vous n’avez pas envie d’investir dans un nouveau jouet, vous pouvez même détourner d’anciens modèles pour faire vibrer vos zones érogènes.
Préjugé n°3 : les accessoires érotiques ne servent qu’à pimenter les « préliminaires »
Commençons par rappeler que les préliminaires sont un mythe. La sexualité n’étant pas nécessairement pénétrative ou phallocentrée (le fait de faire du pénis le centre des rapports sexuels), le sexe oral, les caresses, les baisers, les palpations font tout autant partie des rapports sexuels que tout le reste. C’est dit.
Avoir recours à des accessoires sexuels n’est non seulement pas réservé aux moments qui précèdent une éventuelle pénétration, mais se masturber ou masturber l’autre à l’aide d’un sextoy ne traduit pas non plus nécessairement un manque d’inspiration ou de désir envers son, sa ou ses partenaires.
« D’objets malsains perçus comme des substituts à une sexualité défaillante ou comme le symbole d’une frustration sexuelle, ces jouets érotiques sont de plus en plus apparus comme des accélérateurs de plaisir, objets d’entrainement ou d’amélioration du plaisir en solo ou en duo », détaille François Kraus, directeur des pôles politique et actualité à l’Ifop. Les jouets sexuels peuvent être utilisés tout au long du rapport sexuel pour exciter des zones inédites du corps ou stimuler des zones érogènes d’une autre façon.
Préjugé n°4 : les jouets sexuels ne sont faits que pour les personnes avec des vulves
Les sextoys seraient l’apanage des personnes avec une vulve ? Faux ! Non seulement les hommes n’ont aucun mal à avouer se masturber régulièrement (ils seraient 95% à le faire, selon l’Ifop), mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils utilisent autant de sextoys que les femmes (« 50% pour les premiers, 52% pour les secondes »).
Valérie Tasso explique :
Comme on a toujours pensé que les femmes ne se masturbaient pas et que les hommes le faisaient, on ne parle jamais de la manière dont ils se donnent eux-mêmes du plaisir.
Concrètement, ce cliché ne se vérifie donc pas. Pourtant, certaines pratiques à l’aide d’accessoires érotiques restent encore taboues chez les couples hétérosexuels, c’est notamment le cas pour la pénétration anale.
« Il est vrai qu’il y a énormément de sextoys pour femmes, ce qui a contribué à la visibilité du plaisir et du désir féminin. Mais il y a aussi énormément de sextoys pour hommes », poursuit la sexologue. Aujourd’hui, il existe tout un tas d’objets pour que les personnes avec un pénis puissent elles aussi se laisser tenter par les sextoys. Stimulateurs prostatiques, anneaux pelviens, pompes à pénis, vibromasseurs… Pourquoi se priver ?
Préjugé n°5 : les sextoys ont obligatoirement une forme phallique
La sexualité tendant à être de moins en moins centrée sur le « sacro-saint » pénis, les lignes bougent elles aussi du côté de la confection des accessoires sexuels. Quand on leur parle de sextoy, beaucoup s’imaginent spontanément un gros chibre veiné en silicone beige ou un godemichet rose fluo semblable à un gros ver remuant. Pourtant, c’est de moins en moins le cas.
François Kraus de l’Ifop, explique :
« S’émancipant des représentations mimétiques du membre masculin au profit d’une apparence plus élégante et raffinée, une nouvelle génération de sextoys s’est imposée dans un registre ludique plus à même de répondre aux attentes de certains publics »
Ronds, incurvés, creux, télécommandés, connectés, sous forme d’anneaux ou de boules… Les sextoys sont de plus en plus sophistiqués et se retrouvent sous tout un tas de silhouettes et de couleurs, loin des clichés. Certains peuvent même passés inaperçus sur la table de chevet tant ils ressemblent à des oeuvres d’art.
Si vous ressentiez l’envie de succomber à l’appel des sextoys, mais que vous hésitiez en raison de l’un de ces clichés, on espère avoir éclairé votre lanterne !
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Crédits photo : Dainis (Pexels) et Cottonbro (Pexels)
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