À force d’encourager le monde à ne consommer que des contenus tamponnés d’une mention « bon goût » et de s’autoflatter quand on a bien maté la collection Godard sur Netflix, on perd de vue l’un des plaisirs essentiels de la vie en solitaire et du streaming : regarder n’importe quoi !
Si le monde a ceci de retors qu’il est difficile de qualifier un objet culturel de « mauvais » sans se faire souffler dans les bronches, c’est qu’il oublie que la piètre qualité d’une œuvre fait parfois sa saveur.
Prenez le genre du nanar, tiens, ces fameux films plus ou moins volontairement ridicules, souvent mauvais en raison d’un écart trop extrême entre l’imagination grandiloquente de leurs créateurs et le budget riquiqui qu’on leur a alloué ! Les nanars sont certes ratés et risibles, mais on a pour eux une profonde tendresse. Il arrive même qu’on prenne un plaisir plus conséquent à les consommer qu’à mater la dernière Palme d’Or.
Vous avez envie de vous vider la tête devant quelques nullités à porter de télécommande ? Voilà quelques bonnes bouses à voir sur Netflix.
2012, de Roland Emmerich
Rappelez-vous : 2012 était l’année où nous étions tous censés mourir, d’après une prophétie maya. Eh bien dans 2012, de Roland Emmerich (grand habitué des navets à gros budget), les plaques tectoniques se mettent en effet à glisser, provoquant de multiples séismes et détruisant de nombreuses mégalopoles.
Jackson Curtis, romancier, et sa famille se jettent à corps perdu, comme des millions d’individus, dans un voyage désespéré. Car tous ne pourront pas être sauvés…
Ce film catastrophe dont le synopsis tient sur un mouchoir de poche s’est fait broyer par les critiques du monde entier, mais a joui de son petit succès en salles. Rien d’étonnant à cela : 2012 a tout du film distrayant qu’on se jette derrière la cravate quand on a envie de mettre son cerveau sur off !
Devil’s Gate, de Clay Staub
Difficile pour nous de résister à un film sans grands moyens avec un titre pareil, dont la bande-annonce laissait voir, on s’en souvient, des créatures gluantes avec des sortes d’ailes dégueulasses.
Il ne nous a pas fallu plus de 2 minutes, en 2018, pour être convaincues par le potentiel nanardesque de Devil’s Gate, qu’on a pris un plaisir non pas coupable, mais au contraire totalement assumé à regarder !
Enlèvement, de son titre français, relate l’histoire d’une mère et son fils qui disparaissent mystérieusement dans la petite ville de Devil’s Gate, dans le Dakota du Nord.
Ce film avec Amanda Schull, Milo Ventimiglia et Shawn Ashmore n’a aucune chance de vous faire ouvrir les yeux sur le vrai sens de la vie, mais mérite bien quelques heures de votre samedi. De toute façon, qu’avez-vous de mieux à faire ?
Dead Silence, de James Wan
https://www.youtube.com/watch?v=D4lnaNy0nmI
On a beau adorer la plupart des films de James Wan, créateur notamment du premier opus de la saga Saw ainsi que grand penseur des sagas Conjuring et Insidious
, sa filmographie n’est pas impeccable.
Et ça n’est pas grave. Car même Dead Silence, le pire des films qu’il a réalisés d’après nous (avant Aquaman), reste absolument jouissif !
Si aujourd’hui Dead Silence a un petit quelque chose de ringard et de bon marché, c’est sans doute parce qu’il l’est. Et c’est bien, ça qui lui donne une saveur inoubliable. À l’époque de sa sortie en 2007, James Wan n’était pas la super star qu’il est aujourd’hui et ne jouissait pas des budgets qu’on lui alloue désormais : Dead Silence fait donc un peu cheap, surtout quand on le compare aux succès plus récents de son réalisateur. N’en résulte pas moins un film d’horreur attachant, pour lequel on a un gros faible, même après toutes ces années.
C’est l’histoire d’un homme qui revient dans sa ville natale pour enquêter sur la mort mystérieuse de sa femme. Au fur et à mesure de ses recherches, il apprend que ce meurtre pourrait avoir été commis par le fantôme d’une ventriloque continuant à vivre à travers ses marionnettes…
L’idée d’une ventriloque maléfique ne suffit pas à vous vendre ce navet ? Et si on ajoutait que la star du film n’est autre que Ryan Kwanten, l’acteur de Summerland ? Toujours pas ? OK, on aura tout essayé.
A Cinderella Story, de Mark Rosman
Si l’enfer avait pour nous un nom, il s’appellerait Bridgerton ou bien A Cinderella Story. Mais comme on a déjà bien taillé la première, concentrons-nous sur la seconde : Comme Cendrillon, de son titre français, est un gâteau à la mièvrerie recouvert d’un sirop de néant. Et pourtant, POURTANT, on aime bien le regarder !
Après bon, il faut être honnête, on ne l’a pas vu depuis 10 bonnes années, mais on a en garde un souvenir doux et sucré.
Porté par Hilary Duff et Chad Michael Murray, qui étaient clairement les chouchous des ados des années 2000, Comme Cendrillon est le récit « moderne » des misères de, vous l’aurez deviné, Cendrillon.Sauf qu’à la place d’un soulier de vair, c’est un téléphone que laisse tomber l’héroïne.
Évidemment, dans cette nunucherie 100% 2005, c’est le patriarcat qui sauve la jeune femme de sa vie moyenne en deux coups de cuillère à pot, ou plutôt d’œillades humides.
C’est bêbête, c’est pas mal sexiste, mais ça peut être distrayant : c’est donc un film taillé pour cette sélection.
La Crypte, de Bruce Hunt
Comment ne pas se laisser séduire par le combo : grottes souterraines, créatures cheap au possible, jeu d’acteur moyen ? D’après nous, c’est strictement impossible.
Il faut dire qu’on a dû voir La Crypte quelque chose comme 4 ou 5 fois, tant on aime l’horreur mal dégrossie : ce film date de 2006, mais ses effets spéciaux semblent venus d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ! Et ça, ça mérite largement une place dans notre sélection.
On aurait bien volontiers ajouté à ce top quelques-uns de nos nanars préférés comme Troll 2, mais malheureusement, aucun d’entre eux ne se trouve sur Netflix. Un jour, peut-être…
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Les Commentaires
Du coup je rajoute la Crypte à ma liste après avoir vu la BA, ça a l'air nul à souhait !