Avant d’accoucher, je m’estimais bien informée sur la question. J’avais écouté des podcasts, lu des livres, suivi des cours de préparation à la naissance et regardé des documentaires Baby-boom.
Je connaissais le déroulé physiologique d’un accouchement, les différentes complications qui pouvaient se produire, les positions qu’on pouvait prendre pour soulager la douleur pendant les contractions ou pour pousser. Mais malgré tout ce savoir, j’ai quand même été très surprise par certains aspects de l’accouchement, alors même que le mien a été très classique. J’ai donc décidé de les partager avec vous au cas où cela vous serve un jour, même si bien sûr chaque accouchement est différent…
1) On ne ressent pas forcément de vague d’amour
Dans l’imaginaire collectif, dès que le bébé est sorti, c’est le grand torrent d’émotion lacrymale et les nouveaux parents sont censés ressentir immédiatement un amour fou pour ce petit être gluant qu’ils viennent de rencontrer.
Alors, ça arrive sans doute à certaines personnes (et tant mieux pour elles !), mais la vague d’amour maternel, ben c’est comme les antibiotiques… c’est pas automatique. Et ce n’est pas si étonnant quand on pense à la longue traversée que viennent d’effectuer les parturientes, à la douleur et à la fatigue ressentie.
Parfois, au moment de la naissance, on ressent surtout du soulagement que ça soit terminé, et c’est déjà pas mal. L’attachement et l’amour viendront plus tard, dans les heures, jours ou semaines qui suivent. Si en voyant votre nouveau-né vous pensez surtout qu’il est très fripé et que son crâne a une drôle de forme d’œuf (ça va se remettre en place pas de panique), ça ne fait pas de vous une mauvaise mère.
2) On peut s’emmerder pas mal en salle d’accouchement
Dans mon projet de naissance, j’avais écrit que je souhaitais essayer de me passer de péridurale le plus longtemps possible. Je me figurais donc l’accouchement, comme une succession d’heures assez intenses, où j’allais bouger, respirer, (gueuler ?) pour gérer la douleur des contractions.
Et puis, mon accouchement ne s’est pas du tout passé comme prévu… J’ai commencé par rompre la poche des eaux sans contractions, le liquide amniotique était teinté, signe potentiel de souffrance fœtale (oui, mon bébé a déféqué dans mon utérus), et le monitoring réalisé à la maternité montrait des ralentissements de son rythme cardiaque.
La situation n’était pas critique, mais nécessitait une surveillance en continu : j’allais donc devoir rester couchée avec les capteurs du monito sur le bide jusqu’à la naissance. Difficile dans ces conditions de gérer la douleur des contractions (qui ont fini par arriver les garces), alors on m’a proposé de prendre la péridurale tout de suite.
Une fois la péridurale posée (un moment beaucoup moins impressionnant que ce que je pensais), la suite de l’accouchement a été une très longue nuit, pas si désagréable. Avec mon mec, on a discuté, somnolé, regardé un bout de série et on s’est globalement pas mal ennuyés en attendant que notre fille décide de pointer le bout de son nez en trompette. Alors, au cas où, n’oubliez pas d’emmener votre chargeur de portable. Surtout pour un premier accouchement.
3) On peut aussi ressentir un sentiment de puissance incroyable
Après cette longue attente, lorsque ma fille a commencé à s’engager dans mon bassin et que le temps de pousser est venu, je suis rentrée dans une forme de transe (ou de flow ?) que je ne pensais pas ressentir un jour. J’étais extrêmement concentrée et remplie d’une énergie folle, alors qu’il était 5h du matin et que je venais de passer une nuit blanche.
Est-ce que c’est mon corps et mon cerveau qui ont senti l’importance du moment et ont donné tout ce qu’ils avaient ? Ou bien sont-ce les encouragements de la sage-femme transformée en cheerleader qui m’ont portée ?
Probablement un peu des deux, mais depuis, je repense souvent à elle me disant « C’est super ce que vous faites ! » quand j’ai besoin d’être reboostée.
En tout cas, pendant ces vingt minutes de poussée, je me suis sentie hyper forte et puissante. Et quand ma fille est sortie, et qu’on l’a posée sur mon ventre, j’étais hyper fière de moi. Et ce ne sont pas forcément des sentiments que je m’attendais à ressentir dans une salle d’accouchement.
4) Coucou, tu veux voir mon placenta ?
Après la naissance, quand on pense qu’on a fait le plus dur, et qu’on a un bébé tout chaud et visqueux posé sur la poitrine (dans le meilleur des cas), il faut à nouveau pousser pour sortir le placenta.
Moi, à ce moment-là, j’étais déjà un peu ailleurs, alors j’ai fait ce qu’on me demandait, mais je n’ai pas prêté attention à la suite des opérations. Et maintenant, je le regrette un peu. C’était la première fois (et peut-être la dernière) que j’avais l’occasion de voir un vrai placenta ! (Curiosité scientifique tout ça).
J’avais porté ce truc pendant neuf mois et personne n’a pensé à me le montrer. Même pas mon mec qui lui a vu le truc et m’a décrit ça après coup comme « un gros steak ou un foie de veau plutôt ». Alors, vous voilà prévenue, si vous avez envie d’examiner votre placenta après la naissance, il faudra probablement demander.
À lire aussi : Est-ce qu’on risque vraiment de faire caca en accouchant ? (C’est pas pour une amie)
5) Qui a coupé des oignons ?!
Je suis du genre plutôt émotive, alors je m’attendais à pleurer juste après la naissance de ma fille. Eh bien, figurez-vous que c’est justement l’un des rares moments où je n’ai pas pleuré. Par contre, tout le reste du séjour à la maternité a été très humide, mais ce n’était pas des larmes de tristesse, de douleur ou de joie.
Plutôt des larmes de vulnérabilité. J’avais mis au monde un autre être humain. Elle était si belle et si fragile à la fois, et j’étais responsable d’elle. Cette pensée était vertigineuse et je ne vais pas vous mentir, seize mois plus tard, c’est toujours le cas.
Soit ça, soit quelqu’un se planquait dans un coin de la pièce pour couper des oignons.
PS : Le post-partum avait aussi son lot de surprises pour moi, mais je vous renvoie à l’excellent article de Virginie sur la réalité du post-partum pour en savoir plus.
Et vous, quelles étaient les surprises de votre accouchement ?
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Les Commentaires
Ils ont été rapides alors disons que c'était pour le moins intense.
Pour le placenta, je l'ai vu et j'ai trouvé ça plutôt degueulasse. Genre un énorme morceau de foie..
Pour la vague d'amour, je fais partie des chanceuses : dès que leurs yeux se sont plantés dans les miens, j'étais fichue. Alors que je je rien ressenti de positif pendant les grossesses.